Les USA dans le monde
Étude de cas : Les USA dans le monde. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sandro Marois Boulet • 14 Février 2018 • Étude de cas • 1 474 Mots (6 Pages) • 635 Vues
II Les États-Unis entre doutes et revival
A Les États-Unis en proie aux doutes
Les dérives voire les dévoiements de la puissance américaine portent atteinte, à la fin des années 1960 et au début des années 1970, au crédit et à l'influence des États-Unis. Ce discrédit est incarné et porté à son paroxysme lors de la présidence Nixon entre 1969 et 1974. En effet, l'Amérique de Nixon traverse une crise morale sans précédent qu'illustre le scandale du Watergate révélé par le Washington Post. Ce scandale contraint le président Nixon à démissionner en 1974 afin d'éviter l'humiliation de l'impeachment mais laisse de graves séquelles : l'exemplarité morale du pays est ruinée. À cela s'ajoute la prise de conscience que les États-Unis ne sont pas en mesure de s'imposer au Vietnam. En effet, présentes dans la région depuis le milieu des années 1950, les armées américaines s'avèrent dans l'incapacité de remporter une victoire stratégique et subissent l'enlisement. La mort de milliers de soldats américains et les révélations sur les pratiques de guerres américaines déstabilisent la société américaine.
C'est dans ce contexte que les Américains élisent le démocrate Jimmy Carter en novembre 1976. Ce dernier entend prôner une diplomatie des droits de l'Homme et rompre avec certaines pratiques douteuses de ses prédécesseurs ; il considère que la puissance américaine se fera par l'exemple et non uniquement à la force des baïonnettes. S'il obtient un succès remarquable en contraignant l'Égyptien Anouar el-Sadate et l'Israélien Menahem Begin à signer la paix, il doit essuyer un certain nombre de revers, notamment en Iran où la révolution islamique de l'ayatollah Khomeini emporte le shah en 1979 et prive de fait Washington d'un allié précieux dans cette région stratégique. Enfin en Europe même, la puissance soviétique semble se réveiller ; la guerre devient "fraîche" comme en témoigne la crise des euromissiles qui s'ouvre en 1977 : Moscou installe en Europe de l'Est toute une série de missiles à tête nucléaire et provoque ainsi Washington qui hésite d'autant plus à répondre que tous les Européens ne sont pas sur la même longueur d'onde quant à la réponse à apporter.
Les années 1970 apparaissent à bien des égards comme une "décennie noire" pour la puissance américaine qui semble marquer le pas et perdre de son lustre, et ce d'autant que les chocs pétroliers de 1973 et 1979 ont fragilisé les fondements de sa puissance économique.
B "America is back" : quand l'Oncle Sam se réveille
L'arrivée de Ronald Reagan à la tête des États-Unis en janvier 1981 donne un nouveau souffle à la puissance américaine : "America is back" comme le veut le slogan de campagne du candidat républicain qui dénonce sans ménagement l'URSS qu'il n'hésite pas à considérer comme "l'empire du Mal" contre lequel il faut lutter sans ménagement. Ainsi, il installe les missiles Pershing en Europe pour contrer les SS20 soviétiques et lance l'Initiative de défense stratégique (IDS) plus connue sous le nom de "guerre des étoiles". Reagan reprend par ailleurs l'initiative sur les scènes d'opération extérieure en soutenant les opposants aux Soviétiques, notamment en Afghanistan où les États-Unis financent les moudjahidines. Enfin, il relance la course aux armements qui avaient été interrompue dans le cadre des accords de désarmement (SALT et START).
Cet activisme intervient à un moment stratégique puisque l'URSS est alors en pleine crise ; son modèle semble épuisé et les gérontocrates qui la gouvernent s'avèrent incapables de nourrir une vision à moyen et long terme. L'arrivée de Gorbatchev en 1985 est trop tardive pour être salvatrice : la Perestroïka et le Glasnost qu'il met en œuvre déstabilisent un régime sclérosé qui s'effondre en quelques années sans que les États-Unis n'aient à lever le petit doigt. En 1989, la chute du mur de Berlin et l'effondrement du "rideau de fer" qu'elle entraîne marquent la fin de 70 ans de communisme soviétique et de 45 ans de tensions. En décembre 1991, l'URSS est finalement dissoute et Gorbatchev démissionne. La guerre froide a cessé faute de combattants et les États-Unis apparaissent comme l'unique puissance à vocation mondiale et son modèle comme le seul possible. C'est en ce sens qu'à la suite de Francis Fukuyama, on a pu parler de "fin de l'Histoire". La démocratie libérale et le capitalisme auraient triomphé.
Les États-Unis s'imposent donc comme une "hyperpuissance" pour reprendre les mots d'Hubert Védrine, c'est-à-dire une puissance qui domine tous les domaines, aussi bien économiques, que militaires ou culturels. Washington aurait le hard et le Soft power et serait de ce fait en mesure d'imposer ses vues au monde. On a parlé du "gendarme" américain. La guerre du Golfe de 1990 - 1991 est, de ce point de vue, révélatrice : en mobilisant une large coalition internationale contre Saddam Hussein, le président Bush réussit à concilier wilsonisme et intérêts nationaux. En effet, il répond à une agression manifeste tout en assurant la stabilité et le contrôle d'une région stratégique en raison de ses stocks d'or noir. Les gendarmes américains interviennent sur de nombreux autres théâtres : dans le conflit israélo-palestinien (accords d'Oslo en 1993), dans le conflit yougoslave (accords de Dayton de 1995), sans compter la forte participation aux missions de paix de l'ONU.
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