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Analyse liénaire du poème "Le Crapaud" de Tristan Corbière

Cours : Analyse liénaire du poème "Le Crapaud" de Tristan Corbière. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  7 Mars 2023  •  Cours  •  847 Mots (4 Pages)  •  307 Vues

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Lecture linéaire: Le crapaud :

 

Introduction :  Tristan Corbière, avec Rimbaud et Mallarmé notamment, fait partie des “poètes maudits”, comme les appelle Verlaine dans son essai de 1884. Ses amours malheureux le poussent à écrire le recueil Les Amours jaunes en 1873. Le titre est ironique, à l’image du recueil dans lequel il pratique l'autodérision. Dans son poème le plus célèbre intitulé «Le crapaud», Corbière utilise en la travestissant la forme du sonnet remis au goût du jour par Baudelaire. Il y relate une promenade romantique lors d’une soirée d’été qui va tourner court après la découverte d’un crapaud.

Problématique : A quelle alchimie se livre l’auteur ? L’alchimie se réfère à un transformation . Ici, le poète en crapaud ou le crapaud en poète ?

Structure du texte :

Structure du sonnet inversée (2 tercets puis 2 quatrains), liberté que prend Corbière et qui constitue la première transformation. Les deux tercets posent le contexte propice à l’alchimie, le théâtre de la transformation. Les quatrains se concentrent sur l’alchimie en elle-même, le crapaud en poète puis le poète en crapaud. Le dernier vers est une chute.

Analyse : Par strophe

  1.  Le premier tercet précise l’environnement et le moment auquel se passe la scène. Théâtre de la scène.

On commence avec l’article indéfinis “un” qui précède le nom “chant”. Ce chant est donc de source inconnue, suspens créé. On sait que la scène se déroule de “nuit”.

Puis au deuxième vers, personnification de la lune qui paraît maître de ses actions avec l’utilisation de la voie active : elle “plaque”. Cela contribue à la mise en place du contexte de l’alchimie.

On note une métonymie au troisième vers, avec le mot “vert” qui désigne la nature, les arbres etc. = description du paysage.

  1. Le deuxième tercet va ensuite avoir l’effet d’un zoom sur le chant, sur sa source particulièrement.

Comparaison au 4ème vers entre le chant et un écho ce qui permet de mise en place d’un univers sonore dans lequel le lecteur se plonge.

5ème vers : indicateur spatial “là” pour localiser plus précisément la source du chant, comme un zoom progressif.

On retrouve cet indicateur au 6ème vers + pronom indéterminé “ça” qui contribue au suspens comme le complément circonstanciel “dans l’ombre”. La source se précise mais est toujours inconnue. Caractère effrayant du paysage.

  1. Début du premier quatrain : Volta avec la résolution du suspens avec la phrase nominale exclamative “Un crapaud !”. Elle désigne clairement la source du chant et l’exclamation qui insiste sur l’effet de surprise de la découverte. La femme qui accompagne le poète a peur.

“Ton soldat fidèle” = déterminant possessif, discours direct, comme un dialogue entre Corbière et celle qui l’accompagne (avec les tirets aussi) + métaphore ironique qui évoque le registre épique du fidèle chevalier servant qui protège la femme craintive.

9ème vers : Disgrâce du crapaud renforcée par la métaphore du “poète tondu, sans aile” = référence directe au poème l'Albatros de Baudelaire. Le crapaud est comme un oiseau au chant magnifique mais à l’apparence repoussante comme un poète selon Corbière. “sans aile” fait référence aux propos de Baudelaire qui remarque que l’albatros est majestueux, superbe dans les airs lorsqu’il vole (avec ailes)  mais il est maladroit et ridicule sur Terre (comme le crapaud, sans ailes). Poète incompris comme le crapaud.

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