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Étude du texte de David Hume: la Preuve de l'existence d'un fait

Analyse sectorielle : Étude du texte de David Hume: la Preuve de l'existence d'un fait. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Janvier 2014  •  Analyse sectorielle  •  2 126 Mots (9 Pages)  •  1 163 Vues

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Le pouvoir de la raison semble illimité. On serait tenté en particulier d'en user pour conclure a priori, c'est-à-dire indépendamment de toute expérience, à l'existence de certains êtres tels que Dieu. Ainsi Descartes déduit-il l'existence de Dieu de son essence: si la perfection de Dieu est comprise dans son essence ou définition, Dieu doit nécessairement exister. En effet, l'inexistence étant une imperfection, il serait contradictoire qu'un être parfait tel que Dieu n'existe pas. Ou encore: Dieu est cause a priori du monde.

Toutefois, s'il est possible de tirer a priori l'existence d'une cause dont nous ne sommes pas les effets observables, n'importe quoi, comme le dit Hume dans un passage de l'Enquête sur l'entendement humain, ne peut-il «paraître capable de produire n'importe quoi »? Ne peut-on prétendre au même titre en effet que le désir d'un homme est capable de gouverner les planètes? D'où la thèse défendue ici par l'auteur: l'existence d'un être ne se prouve que «par des arguments tirés de sa cause ou de son effet», c'est-à-dire par le moyen de l'expérience. Ce que reprendra Kant en s'élevant, comme Hume, contre l'idée d'une preuve a priori de l'existence de Dieu: l'existence s'éprouve, elle ne se prouve pas. Quel est dans ce cas le pouvoir laissé à la raison? Est-il un domaine où il est possible de raisonner a priori ?

Un examen attentif du texte de David Hume devrait nous permettre de le savoir

ANALYSE GLOBALE DU TEXTE

Thème

Preuve de l'existence d'un fait.

Question

Qu'est-ce qui permet d'affirmer l'existence d'un fait ?

N.B. Hume s'oppose dans ce texte au dogmatisme rationaliste - celui de Descartes en particulier

Thèse

L'existence ne peut être tirée que de l'observation.

Composition

L'argumentation de David Hume est illustrée par des exemples, qui guident la compréhension et qu'il convient donc de bien analyser : un exemple mathématique (la racine cubique de 64), un exemple d'un être ayant existé (César), celui d'un être supposé n'avoir jamais existé (l'ange Gabriel), enfin deux exemples concernant la cause impossible d'un effet (la chute d'un galet qui éteindrait les étoiles, le désir d'un homme qui gouvernerait les planètes).

Hume (du début jusqu'à «... qui affirme qu'il existe») commence par montrer que l'existence ne relève pas d'un raisonnement a priori.

et, pour renforcer cette idée, oppose (depuis «qui va» jusqu'à « ... elles n'impliquent aucune contradiction») deux types d'exemples (l'un mathématique, les deux autres relatifs à l'existence supposée d'êtres différents). Enfin il énonce sa thèse, à savoir que l'existence ne peut être tirée que de l'observation. On ne saurait donc la conclure a priori.

ANALYSE LINÉAIRE

Dans la première partie du texte (du début jusqu'à « ... qui affirme qu'il existe»), Hume annonce sa thèse sous forme négative : l'existence n'est pas déduite logiquement, elle ne relève pas d'un raisonnement a priori, puisqu'«il n'y a pas de fait dont la négation implique contradiction».

Pour le montrer, l'auteur part d'abord d'un constat: «Tout ce qui est peut ne pas être.» L'existence d'un être est contingente, elle ne dépend d'aucune nécessité. Tout être pourrait ne pas exister. «L'inexistence d'un être, sans exception, est une idée aussi claire et aussi distincte que son existence. » Admettons, dit Hume à titre d'exemple, que César n'ait pas existé : conformément à la définition que donne Descartes d'une connaissance «claire» et distincte, l'idée de l'inexistence de César est d'abord claire, elle est présente à mon esprit, ne comporte aucune obscurité: mon esprit me représente aussi aisément l'existence que l'inexistence de César. Cette idée est aussi «distincte»: je peux la distinguer de toute autre idée - celle de l'inexistence de l'ange Gabriel, autre exemple donné par Hume, ou encore celle de l'existence même de César. Elle ne comporte aucune confusion, elle est parfaitement accessible à ma compréhension et ne heurte pas les règles de la pensée.

D'où la conclusion de cette partie: «La proposition, qui affirme qu'il n'existe pas, même si elle est fausse, ne se conçoit et ne s'entend pas moins que celle qui affirme qu'il existe. » Dire «César existe » ou « César n'existe pas», du point de vue de la seule logique (elle ne «s'entend pas moins»), est équivalent. L'une de ces deux propositions est «fausse», c'est-à-dire contraire aux faits, car César a réellement existé, mais elle n'est pas pour autant illogique, «inintelligible», comme le dira Hume d'une proposition mathématique fausse.

Aucun fait n'est contradictoire avec un autre, même s'il ne peut à la fois exister et ne pas exister. Deux propositions portant sur l'existence ou l'inexistence d'un être peuvent donc s'opposer sans contradiction car dans l'expérience toute chose peut exister ou ne pas exister indifféremmerit - toute existence est possible. Les vérités portant sur l'existence ne relèvent pas de la logique. Quel est donc le domaine où la vérité relève de la seule logique et est soumise au principe de la non-contradiction ?

Pour le dire, l'auteur oppose deux types d'exemples: l'un mathématique, les deux autres relatifs à l'existence supposée d'êtres différents.

«Le cas est différent pour les sciences proprement dites.» Les sciences qui ne portent pas sur l'existence sont donc, selon Hume, «les sciences proprement dites» - ce qui exclut toutes les disciplines scientifiques en rapport avec l'expérience, à commencer par ce que l'on appelle pourtant couramment les «sciences» physiques.

Restent les mathématiques et la logique. D'où l'exemple choisi par Hume: «La racine cubique

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