Etude de texte, sur la relation père fils, dans "La loi de la mer" de Davide Enia
Commentaire d'oeuvre : Etude de texte, sur la relation père fils, dans "La loi de la mer" de Davide Enia. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Jadeaissa • 17 Octobre 2023 • Commentaire d'oeuvre • 2 482 Mots (10 Pages) • 241 Vues
“Le nom de Lampedusa, en réalité, c’est un fourre-tout : les migrations, les
frontières, les naufrages, la solidarité, le tourisme, la haute saison, la marginalité, les
miracles, l’héroïsme, le désespoir, la souffrance, la mort, la renaissance, l’accueil.
Tout ça dans le même mot, un amalgame qui reste encore sans interprétation claire
ni forme identifiable.” Voici la définition que nous livre Davide Enia de Lampedusa,
de cette petite île appartenant elle-même à une autre île : la Sicile, tout au Sud de
l’Italie. Il nous délivre cette définition dans son livre nommé : La loi de la mer, publié
en 2017 en Italie, puis traduit en 2018 en version française. Cet auteur italien né à
Palerme, est aussi acteur et metteur en scène, et est considéré comme un
représentant de la seconde génération du théâtre-récit. Son ouvrage a été
récompensé d’un prix littéraire en Italie, appelé prix Mondello. A travers son ouvrage,
que nous pouvons classer comme une auto-fiction, car il met en scène une période
de sa vie à travers le format d’un roman; il nous raconte ses multiples voyages sur
l’île de Lampedusa, et met sous écrit les différents échanges qu’il a pu avoir avec les
habitants de l’île (secouristes, commandants, villageois…) mais aussi avec les
migrants. Il accordera aussi dans son récit une place importante à sa famille, plus
particulièrement à son père qui l’accompagnera d’ailleurs deux fois sur cette île.
Notre attention à nous se portera plus précisément sur la relation qu’entretient
Davide avec son père; nous allons donc nous demander de quelle manière peut se
caractériser leur relation, et comment évolue-t-elle au fil des pages?
Pour répondre à ce questionnement nous allons procéder en deux grandes parties :
une première décrivant la relation qu’ils entretiennent, et une deuxième montrant
l’évolution de cette relation au fil du roman.
Dans un premier temps, nous aborderons donc la relation père/fils qui lie les
deux personnages principaux; en commençant par tout d’abord faire un bref portrait
de chacun.
Le fils, qui est donc le personnage principal, mais aussi celui qui raconte l’histoire et
l’auteur lui-même, se prénomme Davide. Il va tout d’abord entreprendre un voyage à
Lampedusa avec son père, puis reviendra sur cette petite île qu’il connaît déjà
plusieurs fois par la suite. Il se servira de ses talents d’écrivain pour y raconter
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l’histoire de cette île, de ses habitants mais aussi pour y décrire la situation
éprouvante des migrants. Talent d’écrivain qu’il tient d’ailleurs de son père, en effet à
la page 15, Davide demande à son père pourquoi il est devenu médecin, ce à quoi il
répond de manière honnête : “Pour échapper à ce que j’aurais vraiment voulu : être
écrivain”. Le côté artistique est donc un trait de famille, père et fils partageant tous
deux le même goût pour l’écriture.
Le père de Davide, est quant à lui un ancien médecin à la retraite, tout d’ailleurs
comme sa femme et son frère qui travaillent aussi dans le milieu de la santé.
Cependant, en plus de sa confession où il avoue aimer l’écriture, il est aussi
passionné de photographie et s’adonne à cette pratique pendant son temps libre.
C’est d’ailleurs une des activités principales qu’il effectuera lors de son expédition à
Lampedusa.
Les deux personnages ont donc tous deux une sensibilité intérieure qu’ils expriment
par le moyen d'œuvres artistiques.
Après avoir assez brièvement décrit les personnages, nous allons voir quelle
est la nature de la relation qui les unit, en la qualifiant de “silencieuse”.
En effet, leur relation est forte et résistante, du fait de leur lien de sang, mais elle
n’est pas facile à exprimer. Il est vrai que ces deux personnages ont beaucoup de
mal à réellement communiquer sur ce qu’ils ressentent l’un envers l’autre et
s’apporter des mots doux prouvant leur amour mutuel. Comme nous pouvons le
constater avec une citation de la page 196 : “dans ma petite enfance, parler avec
mon père était facile” nous avons l’utilisation du verbe être à l’imparfait, montrant
que communiquer avec son père était chose simple lorsqu’il fut plus jeune, mais que
ce n’est malheureusement plus le cas. A la page 38, il décrit aussi les paroles de
son père à son égard comme une “Sibérie affective”, et à travers cette
personnification de la Sibérie nous avons une antithèse opposant ce pays étant froid
à l’adjectif “affective”; cette antithèse désigne parfaitement la froideur que peut
contenir les paroles du père, et le manque d’affection et de tendresse dans ses
mots. Nous pouvons
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