Division du royaume franc, 806

Si la primogéniture par les mâles, qui caractérise la succession royale en France sous

l’Ancien Régime, est suivie par les Capétiens, elle ne le sera pas sous la deuxième race de roi.

Les Carolingiens, en effet, restent habités par une conception patrimoniale du pouvoir, comme

le montre ce texte.

La Divisio imperii est un capitulaire carolingien donné par Charlemagne. Il règne de

768 à 814 et, par son sacre comme empereur le 25 décembre 800, il fonde l’Empire carolingien.

La Divisio imperii est le capitulaire par lequel Charlemagne organise sa succession et le partage

de l’empire entre ses fils.

Charlemagne cherche en effet à garantir la pérennité de l’empire qu’il a bâti. Son père,

Pépin le Bref, ne renverse le dernier roi mérovingien, Childéric III, qu’en 751. S’il obtient

l’accord du pape Zacharie pour cela, un travail de justification du pouvoir carolingien est

nécessaire. Le sacre reçu en 800 et le soutien de l’Église seront des appuis de choix pour

restaurer l’unité dans l’Europe occidentale. La Renovatio imperii, inspirée par la grandeur de

l’Empire Romain déchu, contribue à une unification politique et religieuse dont témoignent les

capitulaires carolingiens. La dynastie carolingienne est en effet marquée par le développement

d’une législation, l’essor d’une territorialité du droit et une réorganisation de l’administration

centrale et locale que favorise la promotion de l’éducation.

La Renovatio imperii ne relève-t-elle cependant pas du hasard ? Les Carolingiens ne se

sont jamais départis d’une conception patrimoniale du pouvoir comme l’illustre ce capitulaire.

Charlemagne partage son empire entre ses fils au dépend d’une stricte primogéniture. La

pérennité de l’empire et la paix en son sein reposent sur deux éléments : un partage préétabli de

l’empire et la protection de l’Église.

En ce sens, les moyens de conservation de l’empire donnés par Charlemagne ne sontils

pas révélateurs des faiblesses de l’Empire carolingien qui le mèneront à sa perte ?

Charlemagne organise la pérennité de l’Empire. Le partage qui organise la succession

royale se veut initialement pacifique . Face à l’échec de ce que sera la succession de Louis le

Pieux, c’est bien le second moyen donné par Charlemagne, la mission protectrice de l’empire

envers l’Église qui deviendra, malgré la chute de l’Empire carolingien, un facteur d’unité

politique

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