Eldorado, Laurent Gaudé, chapitre 7
Commentaire de texte : Eldorado, Laurent Gaudé, chapitre 7. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar natha34 • 28 Septembre 2024 • Commentaire de texte • 1 300 Mots (6 Pages) • 59 Vues
CH VII – L’homme Eldorado
Eldorado, Laurent Gaudé, 2006
Problématiques possibles :
Quel portrait du commandant nous est ici dépeint ?
En quoi la description du cadre permet-elle de mieux comprendre le personnage ?
Introduction :
Laurent Gaudé dans son roman « Eldorado » publié en 2006 aborde le sujet de l'immigration clandestine sur l'île de Lampedusa qui se situe en Italie. Pour son roman l'auteur a choisi de raconter deux histoires différentes qui alternent tout au long des treize chapitres : celle du commandant italien Salvatore Piracci et celle de Soleiman, jeune migrant soudanais.
Cet extrait se situe au coeur du récit (ch. VII) et raconte le départ du commandant Piracci. Celui-ci abandonne son ancienne vie pour faire le voyage inverse des migrants. Il part seul en bateau pour l’Afrique, chercher son Eldorado, l’éclat qu’il a vu dans le regard des migrants.
Plan:
I) Un voyage paradoxal
- Un voyage à contre-courant
- Vers l’inconnu et la difficulté
- Des éléments ambivalents
II) Une quête intérieure
- Un nouvel Eldorado
- Un homme nu
- Une nouvelle renaissance
I – Un voyage paradoxal
Piracci prend la mer après avoir brûlé sa carte d’identité. Il part sans rien faire le même voyage que les migrants mais en sens inverse.
1- Un voyage à contre-courant.
Piracci quitte son pays dans les mêmes conditions que les migrants. Sans identité, clandestinement, par la mer, pour découvrir une nouvelle culture, pour y travailler et gagner de l’argent. « Il allait faire comme eux », « passer … », « aller voir … », « trouver …. », « gagner …. » (l.4 et 5). Enumération des aspirations au travers d’une succession de verbes à l’infinitif. Son voyage semble comparable à celui de tous ces migrants.
Mais il prend seul la route inverse à la leur. Lui part vers l’Afrique qu’ils fuient « cap sur la Libye », « côtes libyennes », « continent africain ».
Dans le 3ème paragraphe, le paradoxe de cette quête se révèle au travers de la métaphore « pays où la terre se craquelle de faim ». En effet, les migrants quittent leur pays pour trouver à manger et la paix ailleurs. Piracci, lui, quitte son pays pour découvrir d’où ils viennent, où ils trouvent cette volonté de traverser (l. 20 et 21). Il part « à contre-courant du fleuve des émigrants » l.17.
2- Vers l’inconnu et la difficulté.
Piracci ne connaît rien à l’Afrique. La métaphore l.18 montre qu’il n’a qu’une image de sa destination. En revanche, il sait qu’il ne va pas vers la facilité, il part vers le pays du manque. « Il savait bien…. » « qu’il allait au-devant …. » « la vie qui l’attendait … ». Le conditionnel « offrirait » à la l. 19 a valeur de futur et lui décrit une vie moins belle matériellement que celle qu’il abandonne. La succession de propositions subordonnées accentue le fait qu’il sait ce qui l’attend.
La répétition de la conjonction de coordination « mais » aux l. 2 et 3 puis 25 et 26 marque une opposition entre les moments difficiles voire la mort et la vie.
Piracci est donc conscient de la difficulté de son voyage, du sens paradoxal de sa quête mais il est déterminé.
3- Des éléments ambivalents.
Dans cet extrait, la nature offre 2 visages.
D’un côté, la nature est en harmonie avec le personnage, il en émane une sorte de bien-être. « Il se sentait à la dimension du ciel » l.1. Piracci connaît une sorte de sensation de plénitude. Cette impression est reprise en fin de texte à la l.31 avec l’utilisation des adjectifs qualificatifs « heureux » et « doux ». Au milieu du texte, la nature apparaît comme maternelle aux l. 13 et 14 puisque « la nature l’entourait … » et « les vagues berçaient … avec des attentions de mère. ». C’est une métaphore filée (métaphore reprise sur plusieurs lignes).
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