Relations internationales et ordre mondial au XIXe siècle
Dissertation : Relations internationales et ordre mondial au XIXe siècle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Albéric de Lagarde • 27 Septembre 2018 • Dissertation • 2 396 Mots (10 Pages) • 554 Vues
D’après Hedley Bull (1932 – 1985), professeur de relations internationales australien, la notion d’« ordre mondial » englobe celle d’ « ordre international » sans toutefois s’y limiter. En effet, le concept d’ordre mondial ne se limite pas a l’idée d’un ensemble de règles qui structurent les relations entre les états. Il s’intéresse également à l’idée d’une communauté internationale partageant un corpus de valeurs, de modes d’actions, à l’échelle gouvernementale comme locale. Il s’agit donc de l’ensemble des aspects politiques, économiques et culturels des connexions entre les nations. Le XIXeme siècle est un siècle de modernité, de rupture. Au cours de ce dernier, les cloisons déjà relativement poreuses isolant les continents sautent définitivement et la domination européenne s’impose. dans la totalité du monde. Cette période de rupture commence dès la deuxième moitié du XVIIeme avec l’affranchissement des colonies d’Amérique et le début de la Révolution industrielle. Les bouleversements amèrement le monde a se transformer jusqu’à l’effondrement de ce système européen en 1914. Dans ce siècle de bouleversements, on voit les relations entre états prendre une prépondérance nouvelle et émerger un avatar d’ordre international. Ainsi, nous pouvons nous demander en quoi le XIXème siècle est une période de transformation des relations internationales qui voit l’avènement d’un ordre mondial dominé par les puissances européennes. Nous étudierons dans un premier temps le cloisonnement relatif des relations internationales à l’aube de notre période. Nous verrons ensuite comment une première mondialisation fût impulsée par l’Europe, qui se lança dans une entreprise coloniale ambitieuse. Nous nous pencherons enfin sur l’ébauche d’ordre mondial établie à l’aube du XXème siècle.
Les relations internationales sont au début du XIX siècle très cloisonnées entre différents espaces. Cependant, l’un d’entre eux prends progressivement l’ascendant sur les autres.
La fin du XVIIIème et le début du XIXème siècle est caractérisé par une contraction des liens politique intercontinentaux. En effet, les premiers empires ultramarins européens s’affaissent ; les anciennes colonies arrachent à leurs métropoles leur indépendance. Le cycle commence avec l’indépendance des treize colonies qui formeront les Etats-Unis en 1776 (reconnue en 1783) et se poursuit avec Haïti (1804) et les possessions ibériques en Amérique du Sud. Entamée dès 1816 avec l’indépendance de l’Argentine, l’émancipation des territoires sous domination espagnole est assurée dès 1824 par la victoire du général Sucre sur l’armée espagnole. Le Brésil rompt avec sa métropole en 1822. Seul l’empire britannique, toujours fort de ses possessions d’Amérique (Canada, Honduras…), d’Afrique (Gambie, Sierra Leone…) et d’Asie (grande partie de l’Inde) rayonne sur tous les continents. Ailleurs dans le monde, les relations internationales ne sont guère plus dynamiques. La Méditerranée est toujours une interface sous domination ottomane, ce qui limite les échanges entre l’Afrique et l’Europe (dont les possessions africaines sont alors très humbles).
Si au début du XIXème siècle les relations politiques internationales sont faibles à l’échelle mondiale, elles connaissent des degrés de développement divers, et parfois importants, au sein des espaces continentaux. En Europe, le congrès de Vienne de 1815 marque en effet le début d’une véritable politique continentale concertée par les grandes puissances, puisqu’un système de congrès est instauré dans le but de maintenir l’ordre en Europe. Des conférences régulières réunissent ainsi la Russie, la Prusse, l’Autriche, la Grande-Bretagne puis la France à partir de 1818. Afin de maintenir l’ordre, ces puissances n’hésitent pas à intervenir dans les affaires intérieures d’autres pays. Ainsi, en 1820, les troupes françaises rétablissent en Espagne le roi Ferdinand VII. Comme le souligne M. Mazower, l’ordre international instauré par le congrès de Vienne est conservateur, et la paix relative. Sur les continents américain, africain, et asiatique, les relations internationales sont plus réduites, puisqu’aucun système interétatique n’y est mis en place. En Amérique latine par exemple, les interactions politiques entre les Etats, sont comme le montre J. Osterhammel, essentiellement caractérisées par des conflits frontaliers, tel que celui qui opposa les Etats-Unis et le Mexique en 1847.
Le monde au début du XIX siècle est donc toujours très compartimenté, divisé en plusieurs grands ensembles distinct qui ont leurs enjeux et leur dynamique propre et qui ont peu d’influence les uns sur les autres. Cela est en grande partie du a la domination de l’isolationnisme et du mercantilisme qui reste la doctrine économique majeure de l’époque La faiblesse des liens tant diplomatiques qu’économiques entre les espaces entraine une asymétrie grandissante dans leur développement. L’Europe entame dès la fin du XVII siècle sa Révolution industrielle, caractérisée par des innovations majeures comme la machine à vapeur en 1769, qui permettent aux nation européenne de developper une industrie puissante et de s’enrichir considérablement. Tandis ce que l’Europe connait ces bouleversements majeurs, les autres espaces restent en comparaison amorphe. Les anciennes grandes puissances asiatique se replient sur elle-même, l’empire ottoman amorce son déclin, l’Afrique demeure peu ouverte aux échanges. L’Amérique fraîchement indépendante demeure isolationniste. IL se crée alors une inégalité mondiale entre les puissances européenne et le reste du monde dans les domaines économiques technologiques et militaires. Ces inégalités structurent des lors les relations internationales du monde jusqu’à la fin du siècle.
Ainsi, l’Europe, malgré la perte de son premier empire ultramarin, amorce au début du siècle une période de montée en puissance rapide qui lui permet de prendre de plus en plus de place dans les relations internationales a l’échelle mondiale.
Les relations internationales au cours du XIX siècle sont structurées par un rapport inégalitaire entre l’Europe et les autres nations du monde, notamment en Afrique et en Asie. Les puissances européenne imposent progressivement leur domination économique militaire et culturelle.
Tout d’abord, l’Europe étend son hégémonie à travers la colonisation, phénomène majeur des relations internationales au XIXème siècle qui constitue un moteur de la première mondialisation. L’Afrique et d’Asie, où la présence européenne s’était auparavant
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