La tyrannie de Pisistrate
Commentaire de texte : La tyrannie de Pisistrate. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Nabil Hanani • 30 Avril 2017 • Commentaire de texte • 2 762 Mots (12 Pages) • 1 973 Vues
Commentaire de document écrit
Pisistrate, tyran d'Athènes ( Aristote, Constitution d'Athènes, XIII,
XIV, XVI)
« La tyrannie de Pisistrate, c'était la vie sous Cronos », telle est
l'idée que les athéniens se faisaient de celle-ci. Le document soumis à notre étude
est un texte extrait de Constitution des Athéniens d'Aristote qui daterait des années
326-324 avant J.-C. ; cette oeuvre séparée en deux parties relate d'abord des
différentes évolutions de la constitution d'Athènes puis en deuxième partie des
institutions de la cité.
Aristote est né en 384 à Stagire en Grèce d'un père, Nicomaque, médecin
d'Amyntas III de Macédoine ; sa mère était une sage-femme. Ce penseur, qui est
l'un des plus influents de tous les temps, a touché à presque tous les domaines
intellectuels. Après avoir été formé à l'académie de Platon, Aristote sera, à la
demande du roi Philippe II de Macédoine, le précepteur de son fils qui deviendra
Alexandre le Grand. À la mort du roi Philippe II, Aristote rentre à Athènes où il y
ouvre le Lycée ou école péripatétique. Il rédige son testament peu de temps avant
sa mort qu'il voyait arriver en raison de menaces du parti anti-macédonien. Il meurt
à Chalcis en 322, année à laquelle le royaume macédonien s'empare d'Athènes.
Dans son oeuvre, l'auteur se veut aussi scientifique que possible en plaçant la
recherche de la vérité devant ses opinions personnelles à propos des différents
sujets qu'il avancera tout au long de son récit.
Ici, Aristote cherche d'abord à nous montrer l'état social et politique de la cité
d'Athènes au lendemain du départ de Solon pour un long voyage de dix ans en
Égypte, en Chypre et en Lydie. L'auteur nous présente ensuite la prise de pouvoir
rusée de Pisistrate pour revenir sur l'état sociopolitique de la cité durant la tyrannie
de Pisistrate qui se dégradera à sa mort.
Comment Pisistrate a-t-il rétablit l'ordre dans une cité faisant l'objet de fortes
tensions politiques et sociales ?
Nous étudierons tout d'abord le déséquilibre social dont souffrait Athènes. Nous
nous attarderons ensuite sur les différentes étapes de la prise de pouvoir habile de
Pisistrate et nous verrons enfin les conséquences de la tyrannie de Pisistrate sur
les athéniens et l'expansion de la cité.
L'époque qui court du XIIème au VIIIème siècle avant J.-C., plus connu
sous le terme des « siècles obscurs » comprend la destruction de la civilisation
mycénienne à la suite probablement d'invasions et/ou de problèmes d'ordre
naturelles (séisme, problèmes climatiques avec des sécheresse qui s'étendait sur
plusieurs années). Cette période, représentative d'un temps de bouleversements,
de conflits et de difficultés est aussi porteuse d'un important renouveau qui aboutira
à l'émergence de la cité grecque classique ; en l'occurrence la cité d'Athènes grâce
notamment au synoecisme qui est la réunion de plusieurs villages en un nouvel État
(d'après l'historien grec Thucydide, la fondation d'Athènes serait due à la résistance
aux ennemis extérieurs qui était impossible pour des villages séparées et mal
fortifiées).
« La plus grande autorité appartenait à l'archonte » (ligne 1) ; ici, Aristote fait
référence au système oligarchique présent à Athènes, en pleine crise sociale. La
ville, plutôt qu'être une monarchie héréditaire comme elle semble l'avoir été à son
origine, est gouvernée par un petit groupe aristocrate puissant : c'est une
oligarchie. Les magistrats, élus par leurs pairs, font partis des Eupatrides, du grec
ancien Eupatrídai, désignant ceux qui sont « bien né » soit les aristocrates
athéniens, l'élite d'Athènes. Cette organisation politique repose d'abord sur un
système de clan, la tribu, subdivisée par des familles regroupées en phratrie
(fraternité fictive autour du culte de famille). Le gouvernement central était d'abord
constitué de 3 archontes; l'archonte-roi qui assurait les fonctions religieuses donc
les sacrifices et des processions, éléments culturels fondamentaux dans la société
grecque archaïque. Il assurait aussi des fonctions judiciaires au sein du tribunal de
l'Aréopage, assemblée où par ailleurs était élus et contrôles les différents archonte.
L'archonte éponyme sous mandat annuel s'occupait entre autre des affaires
familiales mais occupait le rôle de magistrat principal. Enfin, l'archonte polémarque
était le chef de guerre.
Il y avait 6 autres archontes, les « thesmothètes
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