Corpus de texte: Relation maître/valet
Commentaire de texte : Corpus de texte: Relation maître/valet. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar isml • 4 Janvier 2016 • Commentaire de texte • 607 Mots (3 Pages) • 9 878 Vues
La présence des valets et de leur maître sur scène est une constante. Les trois textes du corpus ne dérogent pas à la règle Ces trois comédies sont Dom Juan et le malade imaginaire de Molière écrites respectivement en 1665 et en 1673, ainsi que L’île des esclaves rédigée par Marivaux en 1725. Quelles relations entre maître et valet ces textes présentent-ils donc ?
Tout d’abord, les dramaturges présentent dans leur comédie une relation entre maître et valet tout à fait traditionnelle. En effet, les valets respectent leur maître en utilisant le vouvoiement et en ne les appelant pas par leur nom. Dans le texte 1, Sganarelle vouvoie Dom Juan « que vous m’avez donnée » (l1). Dans le texte 2, Toinette vouvoie également son maître Argan « qui vous peuvent déshonorer » (l6).Enfin, dans le texte 3, Cléanthis vouvoie sa maîtresse et ne l’appelle pas par son nom « je vous ai dit » (l5) « Madame » (l7), « Ma chère maîtresse » (l6). Les esclaves demandent toujours la permission à leur maître pour faire quelque chose comme dans le texte 1, où le conditionnel est employé. De plus, les maîtres ne respectent pas leur valets, comme dans le texte 1 où Dom Juan coupe la parole à son valet (l8), et ne s’adressent même pas directement à eux comme dans le texte 3 « Qu’on m’habille ! » (l13), « qu’on m’apporte un miroir ! » (l17). Egalement dans le texte 2, Argan tente de frapper sa domestique. Enfin, les maîtres n’hésitent pas à insulter leurs valets comme dans le texte 1 « maître sot » (l11), dans le texte 2 « Chienne » (l9) , « Pendarde »(l11) et « Carogne » (l13). Les trois textes présentent donc une relation traditionnelle entre maître et valet, mais maîtres et valets peuvent aussi entrer en tension.
Cependant, les valets de comédie sont aussi revendicateurs et entretiennent avec leur maître une relation conflictuelle. C’est le cas en effet dans les trois textes, dans lesquels les valets n’hésitent pas à se rebeller contre leurs maîtres en leur faisant des remontrances et en les insultant. Dans le texte 1, Sganarelle insulte Dom Juan « petit ver de terre, petit mirmidon que vous êtes » (l16) et lui fait des reproches « je suis tant soit peu scandalisé de la vie que vous menez » (l1-2). Dans le texte 2, Toinette est en désaccord avec son maître et refuse de lui obéir « Non, je ne consentirai jamais à ce mariage » (l10). Dans le texte 3, Cléanthis insulte sa maîtresse « vaine, minaudière et coquette »(l1) et est très volubile dans sa critique . De plus, dans le texte 3, Cléanthis fait une caricature de sa maîtresse en détaillant minutieusement tous ses faits et gestes et en l’imitant. « Madame se tait, Madame parle ; elle regarde, elle est triste, elle est gaie : silence, discours, regards, tristesse et joie : c’est tout un, il n’y a que la couleur de différente ; c’est vanité muette, contente ou fâchée » (l6-7).
Ainsi, qu’ils tiennent un rôle secondaire ou celui de héros, les valets sont essentiels et constituent dans la comédie le ressort comique principal. Bien qu’entretenant une relation traditionnelle de soumission, reconnaissant leur fonction, nombreux sont les valets qui se dressent contre leur maître. Cette relation conflictuelle met en lumière l’enjeu majeur du texte : un enjeu à la fois dramatique, moral et social. La comédie a donc pour fonction non
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