Les grèves de 1936

Introduction

Les grèves de 1936 constituent un évènement historique important du mouvement ouvrier et de la gauche française. Ce fut une action collective qui a marqué durablement la conscience ouvrière.

Cette mobilisation a permis aux salariés de conquérir de nouveaux droit sociaux.

Mais pourquoi des grèves aussi importantes ont elles éclatées et quelles en ont été les conséquences sociales pour la France ?

I- Contexte historique et politique des grèves de 1936

a- le contexte politique avant 1936

Les années 30 connaissent une concentration industrielle, économique et géographique ainsi qu'un fort développement du nombre de salariés,

Les gouvernements français avec à sa tête  le parti Radical a géré l'économie dans l'intérêt des grands groupes capitalistiques depuis la fin de la grande guerre et a délaissé les projets de réforme sociale.

La montée du fascisme et la forte croissance de la misère et de la précarité entraînent une forte réaction unitaire de la gauche et la naissance d’un rassemblement populaire caractérisé par une immense manifestation le 14 juillet 1935.

Dans ce contexte, le programme économique du parti du gauche Front populaire, vise une politique de relance par la consommation avec une reprise de la reproduction et l'espoir d'une réduction de la pauvreté et d'un retour à la croissance. Ces principales promesses sont :

-la réduction de la semaine de travail sans réduction de salaire

- Un plan de grand travaux d'utilité publique

- la création d'un fond national de chômage

- ainsi qu'un régime de retraite pour les vieux travailleurs

b- la victoire du Front Populaire

Profitant de son unité, de la crise économique et de l'absence d'une politique alternative à droite, le Front Populaire remporte une nette victoire aux élections législatives du 26 avril et du 3 mai 1936.

La coalition du Front Populaire rassemble aux cotés des socialistes le parti communiste et le parti radical réalisant ainsi pour la première fois une alliance des classes moyennes et des classes ouvrières.

Loin d'être révolutionnaire, le programme du Front Populaire qui s'appuie sur le slogan « le pain, la paix et la liberté » ne propose pas de réelles réformes d'envergure mais réussit cependant à remporter l'adhésion d'une grande partie de la population.

Léon Blum prendra officiellement la direction du nouveau gouvernement socialiste le 4 juin 1936

II- Les grèves de 1936

a-Un mouvement de grève qui commence et s'amplifie

Cependant, à peine arrivé au pouvoir, ce gouvernement doit faire face à un mouvement inattendu de grève. Déclenché dans les usines Breguet au Havre le 11 mai 1936 à la suite du licenciement d'ouvriers qui avait refusé de travailler le 1er mai, ce mouvement s'étendit rapidement dans l'ensemble du territoire français.

Le 13 mai c'est au tour des usines Latécoères à Toulouse puis le 14 à celle de Bloch à Courbevoie d'être occupées. Après un rassemblement le 24 mai en souvenir de la commune de Paris. De nombreuses grèves débutent en région parisiennes qui obtienent rapidement satisfaction.

Le 28 mai les 30 000 ouvriers de Renault à Billancourt entrent dans la grève.

A partir du 2 juin, des corporations entières rentrent en grève : la chimie, l'alimentation, le textile l'ameublement, le pétrole, la métallurgie et les mines.

A partir du 5 juin c'est au tour des vendeurs de journaux, des tenanciers de kiosques, des employés des salles de spectacles, des commis, des garçons de café, des coiffeurs et des ouvriers agricole à faire grève, et souvent pour la toute première fois.

Pour la première fois également, les grévistes occupent les entreprises et organisent des comités de grèves, cependant des ouvriers adoptent volontairement un comportement pacifiste exemplaire en évitant les accidents violent et les destructions de matériels.

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