Analyse de texte La mort de Manon
Commentaire de texte : Analyse de texte La mort de Manon. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Azsko • 19 Juin 2023 • Commentaire de texte • 794 Mots (4 Pages) • 680 Vues
EDT 14 :
Introduction :
Le septième tome des Mémoires d’un homme de qualité de l’abbé Prévost a échappé à l’oubli où est tombé le reste de l’œuvre car il contient l’Histoire du Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut, héros éponymes qui comptent parmi les amants les plus célèbres de la littérature. Ce roman publié en 1731 met en effet en scène une passion fatale dont l’issue ne peut être que tragique. Le récit est conduit par Des Grieux, quelques années après la disparition de Manon. Après de sulfureuses aventures dans une société parisienne corrompue, les amants ont échoué en prison. Manon est déportée à la Louisiane avec un convoi de filles de mauvaise vie. Des Grieux suit sa maîtresse. Il la voit bientôt mourir d’épuisement dans le désert où ils ont dû fuir à la suite d’un duel dont elle était la cause.
Problématique :
Comment le récit de Des Grieux parvient-il à sublimer la mort de Manon ?
Premier mouvement : un impossible et douloureux récit (L1-4) :
L1 « Pardonnez » | Impératif à la deuxième personne | Le Chevalier Des Grieux implore l’indulgence de son destinataire, l’Homme de qualité |
L1-4 | Mise en abyme | Le lecteur a l’impression de devenir également le destinataire de cette imploration pathétique. |
L1 « Si j’achève en peu de mots un récit qui me tue » | Termes mono ou bisyllabiques | Traduit la difficulté du récit que Des Grieux s’apprête à conduire |
L1-2 « un récit qui me tue » + « un malheur qui n’eut jamais d’exemple » | Périphrases | Désigne l’événement funeste qu’il s’apprête à narrer |
L1-2 « qui me tue » + « qui n’eut jamais d’exemple » | Proposition relatives hyperboliques | Placent le lecteur en situation d’attente |
L1-4 « Récit/raconte/exprimer » « Malheur/destinée à le pleurer/ reculer d’horreur » | Champ lexical du récit est associé à celui de la tragédie | Par cette association, de Grieux suggère que les mots occasionnent une douleur encore vive dans le présent |
L2-3 « je le porte sans cesse » + « chaque fois que j’entreprends » | Présent à valeur d’habitude | Exprime une douleur sans cesse renouvelée |
Deuxième mouvement : La mort de Manon un tableau pathétique (L4-13) :
L4 « nous avions passé » | Plus-que-parfait | Plonge ainsi dans le passé |
L4-5 « je croyais ma chère maitresse endormie » | La mort de Manon est évoquée avec délicatesse et pudeur, dans un tableau touchant où la mort est associée au sommeil. En Plus Manon n’est jamais nommée, elle est idolâtrée par la périphrase « ma chère maitresse » | |
L4 « tranquillement » + « croyais » | Adverbe + Modalisateur | Créent une sorte d’ironie tragique. En effet, le lecteur connaît déjà l’issue fatale de cette scène que le chevalier semble ignorer |
L5 « je n’osais » + « dans la crainte de » | Négation syntaxique + négation lexicale | Suggèrent la tendresse et la retenue de l’amant face à la femme endormie |
L6-7 « mains » + « seins » | Métonymie | Désigne le cœur, siège des émotions |
L8-10 « elle me dit » + « je ne répondis que » | Discours indirect | Les dernières paroles se font murmures avant de céder au silence comme si la voix de Manon, de plus en plus faible, s’éteignait devant nous |
L9 « elle se croyait à la dernière heure » | Périphrase | Manon évoque sa mort, alors que DG n’entend que « le langage ordinaire de l’infortune » |
L10 « Mais » | Conjonction de coordination | Marque une rupture et la prise de conscience de DG |
L12 « la fin de ses malheurs » | Périphrase | Suggère la violence que la société a infligée aux amants |
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