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Analyse linéaire Arrias

Fiche de lecture : Analyse linéaire Arrias. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Février 2024  •  Fiche de lecture  •  1 247 Mots (5 Pages)  •  118 Vues

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« Arrias »

Analyse linéaire

  Auteur emblématique du XVIIème siècle, Jean de La Bruyère est connu pour une œuvre unique, Les Caractères. A travers ce recueil de citations et de portraits, servant l'objectif classique de l'enseignement, l'auteur invite ainsi son lecteur à la réflexion sur les problèmes de la société.

  Le texte étudié est le portrait mordant d'un personnage fictif nommé Arrias. Comme c'est souvent le cas dans cette œuvre classique de La Bruyère, le comportement de cet individu en société y est ainsi détaillé et critiqué.

  Ainsi, il serait intéressant de se demander : comment ce personnage se révèle-t-il l'exact opposé de l'honnête homme, et ainsi, comment sa description invite-t-elle les lecteurs à réfléchir à l'égocentrisme et au mensonge ?

 Un premier mouvement s’intéressera à la figure de l'imposteur égocentrique.

 Un second mouvement se concentrera sur le menteur placé face à ses propres limites

Mouvement 1 : La figure de l'imposteur égocentrique

  Dès le début de son portrait, Arrias apparaît immédiatement comme un imposteur égocentrique. Son nom est le premier mot du texte, comme pour faire ressortir implicitement la place qu'il occupe à ses propres yeux. La répétition hyperbolique de « tout » avec « tout vu, tout lu » commence avec ironie la description de son comportement : en effet, personne ne peut se vanter de tout connaître sur Terre. La proposition « il veut le persuader ainsi » laisse à nouveau ironiquement voir le décalage entre ce qu'il affiche et ce qui est vrai. De la même manière, les propositions « C'est un homme universel » et « il se donne pour tel » fonctionnent de manière antithétique : ces deux affirmations associées montrent clairement que ce personnage est un mystificateur. L'antithèse, à nouveau, entre « mentir » et « se taire » laisse éclater son caractère égocentrique : il ne sait pas être discret et en retrait, il lui faut toujours s'exprimer, ce qui fait de lui un personnage socialement oppressant. Ce besoin est récurrent, comme le suggère le déterminant indéfini « quelque » et le nom commun générique « chose » : quel que soit le sujet évoqué, il doit se mettre en avant. Par ailleurs, la même remarque se fait avec l'emploi du pronom indéfini « on » : peu importe l'identité de la personne qui s'exprime, il doit s'imposer à sa place.

  Dès qu'il se trouve au centre de la conversation, il fait tout pour y rester, ainsi que l'asyndète nous le prouve : « il s'oriente dans cette région lointaine comme s'il en était originaire ; il discourt des mœurs de cette cour, des femmes du pays, de ses lois et de ses coutumes ; il récite des historiettes qui y sont arrivées ; il les trouve plaisantes ». Il s'exprime avec une confiance et une légitimité factice : la comparaison « comme s'il en était originaire » le montre clairement. Le verbe « discourir », à la connotation péjorative et ironique le peint en pleine logorrhée : tant qu'il monopolise la parole, il est heureux ; l'interaction ne l'intéresse pas. Il est ainsi tout sauf un homme de bonne compagnie, courtois et agréable. L'énumération « des mœurs de cette cour, des femmes du pays, de ses lois et de ses coutumes » montre que ses mensonges ne connaissent aucune limite. D'ailleurs, le verbe « réciter » a dans ce contexte une connotation négative qui appuie sur la fausseté de ses dires : loin de partager son vécu et son savoir, il semble répéter des choses apprises et toutes faites. D'ailleurs, ses dires ne sont aucunement importants, comme le suffixe « ette » dans « historiettes » nous le prouve : il est juste bon à faire des récits sans envergure ni valeur.

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