USA et le monde
Cours : USA et le monde. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Antoine Chabot • 12 Mars 2019 • Cours • 27 144 Mots (109 Pages) • 578 Vues
Expansion, neutralité et ouverture : les États-Unis et le monde de 1823 aux années 1890
Introduction :
Le parti de Monroe est le parti républicain-démocrate, parti devenu quasi-monolithique à son époque, le parti fédéraliste ayant perdu beaucoup de voix en raison de son attitude peu belliciste face aux Anglais durant la guerre de 1812.
Au moment où le président Monroe énonce sa fameuse doctrine, en 1823, les États-Unis sont encore un pays très jeune avec à peine 47 ans d’existence depuis la déclaration d’indépendance en 1776. Cette jeunesse rend pour l’instant difficile une politique étrangère très active ou agressive. Difficile de se confronter aux grandes puissances européennes. Une dizaine d’années avant la doctrine Monroe la guerre contre l’Angleterre avait détaché les États-Unis une seconde fois de leur ancienne métropole. Les États-Unis affirment leur conscience nationale, se regardent désormais comme une nation distincte de l’Angleterre, avec sa propre identité culturelle et sa propre langue. L’anglais que l’on parle aux États-Unis n’est en effet pas tout à fait le même que celui de Grande-Bretagne. Le premier dictionnaire anglo-américain est publié par Webster au début du XIX°. Le fait de se définir comme une Nation à part entière conduit à se définir par rapport aux autres, au reste du monde. Se regarder par rapport aux autres conduit à se regarder par rapport à l’Europe, la vieille terre d’où viennent l’immense majorité des habitants puis d’où viendront l’immense majorité des migrants. Cela conduit aussi à se regarder par rapport à l’Amérique latine à une époque où elle est en train de s’émanciper de la tutelle espagnole (L’Empire espagnol se délite dans les années 1810-1820). Il sera question des rapports avec les jeunes républiques d’Amérique latine fondées à ce moment-là.
Au milieu de la période de ce premier chapitre se déroule une guerre tragique pour les Américains, qu’ils nomment Civil War mais que nous appelons Guerre de Sécession. Cette guerre qui déchire le pays de 1861 à 1865 sera à sa façon abordée. C’est la guerre ayant fait le plus de victimes de l’histoire américaine, plus de 600 000 morts en quatre ans, plus que les deux guerres mondiales cumulées. Cette guerre montre les limites de la conscience nationale même en 1860, qui prend source dans une profonde division interne à la conscience américaine : la division Nord/Sud. Au nationalisme peut s’opposer parfois un sectionnalisme. Le Nord est schématiquement urbain, industriel et surtout abolitionniste. Le Sud est schématiquement tout le contraire : rural, agricole et esclavagiste. L’économie cotonnière fait fonctionner le Sud. Deux mondes entièrement différents au sein-même des États-Unis. Guerre interne mais liée à des enjeux extérieurs. Dans les années qui ont précédé la guerre, le territoire américain s’est considérablement étendu vers l’ouest. En même temps que s’étendait le territoire se posait la question de l’extension ou non de l’esclavage. Question des enjeux et motivations de la guerre de Sécession, guerre qui entraîne aussi une modification des relations internationales. Rapport entre les deux parties qui s’affrontent et les autres parties du monde.
L’analyse des principales lignes de force de la politique américaine sera nécessaire. Jusqu’à la moitié du XIX° se concentre avant tout là où doit s’accomplir la Destinée Manifeste, sur le continent américain jusqu’à l’Océan Pacifique. Il s’est accru de 2/3e au cours de la première moitié du XIX°. En 1850 le territoire américain possède une superficie de 7,8 millions de km² : il ne manque plus que l’Alaska et Hawaï pour lui donner sa superficie actuelle.
Dans un second temps on voit une politique étrangère plus active, plus internationale, on dépasse le cadre du territoire des États-Unis pour aller plus au sud, plus au nord et même en Extrême-Orient. Prémisses de l’impérialisme dans les années 1860-70 ? Nous traiterons de la guerre de Sécession qui bouscule la diplomatie et fait repenser les relations internationales.
La troisième partie s’interrogera sur le rayonnement économique et culturel. Moment où commence à se forger une culture américaine qui tend à s’affranchir du legs britannique : les références culturelles ne sont plus uniquement anglaises. Nous verrons la force d’attraction mondiale des États-Unis car en trois-quarts de siècles 15 millions de personnes s’installent sur son territoire.
- La formation d’un pays à dimension continentale (1823 – vers 1850)
- Les États-Unis et le monde en 1823 : héritages et perspectives
- Un territoire en construction
Le territoire américain en 1823 n’a plus grand-chose à voir avec le territoire originel des 13 colonies s’étant émancipée de la tutelle britannique. Il s’est étendu au-delà des Appalaches, avec le territoire du Nord-Ouest, à une époque où les États-Unis sont peu étendus vers l’ouest, désignant donc la région des Grands Lacs.
Ensuite s’effectue en 1803 l’achat de la Louisiane à la France de Bonaparte pour 15 millions de dollars d’un territoire aussi immense, tout juste acheté à l’Espagne. À partir de l’achat de la Louisiane, le rêve jeffersonien de donner aux États-Unis une dimension continentale commence à se concrétiser. Le Sénat accepte cette acquisition seulement en 1830.
Des territoires sont gagnés, négociés avec la Grande-Bretagne. Exemple que l’on peut retenir : convention signée avec la Grande-Bretagne le 20 Octobre 1818, qui fixe précisément une partie de la frontière entre États-Unis et Canada. Aboutissement d’une période dégel des relations entre les deux pays anglo-saxons.
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