Une mondialisation contemporaine occidentale ?

                   Selon Jean Sévillia, la mondialisation contemporaine marque l'hégémonie du modèle américain sous plusieurs aspects. Il décrit cette mondialisation comme : « une idéologie conçue à l'image des États-Unis. Une théorie faite pour une société marchande, transparente, mobile, sans racines, sans frontières, où l'argent est roi et l’État lointain. ».

Ces évolutions convergentes tendent vers une idéologie mondiale dominante marquée par les concepts de liberté des échanges et de démocratie politique, qui serait le seul garant de cette liberté, impliquant une interdépendance entre les deux. La mondialisation est ainsi considérée comme un nouveau messianisme auquel se raccrochent tous « les oubliés de la croissance » et le quart monde des pays développés, particulièrement touchés par la crise économique

Historiquement la première mondialisation est bien le premier peuplement de toute la planète par nos lointains ancêtres, partant du cœur de l’Afrique et conquérant peu à peu tous les continents. Depuis l’aube de l’histoire et surtout depuis le Moyen Âge européen, il y a bien des poussées de mondialisation. Ce sont ces périodes où l’accumulation convergentes d’évolutions – techniques, philosophiques, économiques – déclenche une avancée de la mondialisation, un saut qualitatif. Un exemple pertinent peut éclairer cette notion :

                      La période 1850-1914 , elle se caractérise, par une poussée de mondialisation. le progrès industriel donne des instruments ouvrant les continents et les océans (chemins de fer, bateaux à vapeur... ) .C’est l’apogée de l’Europe . Le monde lui appartient (sauf les Amériques, enfants de l’Europe qui s’en étaient émancipés). L’impact de la technique n’est qu’un élément de l’esprit de l’époque : l’Occident est alors toute-puissante . Ces décennies sont marquées par le décollage industriel de l’Allemagne, des États-Unis, du Japon, de la Russie, l’ouverture de la Chine, le dépeçage de l’Afrique. Le quotidien se mondialise également : les produits circulent plus vite et plus loin, le tourisme cesse d’être le monopole de quelques originaux ou privilégiés. Quel est le facteur décisif ? La conscience qu’ont les Européens et bientôt les Américains , donc plus généralement les Occidentaux ,d’être les maîtres du monde ?

Suzanne Berger parlait de « Notre première mondialisation » au sujet de cette période, le déterminant possessif « notre » sous entend que cette mondialisation , véritable préquelle  à la mondialisation contemporaine , est profondément lié à l’Occident voire lui appartient. Mais il peut aussi sous entendre le contraire c’est à dire que cette mondialisation est un « bien commun à l’humanité » , un phénomène mondial réunissant celui-ci pour former enfin un ensemble inter-connecté mais toujours asymétrique .

Phénomène largement instigué par l’Occident , la question de l’occidentalisation se pose vis à vis de notre mondialisation contemporaine , cette mise en relation pouvant mener à l’acculturation, la perte de repères , la sujétion ,etc … et finalement au dictat d’un seul système unique partagé une sorte de nouvel ordre mondial accompagné à terme d’ un « gouvernement mondial » ( Demain, qui gouvernera le monde ? Attali ).

                      Après un second conflit continental l’Occident n’est plus le même et n’est plus aussi dominateur, les réseaux et le prestige passés ont beaucoup souffert. Ce conflit a révélé des apories entre ceux que l’Occident prônait comme valeurs et leurs applications réelles

Désormais deux superpuissances dominent avec pour doctrine de façonner le monde à leur manière: les Etats-Unis et l’URSS . Le premier se posant  rapidement défenseur d’ un monde libre et de valeurs libérales dont ils se fait le protecteur (Plan Marshall) et le propagateur par la mondialisation face au second prônant le socialisme marxiste-léniniste. Elles constituent de ce fait deux faces de l’Occident. De périphériques elles deviennent centrales en plaçant sous tutelle une Europe affaiblie et divisée et tentent d’influencer le reste de la planète.

Dès lors quel est l’influence de cet Occident sur notre mondialisation contemporaine ? Est ce un pur produit de l’Occident ?

I/ Nous verrons les origines même de cette mondialisation contemporaine et pourquoi et par quelles moyens a t elle été imposé au reste du monde .  Nous interrogerons également l’américanisation du monde et la promotion des valeurs libérales tant économiquement que politiquement

II/Puis nous verrons que les « nouveaux pays » tout juste émergents partagent tous un caractère ils ont copié le modèle occidentale tout en l’ajustant à leur situation voire en l’améliorant.

Le modèle capitaliste libéral arrivant à son paroxysme puisque dans les années 80 les seuls pays ayant sû tirer leur épingle du jeu l’ont adopté.

Nous verrons également que les pays qui semblent avoir réussi à échapper à ce processus d’occidentalisation dans une certaine mesure sont les pays asiatiques et qu’ils constituent la part des pays qui profite le plus de ce système à termes en y prenant les rênes pour l’a remanié à leur manière

III / Enfin avec l’évolution de ce processus notamment après la crise de 2008 nous verrons que cette « mondialisation occidentale » est d’autant plus remise en cause puisque des systèmes non conforme à ceux que l’Occident prônait ont su profiter de la mondialisation plus que quiconque montrant l’efficacité de leur propre système , de leur propre mondialisation .

I/

                    1945 peut également peut être analysé comme la victoire de l’empire à ambition universelle :

les États-Unis, sur les deux empires autarciques : l’Allemagne hitlérienne, le Japon impérial. Les États-Unis, s’appropriant la position de l’Angleterre des années 1815-1914, concentrent les moyens décisifs pour faire avancer la mondialisation : besoin, volonté et capacité d’ouvrir les marchés, de briser les espaces fermés (notamment les empires coloniaux des anciennes puissances européennes) ; contrôle des ressources décisives (océans, pétrole accord du Quincy 45) ; moyens économiques et financiers considérables.

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