Le royaume de Pergame

CHAPITRE N°5

LE ROYAUME DE PERGAME

Le petit royaume de Pergame à la spécificité, par rapport aux autres grandes royautés hellénistique, d’être nait non pas du partage direct des territoires conquis par Alexandre mais, il est une conséquence de la disparition de ce dernier un peu postérieur, au début du IIIe siècle. C’est un royaume hellénistique de taille restreinte comparée aux autres empires de la même époque néanmoins, il a réussit à exercer une grande influence politique et culturelle grâce au développement de la cité elle-même avec un urbanisme très orignal mais également grâce à la conception d’un art strictement pergaménien (architecture, sculpture). Pergame reste petite en taille mais sera grande en termes de rayonnement culturel. Cet art pergaménien si spécifique fut utilisé comme moyen et arme politique de rayonnement par les souverains de la dynastie hellénistique.

I°) La formation du royaume :

A°) Son fondateur : Philétairos

Après la mort d’Alexandre et le partage de Babylone, un des lieutenants d’Alexandre : Lysimaque, obtient la Thrace. Delà s’en suit des rivalités entre les diadoques. En effet, chacun a pour ambition de récupérer la totalité de l’héritage à son profit.

Antigone le Borgne est le plus actif et le plus ambitieux de ces diadoques, provoquant la coalition des autres diadoques. Il est vaincu lors de la bataille d’Ipsos (Asie mineure centrale) en 301.

Suite à cette guerre à lieu une nouvelle répartition des territoires : Séleucos n’est pas encore parvenus dans l’ouest, Lysimaque est cantonné à la Thrace, Cassandre possède la Grèce continentale et Ptolémée est sur ses possessions égyptienne.

On opère un nouveau partage des dépouilles d’Antigone. Ainsi Séleucos et Lysimaque se partagent l’Asie mineure. Séleucos s’impose en Syrie du Nord tandis que Ptolémée acquiert la Syrie du Sud. Néanmoins, l’homme fort de cette période semble être Séleucos Ier. Le territoire des Séleucides ne sera plus jamais aussi grand qu’à ce moment là : on est à l’apogée de ce royaume (Fondation par Séleucos d’Antioche en 300). A ce moment là, dans les possessions de Lysimaque, se trouve la cité de Pergame. Cette dernière, n’a à cette époque, aucunes significations si ce n’est qu’elle devient pour Lysimaque, l’endroit ou il va conserver son trésor de guerre. En effet, du point de vue topographique, Pergame est une citadelle quasiment imprenable sur un piton rocheux. Il n’est pas nécessaire de fortifier tout le site puisqu’une partie de l’escarpement est tel, que ca forme une fortification naturelle. Cette citadelle est confiée à un officier : Philétairos.

>En 281, les luttes monastiques et les intrigues familiales poussent Séleucos à attaquer Lysimaque. Celui-ci est tué lors de la bataille de Couroupédion en 281. Contrairement aux attentes, Séleucos ne profite pas de sa victoire puisqu’il est rapidement assassiné par Ptolémée Keraunos – écarté de la succession en Egypte – qui essaye de se tailler un petit domaine en Asie mineure et en Europe.

A ce moment là, à Pergame, Philétairos qui est un fin politique, s’était rallié à Séleucos avant même la bataille de Couroupédion. De plus, ce dernier se ménage le successeur de Séleucos Ier : Antiochos. En effet, il récupère la dépouille de Séleucos et renvois les cendres de ce dernier à son fils, Antiochos.

Le nouveau roi Séleucide laisse en place Philétairos à Pergame et lui laisse le trésor de Lysimaque.

Philétairos, jusqu’à sa mort en 263, fait fructifier le trésor de Lysimaque et parvient à faire de Pergame une petite enclave indépendante dans les possessions Séleucides. Sans avoir prit le titre royal, il transmet de manière héréditaire – alors que Pergame n’est pas un royaume – à sa mort, son domaine autours de Pergame à Eumène Ier (son neveu).

B°) Les successeurs de Philétairos :

Avec les successeurs immédiats de Philétairos : Eumène Ier puis Attale Ier, on va assister à l’extension de cette petite principauté de Pergame.

Eumène Ier, va régner de 263 à 241 et Attale Ier qui lui succède (son neveu) va régner de 241 à 197. C’est un élément non négligeable : les trois premiers souverains de Pergame ont eut une longévité relativement importante qui va aussi participer à cette stabilité et au développement de Pergame.

1°) Eumène Ier :

Eumène Ier, à son accession à la tète de Pergame, rompt la politique de Philétairos puisqu’il se brouille immédiatement avec Antiochos Ier. Il sort victorieux de cet affrontement avec Antiochos. [Antiochos vient de succéder à son père, il revient des provinces d’Asie et connait des difficultés pour maitriser totalement et directement ce grand empire. La victoire d’Eumène est une victoire par défaut, Antiochos ne pouvant concentrer toutes ses forces en Asie mineure]. Cette victoire sur le front Ouest des possessions Séleucides fragilise le pouvoir d’Antiochos. Immédiatement dans ces années là, (260) Antiochos doit faire face aux attaques des Ptolémées, notamment sur la façade Sud en Asie mineure et toujours cette rivalité pour la Syrie du Nord entre les deux dynasties.

Avec la deuxième guerre de Syrie qui se déroule entre 260 et 263, entre les Séleucides et les Ptolémées, Eumène va avoir les mains plus ou moins libres en Asie Mineure. Antiochos à donc d’autres priorités que la principauté de Pergame.

Pour le IIIe siècle, on manque de sources, en particuliers de sources littéraires. On n’a pas de récits continus de cette période. Notamment le récit de Polybe ne commence que dans les années 220 (fin IIIe siècle). En terme politique et militaire, le rège d’Eumène et difficile à appréhender. Il a visiblement largement augmenté son prestige, en particuliers contre ces galates (peuplades Celtes qui ont déferlés sur l’Asie Mineure et la Grèce dans les années 280-279. Une partie de ces galates se sont installés en Asie mineure). A partir de cette base, les galates mènent des raids contre les cités de la région. Ils sèment la terreur. D’après les sources anciennes ces galates sont montrés comme des barbares relativement redoutables. Une partie de la gloire des souverains de Pergame, va venir du fait qu’ils vont maitriser à plusieurs reprises ces galates et remporter des victoires contre ces derniers. C’est sans doute le cas d’Eumène.

Eumène, comme son oncle, ne prend pas le titre royal. Il ne se fait pas acclamer comme roi en revanche, il utilise

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