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Comment le corps du roi est sujet à des sentiments aussi antithétiques que l’adulation et la haine ?

Dissertation : Comment le corps du roi est sujet à des sentiments aussi antithétiques que l’adulation et la haine ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Mars 2023  •  Dissertation  •  1 849 Mots (8 Pages)  •  245 Vues

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Le corps du roi : entre adulation et détestation (France : 1638; 1793; 1802)

Tout au long de l’histoire française, les monarques ont vécu un règne différent. Qu’il soit placé sous le seuil de la paix ou de la violence, la monarchie qu'ils défendent est renvoyée à leur personne, en d’autre mot, leur corps. Ils ne sont pas de simples humains, ils sont le miroir de leur politique et de leur personnalité. Le corps du roi est un symbole de puissance, mais aussi la représentation de dieu sur terre : “Le roi te touche, dieu te guérit". On peut alors parler de mystification du corps. Quant au roi, la définition première est qu’il est un dirigeant au pouvoir dans une monarchie.  Cependant il existe plusieurs types de royauté : la monarchie parlementaire, la monarchie constitutionnelle, la monarchie absolue qui vient du latin absolutus, participe passé de absolvere (« détacher de », « séparer de », « achever »); on retrouve aussi la monarchie sacrée mais aussi la monarchie de droit divin qui signifie que le roi est lui-même dieu. En France, le corps du roi est un sujet symbolique qui a marqué différentes époques. On le retrouve en 1638 lors de la naissance de Louis XIV, mais aussi en 1793 lors de l'exécution de Louis XVI, ou encore en 1802 pendant le sacre de Napoléon.

Comment le corps du roi est sujet à des sentiments aussi antithétiques que

l’adulation et la haine ?

Nous pouvons faire l’hypothèse que le corps du roi est un sujet marquants qui définit le sort d’un règne. Pour y répondre, dans un premier temps nous verrons ce qu’un évènement d’adulation comme la naissance du corps de Louis XIV apporte au peuple; pour continuer, nous verrons ce qu’une mort symbolique comme celle de Louis XVI représente; et nous finirons par analyser le changement drastique de la perception du corps du roi sous le règne du roi d’italie et empereur de France, Napoléon I.

Les circonstances et les antécédents de sa mère Anne d’Autriche sur sa peine d’avoir un enfant ont fait de la naissance de Louis XIV un événement miraculeux. “Le 5 septembre 1638 sur les onze heures du matin, au Château- Neuf  de  Saint- Germain- en- Laye,  naissait  Louis, dit  Dieudonné,  premier  fils  de  Louis  XIII,  par  la  grâce  de  Dieu  roi  de  France  et  de  Navarre,  et  d’Anne  d’Autriche, depuis 1615 sa très chère et très aimée épouse et compagne”. La naissance de ce roi est perçue comme une grâce divine qui s’abat sur la France et son peuple. La grâce de dieu ne touche pas que le roi, elle touche tout le pays. Ce n’est pas un simple corps qui est apparu, mais bien la copie de dieu sur terre. “Cependant, les innombrables prières, neuvaines et pèlerinages du monde dévot intensément  mobilisé  (le  10  février  1638,  Louis  XIII  avait institué la Vierge protectrice spéciale du royaume; mais ce vœu avait pour but d’obtenir le soulagement du royaume,  et  non  pas  directement,  comme  on  le  pense  souvent,  la  naissance  d’un  héritier  du  trône)  finissent par être exaucé…” Ce passage et cet événement nous renvoi la encore au sens même du miracle face à cette naissance. Cette dite prière nous montre l’importance de la place de dieu au sein même du royaume, cette protection demandée par Louis XIII lui a été octroyé dans un sens; puisque s'il vient à mourir, le royaume ne sera pas confronté à lui même, sans règles, sans lois,sans souverain et surtout sans représentation de dieu sur terre. Face à cela, la naissance de Louis XIV est d’autant plus symbolique. “l’enfant du miracle commence sans tarder sa vie publique; dès le lendemain, il est censé ouvrir les yeux pour contempler ses fidèles serviteurs”. Le corps du roi est tout de suite mis à profit. Son corps et notamment son regard doit déjà susciter crainte, adulation et fidélité auprès de ses sujets.  Cependant, cette adoration et cette fidélité n’est pas évolutive, elle se crée en fonction du règne de chaque souverain; Louis XVI est un bon exemple de cette évolution négative. [1]

Instabilité et vague de violence sont les maîtres mots sous le règne de Louis XVI. “Plein de vertus privées et de bon sentiments, le prince qui avait régné pendant quinze ans sur vingt-quatre millions de sujets se montrait incapable de résister aux forces nouvelles comme de s’adapter à la situation”. Dans cet extrait, l'auteur nous dépeint le roi comme déjà condamné avant même que la sentence ne soit promulguée. Cependant, l’auteur ne s'acharne pas sur son corps et lui reconnaît une vertu inconditionnelle et de “bons sentiments”; face à cela on en déduit que malgré la haine qu’il inspire il reste craint et admiré. Le fossé entre ce qu’il représente et ses sujets demeure un point essentiel au sein du peuple.  “Des imprudences, des erreurs, des fautes pouvaient être reprochées au roi. Mais du côté révolutionnaire, la violence était toujours prête à se déclencher: les meneurs n’allaient pas se contenter de lui enlever son sceptre et sa couronne”. Dans ce second extrait, le roi n’est pas qu’un simple homme avec une couronne sur la tête, il est dépeint comme représentant la justice avec le sceptre et la couronne avec le pouvoir. Les révolutionnaires ne s’attaquent pas qu’à un homme roi mais, il s’attaque surtout à ce qu’il symbolise, c'est-à-dire à un régime qu’ils exècrent; comme le stipule cette phrase “Ils voulaient faire table rase du passé, effacé pour toujours le souvenir de la vieille monarchie héréditaire”. “Son exécution devait constituer l’acte fondateur de l’ère républicaine” ; dans cette phrase la mort du roi n’est pas une mort banale, il est considéré comme symbolisant un pays, un régime ou encore une politique. La distance qui sépare le corps du roi de son peuple n’est pas que physique, elle est psychologique. Si l’on part du principe que le roi symbolise dieu, le faire tomber c’est faire tomber dieu et donc cela reviendrait à dire que le corps du roi est un simple corps comme chacun peut en avoir un. Ici il n’est pas question de sang bleu ou de monarchie héréditaire, il est question de représentation d'où la mort inévitable du roi. Les règnes ne sont pas identiques, des changements importants sont souvent à prévoir en passant d’un règne à un autre, c’est le cas avec celui du roi d’italie et empereur de France, Napoléon I. [2]

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