Commentaire Sur Le Discours De La Flagellation 3/03/1766
Compte Rendu : Commentaire Sur Le Discours De La Flagellation 3/03/1766. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jeremy59492 • 2 Février 2014 • 3 554 Mots (15 Pages) • 7 844 Vues
Exposé: «Séance royale dite de la Flagellation», 3 mars 1766 (p13-14)
Introduction
En 1743, Louis XV prend personnellement en main les affaires du royaume. C'est un homme qui s'intéresse peu à la vie politique et par conséquent il avait dans la première partie de son règne confié successivement le fonctionnement de l'Etat au Duc de Bourbon
jusqu'en 1726 et à son précepteur l'abbé Fleury de 1726 à sa mort en 1743.
A cette date, le pays connait une prospérité économique une forte croissance démographique (on entre dans le «Beau» XVIIIème siècle) mais il s'agit du seul aspect positif d'une monarchie en difficulté sur le plan des affaires étrangères ainsi que dans le domaine de la politique intérieure.1757 constitue un tournant dans le long règne de Louis XV: l'attentat perpétré par Damiens le 5 janvier n'est pas perçu comme un régicide, une atteinte à la personne du monarque mais davantage comme un rappel du roi à ses devoirs. Son image est désastreuse (on ne le surnomme plus à ce moment Louis le Bien aimé) dans l'opinion publique, image négative relayée par la presse qui prend son essor au XVIIIème siècle et par les pamphlets qui se multiplient. Sa relation avec la favorite Madame de Pompadour est mal perçue car celle-ci, considérée responsable des renvois de nombreux ministres tels Orry en 1745 ou Maurepas en 1749, est haie dans le pays. La réputation de Louis XV est encore plus
détériorée par la défaite française contre la Prusse dans la guerre de 7ans et l'humiliant traité
de Paris de février 1763 ( perte de colonies).La monarchie est de plus fragilisée sur le plan intérieur par l'ambition des parlements (cours souveraines ayant des pouvoirs de justice qui lui sont délégués par le roi. Elles sont une douzaine sous l'Ancien Régime, une par province),hostiles aux réformes fiscales, et qui remettent en cause l'autorité royale. Ces cours souveraines s'étaient déjà soulevées à plusieurs reprises pendant la régence de Mazarin/Anne d'Autriche au cours de la Fronde (1648-1653),l'agitation parlementaire n'est donc pas née au XVIIIème siècle. Dans les années 1750, ces parlements se manifestent à nouveau de manière virulente et le teste que nous allons étudier se situe justement à un moment agité de la querelle. Ce texte, tiré de l'ouvrage Remontrances du Parlement de Paris au XVIIIème siècle tiré de la collection «documents inédits sur l'histoire de France» collection née au XIXéme siécle de la volonté de Guizot, homme politique francais sous la monarchie de juillet, de « publier les matériaux importants et encore inédits sur l’histoire de notre partie » dans le cadre du comité des travaux historiques et scientifiques qu’il a lui meme créé. Notre source fut donc imprimée quelques décennies après les événements mais peut etre considérée comme fiable car retranscripte dans un ton assez neutre et conservée aux archives nationales. Il s’agit d’un discours de Louis XV destiné aux parlementaires parisiens lors d’une assemblée tenue par le roi le 3 mars 1766. Elle nous est connue sous lz nom de « séance de la Flagellation » car le roi dans le but de réaffirmer l’autorité royale s ‘en prend violemment à parti les magistrats parisiens.
Nous pouvons alors nous poser la question suivante : En quoi cette séance e la flagellation est-elle emblématique d’un climat de tensions entre un pouvoir qui se dit personnel et une institution qui se veut représentative de la société ?
Les événements du 3 mars 1766 qui opposèrent le roi aux parlementaires parisiens (I), nous permettent d’en apprendre plus sur les prétentions des magistrats à jouer un rôle dans la vie politique (II) et sur la réaction absolutiste de Louis XV en vue d’abaisser cette force d’opposition (III).
I- Louis XV contre les parlementaires
1- L'événement déclencheur: La fronde de la Bretagne (1763-1766)
Ces péripéties sont évoquées au début du discours royal: «ce qui s'est passé dans mes
parlements de Pau et de Rennes» ( ligne 6). Ces deux cours souveraines sont à la pointe de
la contestation parlementaire à partir des années 1750-1760 mais c'est l'affaire du parlement
Bretagne qui va entrainer dans les années 1760 une réaction absolutiste.
La puissance de la noblesse bretonne est visible dans deux institutions qu'elle domine
les Etats provinciaux ( assemblées de députés qui assurent l'administration d'un territoire. Ils
doivent relayer les volontés fiscales de la monarchie en échange de privilèges et du droit de
présenter des doléances au roi) et le Parlement de Bretagne qui siège à Rennes.
La Bretagne est une province fortement attachée à ses privilèges: son taux
d'imposition est faible, elle n'est pas redevable de la gabelle même si Louis XIV a tenté de
leur faire payer l'impôt du vingtieme.
Le roi veut faire appliquer à la Bretagne les Edits de Finance du contrôleur général
Bertin (mesures du 21 nov 1763) sans consulter les Etats provinciaux. Les institutions
bretonnes étant solidaires les unes de autres ( car dominées par la noblesse de robe), le
parlement refuse dans un premier temps d'enregistrer la loi mais cède le 5 juin 1764 non
sans remettre en cause dans l'arrêt les représentants de l'autorité royale en Bretagne tel le
gouverneur le duc D'Aiguillon. Cette affaire est en réalité symbolisé par la lutte entre deux
personnages prépondérants : D'aiguillon et le procureur général du parlement de Rennes La
Chalotais.
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