Corpus: Les relation valets-maîtres
Commentaire de texte : Corpus: Les relation valets-maîtres. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar manon duquesnoy • 27 Avril 2017 • Commentaire de texte • 1 588 Mots (7 Pages) • 2 468 Vues
Corpus
Le corpus se compose de trois extraits de pièces de théâtres. Par ailleurs, ces trois pièces sont des comédies. Elles sont classées par ordre chronologique, du XVII au XVIIIème siècle. Le premier texte est extrait de L’Avare de Molière écrit en 1668 (acte I – scène 3). Le deuxième texte est tiré de L’île des esclaves écrit par Marivaux, en 1725 (acte I - scène 1). Le troisième texte est issu de la pièce Le mariage de Figaro de Beaumarchais, écrite en 1784 (acte I – scène 10). Ces trois pièces mettent en scène les rapports entre les valets et les maitres. Comment s’exprime le rapport maitre-valet ? Nous observerons dans un premier temps l’inversion de la domination entre les maitres et les valets. Puis, nous étudierons l’écriture théâtrale avec l’utilisation du comique.
Le rapport maitre-valet s’exprime tout d’abord par la supériorité du maitre par rapport au valet, supériorité démontrée par le vouvoiement du valet alors que le maitre le tutoie. Cela marque un respect certain de la part du valet ; « HARPAGON, désignant les chausses : N’as-tu rien mis dedans ? / LA FLECHE : Voyez-vous-même. » (l. 7-8), « IPHICRATE : Mais je suis en danger de perdre la liberté, et peut-être la vie : Arlequin, cela ne te suffit-il pas pour me plaindre ? / ARLEQUIN, prenant sa bouteille pour boire : Ah ! Je vous plains de tout mon cœur, cela est juste. » (l. 13-16) ou encore « FIGARO : Monseigneur, vos vassaux, touchés de l’abolition d’un certain droit fâcheux, que votre amour pour madame… / LE COMTE : He bien, ce droit n’existe plus. Que veux-tu dire ? » (l. 10-12). En outre, nous constatons que les maitres battent leur valet, montrant indéniablement la supériorité des nobles à l’égard de leur serviteur ; « HARPAGON : Et moi, je pourrais bien parler à ta barrette. » (l. 36), Arlequin fait des allusions aux « coups de gourdin » (l. 40). Enfin, les injonctions utilisées par les maitres mettent également en exergue leur supériorité. Harpagon ordonne à La Flèche de lui montrer ses mains car il croit que son valet l’a volé, « viens », « montre-moi » (l.1). Iphicrate ordonne à Arlequin de le suivre pour revenir vers le bateau, en vain ; « suis-moi » (l.17). Nous pouvons également relever différentes injures prononcées par les maitres envers leur valet. Harpagon congédie vulgairement La Flèche, « va-t’en à tous les diables » (l.51) et le traite également de « pendard de valet » (l.53). Iphicrate surnomme son valet de « coquin » (l.26) et Le Comte traite la fiancée de Figaro de « perfide » (l.28). Or, les valets ne supportant plus cette tyrannie, décident de se révolter contre l’oppression des puissants. En effet, La Flèche se joue de la situation, en laissant Harpagon le fouiller, allant même jusqu’à chercher dans ses hauts-de-chausses, « Ces grands haut-de-chausses sont propres à devenir les receleurs des choses qu’on dérobe » (l.9-10). Ainsi, il le rend ridicule. Il sous-entend même qu’Harpagon est un avare, « la peste soit de l’avarice et des avaricieux » (l.18). Mais celui-ci, très naïf, ne le comprend pas, « De qui veux-tu parler ? » (l. 23). L’inversion des rôles est d’autant plus marquée dans L’Ile des Esclaves, où le valet refuse catégoriquement d’obéir à son maitre. Il se montre insolent en sifflant « siffle : hu, hu, hu. » (l.18) ou en chantant « chante : tala ta lara. » (l.20) quand son maitre lui ordonne de le suivre. Par ailleurs, nous constatons la soumission du maitre par l’emploi des verbes injonctifs à la première personne du pluriel, « ne perdons point de temps » (l.1). Iphicrate comble son valet de compliments « mon cher Arlequin » (l.38), mais celui-ci soupçonne aisément l’hypocrisie dans les paroles de son maitre. De plus, la dernière réplique « le gourdin est dans la chaloupe » (l.40), prononcée par Arlequin est une métaphore signifiant la fin de la domination du maitre sur son valet car les naufragés ont perdu cette chaloupe. Dans le dernier texte, Figaro met au point un stratagème dans le but d’obliger son maitre de renoncer à son droit de cuissage. En effet, Le Comte veut appliquer ce droit à la fiancée de son valet. Figaro va donc s’allier avec La Comtesse ainsi que toute la cour, afin de faire plier Le Comte et de renoncer à ce droit. La supériorité du maitre par rapport au valet est donc annulée. De ce fait, le maitre se rend et obéit à son valet « je suis pris » (l.37), « je me rends ». Tout cela est mis en scène de façon à faire rire grâce aux différents procédés comiques.
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