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Incendies de Wajdi Mouawad, scène chez le notaire

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Par   •  22 Février 2023  •  Commentaire de texte  •  1 803 Mots (8 Pages)  •  1 528 Vues

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 Incendies de Wajdi Mouawad

Analyse linéaire :  Parcours du théâtre, crise familiale

Introduction

Cette analyse portera sur l’extrait qui s’intitule « Dernière volonté » de la scène 2 qui provient de la célèbre pièce de théâtre Incendies, écrit par Wajdi Mouawad. Cette pièce est une œuvre majeure de la littérature québécoise contemporaine. Publiée en 2003, elle a remporté plusieurs prix prestigieux et a été largement saluée par la critique pour son style poétique et sa puissance émotionnelle. L’auteur, qui est originaire du Liban, a écrit cette œuvre en utilisant des éléments de sa propre histoire de famille et de son expérience personnelle, ainsi que les thèmes de la mémoire, de l'identité et de la réconciliation. En mettant en scène un théâtre violent, il cherche à bousculer l’extra contemporain.                                                                                                                                          Dans cette scène les jumeaux sont chez un notaire concernant le testament de leur défunte mère afin de découvrir ses dernières volontés. La problématique aura pour but de déterminer en quoi cet extrait « Dernière volonté » introduit elle une crise familiale et personnelle ?

Dans un premier temps, nous examinerons dans une première partie (de la lignes 1 à 8) comment Simon exprime sa colère envers sa mère, traduisant ainsi une crise identitaire.

Deuxièmement, nous analyserons (de la ligne 9 à 17) le questionnement de Simon sur les dernières volontés de sa mère et la crise familiale que celle-ci engendre.

Enfin, nous verrons de la ligne 17 à 31 comment les dernières volontés de la mère amorcent un bouleversement de la vie des jumeaux.

  1. Colère : crise identitaire

Dans cette première partie, Simon s’exclame avec des phrases courtes, il dit : (l2) « Elle est morte ! », qui est un élément déclencheur de la pièce : annonce du thème.

 Beaucoup de négations à élision partielle dans ses phrases :

(l2) « je vais pas »,  Simon emploie un niveau de langage très familier accentué par l’emploi d’onomatopées (l2) « hey ! », d’expressions grossières comme (l2) « On s’en crisse tu, tabarnak ! », (l2,3) « On s’en crisse tu »,

(l3) « Je ne lui doit rien » ,  « Pas une larme, rien ! » : gradation de la négation « ne » à « rien », répétition pour insister sur sa décision ferme : promesse à lui-même. Le futur simple accentue le fait qu’il nie tout lien familial possible.

 (l4) « je n’ai pas pleuré » (l4) « ce n’était pas », (l4) « je dirai que ce n’était rien ! »,

(l5) «  Je vais pas commencer », (l5) « Pas commencer ». A travers ces négations, Simon nie sa tristesse ou bien sa colère ou les deux : il feint ne pas être affecté. Les trois questions rhétoriques, (l5) « on s’en crisse tu tu penses, on s’en crisse tu ? »,

(l6) « Quand est-ce qu’elle a pleuré pour moi ? » et (l6) « Pour Jeanne ? », amenuisent les conséquences de la mort de sa mère. Introduction de sa sœur jumelle qui ne prend pas la parole dans cet extrait mais est présente.                                            

(l6) répétition de « Jamais ! », ( l6) « pas un cœur », métaphore avec « une brique » qui compare le cœur de sa mère à un objet dur. Portrait péjoratif de la mère qui s’oppose à celui attendu d’une mère aimante. « C’est pas un cœur qu’elle avait dans le cœur, c’est une brique. » ou « On ne pleure pas pour une brique »

(l7) « On pleure pas », (l7) « Pas un cœur », (l7) «  Je ne veux plus » et Puis (l7), il utilise un mot grossier « putain ». L’emploi de vocabulaire vulgaire appelle à penser à l’adjectif qu’il utiliserait pour décrire sa mère par colère. Les insultes opposent le langage attendu dans cette situation à la formalité de l’interlocuteur de Simon : le notaire.

(l8) « Je ne veux plus rien entendre ». Simon croit pouvoir clore la situation de communication mais cela n’est que le début de tout ce qu’il va apprendre par la suite : raison de son rdv chez le notaire.

Simon extériorise sa rage afin d'atténuer sa peine. Cette réaction surprend et indique une crise personnelle que l’histoire familiale déclenche.                                                                                                                                                                  

  1. Crise familiale

Dans cette deuxième partie, le notaire redonne une certaine humanité à Nawal et tente de renouer le dialogue :

 (l10) « Elle a pourtant émis un souhait à votre égard » , « dernières volontés », qui redonne une sensibilité à la mère jusqu’alors réduite à un objet et à un évènement anodin pour son fils cadet.

Simon continue en s'exprimant avec un anglicisme arrogant et dédaigneux

(l12) « Big deal ! », que l’on pourrait traduire par « la belle affaire » ou bien « ça me fait une belle jambe ». Il utilise cet euphémisme car il est furieux que leur mère ne leur ait rien dit concernant le testament et leur famille cachée.

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