La révolution Russe
Mémoires Gratuits : La révolution Russe. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 3 Février 2014 • 2 258 Mots (10 Pages) • 3 730 Vues
LA REVOLUTION RUSSE
Les défaites subies par l'armée russe durant la Première Guerre mondiale provoquent la chute du tsar Nicolas II en février 1917. En octobre, la mise en place du premier régime communiste au monde annonce le début d'une ère nouvelle dans l'histoire. Une ère d’espoir, puis de violences (le livre noir du communisme) et finalement de déception.
Au début de la Première Guerre mondiale, la Russie apparaît aux yeux du monde comme une puissance de premier plan.
Peuplée de 160 millions d'habitants, elle peut en principe aligner 8 millions de soldats. Cinquième puissance économique du monde, elle s'industrialise à pas de géant.
Quant au régime tsariste, il semble consolidé, après avoir endigué la vague révolutionnaire de 1905.
La guerre engendre même une flambée de patriotisme qui calme les tensions politiques et sociales.
Cette image de grande puissance n'est qu'une façade que la guerre fait voler en éclats. L'industrialisation de la Russie n'est que partielle car le monde rural demeure majoritaire (plus de 80% de la population). Agitée de courants séparatistes (en Pologne principalement), la Russie est soumise à de nombreuses tensions sociales. La misère qui règne dans les campagnes donne lieu à de fréquentes révoltes; le monde ouvrier, encore limité à quelques centres industriels, connaît des conditions de vie accablantes qui le rendent réceptif à la propagande révolutionnaire. Enfin, le développement économique de la Russie s'accompagne d'une croissance de la bourgeoisie qui aspire à un régime politique à l'occidentale, et rejette l'autocratie du tsar Nicolas II.
I. Le choc de la Première Guerre mondiale
Or la Première Guerre mondiale fragilise la Russie.
L'économie se révèle incapable de supporter le choc du conflit.
La désorganisation des transports, réquisitionnés pour les besoins de l'armée, paralyse la vie économique de la Russie. Les paysans ne reçoivent plus les produits industriels qui leur sont nécessaires et, en retour, ne veulent plus livrer leur grain. Les villes sont mal approvisionnées; les usines, privées de fournitures, mettent leurs ouvriers au chômage. Face à une armée germanique bien équipée, les Russes manquent d'armements et les chefs militaires sont malhabiles.
Tandis que des millions de soldats tombent sur le champ de bataille, le moral des populations s'effondre.
Devant ces carences, l'administration et le pouvoir se montrent impuissants. La classe dirigeante, qui constate l'incapacité du tsar, souhaite un changement. Des complots se trament : en décembre 1916, le moine Raspoutine, favori des souverains, est assassiné. Les libéraux en viennent à l'idée qu'il faut un autre monarque. Ils vont être pris de vitesse par les troubles sociaux.
Le manque de denrées alimentaires entraîne une hausse des prix galopante. En 1917, le nombre des grèves augmente rapidement; en 1917, celles-ci se politisent de plus en plus. La révolution de février 1917 et l'abdication du tsar sont les conséquences directes de cette situation.
Du 23 au 27 février (d'après le calendrier russe - du 8 au 12 mars selon le calendrier grégorien) se produisent dans la capitale, Petrograd, des troubles spontanés provoqués par la faim et la misère.
Rapidement, les ouvriers se mettent en grève. Les soldats, qui ont reçu l'ordre de tirer, refusent de marcher contre les travailleurs ou les nouvelles autorités constituées, et se mutinent.
Le 2 mars, pour tenter de sauver la dynastie, Nicolas II abdique en faveur de son frère, le grand-duc Michel qui, dès le lendemain, renonce au trône mettant fin aux trois siècles de souveraineté des Romanov.
II. La prise du pouvoir par les soviets
Deux organes de pouvoir se forment simultanément.
L'un, issu de la Douma (parlement créé en 1905) et qui prend le nom de gouvernement provisoire, est composé essentiellement de bourgeois et de nobles libéraux (excepté un leader socialiste, Aleksandr Kerenski);
l'autre, né du mouvement populaire, est constitué par les soviets.
Ce sont des conseils ou comités formés de délégués des ouvriers et des soldats, qui se réunissent dans les villes, les usines et les casernes. Le soviet de Petrograd est de loin le plus important.
Tandis que le gouvernement provisoire est dominé par un courant modéré, libéral et réformateur, qui rêve d'un régime parlementaire à l'occidentale, le soviet de Petrograd réunit les partis révolutionnaires, partisans de mesures radicales : les sociaux-révolutionnaires, qui préconisent la suppression de la grande propriété et le partage des terres, et les deux partis sociaux-démocrates inspirés par les idées marxistes, les mencheviks et les bolcheviks, qui représentent le monde ouvrier.
Dans la pratique, le gouvernement a moins d'autorité que le soviet de Petrograd. Les gouvernants n'ont pas la confiance du peuple de la capitale pour qui le soviet est le seul pouvoir légitime.
Dans ces conditions, le gouvernement provisoire connaît une rapide usure. Il prend certes un certain nombre de mesures libérales et sociales (liberté d'opinion, de presse, égalité devant la loi, droits syndicaux, journée de 8 heures), mais refuse de satisfaire les exigences principales du peuple, comme le partage des terres et la conclusion d'une paix immédiate. Les tensions augmentent entre le gouvernement et la population. Las d'attendre, le peuple se tourne de plus en plus vers les bolcheviks qui, restés volontairement à l'écart du pouvoir, sont épargnés par le discrédit dont souffrent les partis gouvernementaux.
III. Lénine et les bolcheviks
Contrairement aux mencheviks, favorables à une démocratie bourgeoise de transition, les bolcheviks sont partisans d'une révolution socialiste radicale et souhaitent l'instauration d'un État ouvrier. Le parti est placé sous la direction de Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine (1870 - 1924), parti qui va lui permettre de prendre le pouvoir.
Quand éclate la révolution de février 1917, Lénine est encore exilé en Suisse. Partisan de la "dictature du prolétariat", étape nécessaire vers le communisme, il retourne en Russie en avril 1917 et expose aux bolcheviks
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