Analyse Des Cannibales de Montaigne
Dissertation : Analyse Des Cannibales de Montaigne. Recherche parmi 301 000+ dissertationsPar evjqape • 20 Février 2025 • Dissertation • 5 152 Mots (21 Pages) • 14 Vues
Introduction :
Pour commencer cet exposé, nous allons vous partager la lecture que l’on a faite du chapitre 31 du livre I : des cannibales afin d’en avoir une idée avant de l’étudier.
Le chapitre commence par Montaigne partageant sa curiosité et son étonnement face aux récits de voyageurs sur les cannibales, suscitant ainsi l'intérêt du lecteur pour le sujet.
Il étudie davantage les pdv d’autres occidentaux dans les coches.
Dans ce chapitre, il décrit la société des cannibales, mettant en avant leur mode de vie simple, dénué de luxure et d'artifice. Il souligne également l'absence de hiérarchie et de domination, ainsi que leur mode de gouvernance basé sur la consultation et le consensus.
Ce chapitre nous montre combien il est important pour Montaigne de rencontrer autrui et d’être confronté à la différence pour qu’un processus de remise en question de ses réalités s’opère. Les Essais ne sont pas des œuvres solitaires, c’est le rapport de Montaigne au monde.
Après avoir lu de nombreux ouvrages, il commence à cogiter. Sa singularité vis à vis des autres penseurs de son époque est que par la lecture il s’ouvre au monde tandis que beaucoup en tirent des conclusions systématiques, qui leur sont profitables. C’est ainsi que, sur la base de sa rencontre avec trois indiens à Rouen ainsi que ses lectures, Montaigne remet en question les fondements du pouvoir politique en Europe.
Montaigne ne présente pas une conclusion toute faite ou n’a pas la prétention de connaître le peuple qu’il vient de rencontrer car il n’a rencontré que trois hommes. Il s’ancre plutôt du côté du conseil. Sa seule conclusion est de souligner l'importance du respect mutuel entre les cultures. D’ailleurs, le contenu de ce chapitre lui-même contient un conseil : il est primordial de ne pas se faire happer par les opinions générales de son époque en les prenant pour vérités. Afin d’éviter d’enrichir la haine, il faut sans cesse réfléchir à ce qui nous entoure.
Nous parlerons de la vision du nouveau monde selon Montaigne : il s’agit d’un terme utilisé au XVIe pour parler du continent Américain et d'une partie de l’Océanie. Il est mis en opposition à l’ancien monde qui est la part du monde auparavant connue par les Européens.
Comment Montaigne dans le chapitre Des Cannibales met-il en rapport la découverte du monde avec les jugements et opinions européens ?
1. Deux civilisations aux pratiques opposées
2. Une critique de l’ethnocentrisme
3. Le regard des cannibales sur les occidentaux
1. Deux civilisations aux pratiques opposées
Il faut tout d'abord préciser que Montaigne se concentre sur les Tupinambas, un peuple autochtone dont il va décrire le mode de vie (spoil : il les sauce en disant qu'ils sont plus raisonnables et proches de la nature). Ce peuple vit sur le continent américain, au niveau de l’actuel Brésil, appelé à l’époque “Nouveau Monde”. En effet, ces terres viennent à l’époque d’être découvertes et sont donc mystérieuses. Les européens sont curieux et projettent de les découvrir plus largement. C’est ce qui pousse Montaigne à établir une comparaison entre le Nouveau Monde et le mythe de l’Atlantide, île convoitée et qui finit par être noyée. Ce mythe montre aux humains que leur désir de posséder toujours plus leur fait oublier qu’il faut aussi prendre soin de ce qu’on a, que l’expansionnisme pour l’expansionnisme ne sert à rien. Cette référence sonne peut être ici comme une remarque préventive de la part de Montaigne auprès de ses contemporains.
Le chapitre « des cannibales » des Essais de Montaigne se concentre sur plusieurs points afin de décrire les us et coutumes des indigènes. Ainsi, dans cette partie, on se concentrera sur les trois paramètres principaux qui les décrivent : il y a d'une part leur rapport à la nature, d'autre part l leur rapport à la guerre et à la politique et enfin leur vision de la spiritualité.
a) le rapport à la nature
Pour s'attarder sur le rapport des amérindien.nes sur sur la nature, on se focalisera sur un extrait du chapitre.
Le voici : https://lyceedadultes.fr/sitepedagogique/documents/francais/francais_1/25_Des_Cannibales_texte_1.pdf (on peut le lire si jamais on a le temps et l'envie)
( Certes ce texte a d'abord pour but de servir une argumentation quant aux considérations portées par les contemporains de Montaigne aka l'auteur sur les Tupinambas, mais il peut aussi servir à nous éclairer de manière plus neutre sur les liens entre les indigènes et la nature.
La suite de cette présentation nous permettra de revenir sur l'aspect politique, philosophique, en tout cas argumentatif de cet extrait. )
Cet extrait revient sur les appellations « sauvage » ou encore « barbare » qui étaient utilisées à l'époque pour désigner les populations autochtones, et propose une nouvelle définition basée sur le rapport à la nature. En effet, ce qui est sauvage selon Montaigne correspond à ce qui n'a pas été modifié par l'homme, ce qui n'est pas « artificiel » pour reprendre le mot du texte. C'est ce que Montaigne dépeint comme naturel. Ainsi, c'est en suivant cette logique que les amérindiens se contentent d'une vie frugale et de denrées offertes par la nature. Ils n'ont en effet « pas d'agriculture, pas de métal, pas de connaissance du blé ». Labourer, travailler la terre est ainsi inutile car la nature pourvoit à leurs besoins nécessaires. A l’inverse, les européens dénaturisent leur environnement, en plaçant au centre de leur existence la culture. Il s’éloigne de la nature et en cela ils deviennent une autre forme de sauvage : celui qui détruit, saccage ; ici la nature.
Là, le naturel correspond à ce qui est produit par celle que Montaigne appelle « mère Nature ». C'est donc ce qui ne relève pas du travail ou de la production humaine. Cette définition dialectique nous permet de souligner l'opposition nature/culture très présente dans la philosophie, déjà à cette période. Le texte présente les indigènes comme des êtres vivants au gré de la nature, en harmonie
...