Commerce et expansion coloniale

Commerce et expansion coloniale

Introduction

La colonisation est la transformation d’un territoire en colonie soumise à une métropole c’est-à-dire le pays colonisateur. Le colonialisme désigne la politique visant à constituer un empire colonial.

C’est à partir du début du XVIe siècle, qu’un premier mouvement de colonisation apparaît et débouche sur la création d’empires Européens en Amérique et dans l’océan Pacifique. Un second processus de colonisation s’enclenche au XIXe siècle et culmine dans les décennies qui précèdent la première guerre mondiale. C’est à ce phénomène que nous allons nous intéresser.

Au XIXe siècle, de grandes puissances européennes se lancent dans la conquête de vastes empires coloniaux, en particulier en Afrique. Mais cette nouvelle vague de colonisation est différente car elle débouche sur la mise en place d'une véritable administration coloniale et d'une exploitation plus systématique des territoires conquis. En quelques décennies, la conquête du territoire africain est terminée et le système colonial impose sa domination sur les populations autochtones, comme c'est le cas dans l'empire français dans les années 1930.

La colonisation est un épisode relativement bref de l'histoire humaine : un siècle et demi après la conquête coloniale du XIXe siècle, il ne reste presque plus rien des empires coloniaux.

Pourquoi l’Europe est-elle partie à la conquête de colonies et quels ont été les conséquences de cette colonisation ?

Nous nous interrogerons d'abord sur les conquêtes coloniales et l’organisation des empires au XIXe siècle. Puis nous étudierons les circonstances de la présence et de l’influence européenne dans les colonies (le système colonial). Enfin, nous analyserons les modes d’exploitation économique des colonies.

I/ Conquêtes coloniales et organisation des empires au XIXe siècle

A. Les causes de l’expansion et de la colonisation

1- Les causes économiques et démographiques

La colonisation est d’abord liée à la révolution industrielle qui a besoin à la fois de matière première et de débouchés.

Les colonies constituent pour les pays d'Europe des réserves de matières premières. L'industrie ne cesse de croître au XIXe siècle : les ressources naturelles européennes ne suffisent plus. Les pays industrialisés cherchent de nouveaux gisements de minerais et de métaux précieux. Les climats des colonies permettent également de cultiver des espèces végétales particulières, comme l'hévéa qui produit le caoutchouc naturel.

La population indigène constitue quant à elle une réserve de main d'œuvre bon marché, dans les mines ou les plantations. Très mal payée, elle ne possède cependant pas suffisamment de pouvoir d'achat pour absorber les excédents industriels européens (ce que souhaitent certains partisans de la colonisation). En revanche, les colonies peuvent atténuer les problèmes de surpopulation que connaissent certains pays européens : c'est le rôle des colonies de peuplement.

Enfin, la révolution industrielle a beaucoup enrichi l'Europe. Les colonies permettent d'investir ces capitaux et de les faire fructifier. Les intérêts sont plus importants qu'en Europe, les risques moins grands que dans un pays étranger.

Cet aspect économique est résumé par Jules Ferry « la politique coloniale est fille de la politique industrielle ».

Au facteur économique s’ajoute des facteurs démographiques, en effet l’Europe connait une forte croissance de sa population passant de 266 millions d’habitants en 1850 à plus de 400 millions en 1900 or ce que l’on considère comme un trop plein de population permet le peuplement de nouveaux territoires. Cet excédent de population est parfois constitué des « classes dangereuses » (expression tiré d’un ouvrage de Louis Chevalier « Classe laborieuse et classe dangereuse ») comme par exemple, la Grande-Bretagne qui envoie plusieurs milliers de prisonniers pour coloniser l’Australie. Toute fois parmi les 30 millions d’européens à émigrer de 1870 à 1900 nombreux sont ceux qui préfèrent les US aux colonies de leurs pays. Finalement on peut dire que le facteur démographique explique d’avantage l’influence européenne dans le monde que la simple colonisation.

2- Les causes intellectuelles, morales et religieuses

Les intérêts sont aussi moraux, les européens sont persuadés de la supériorité de leur civilisation. La « race blanche » est présentée comme supérieure aux autres. De plus, certains partisans de la colonisation considèrent qu'ils doivent accomplir une mission civilisatrice.

L'écrivain anglais R. Kipling estime qu'il s'agit là du « fardeau de l'homme blanc ». Les Européens se doivent d'éduquer ces peuples encore « mineurs » et de leur apporter les bienfaits de la technologie et de la médecine européenne. Au XIXe siècle, l'esclavage disparaît des colonies. Pour Jules Ferry, « les races supérieures ont le devoir de civiliser les races inférieures ».

Enfin il faut évangéliser ces populations pour assurer le salut de leurs âmes. Les missions catholiques et protestantes parcourent les empires coloniaux, travaillant aussi parfois à l'amélioration des conditions de vie des indigènes.

La colonisation est également encouragée par la soif de connaissances et l’intérêt scientifique que suscite la découverte de nouveaux territoires, de nouveaux peuples, de nouvelles plantes et de nouveaux horizons. D’où la création de sociétés de géographies comme celle de Paris qui passe de 300 adhérents en 1861 à 2000 en 1881.

3- Les causes politiques

L’incidence de la colonisation sur les relations internationales est majeure. La recherche de puissance et de prestige international est devenue la première motivation des grands Etats européens qui cherchent à étendre leur domination sur des territoires de plus en plus vastes.

Posséder des colonies permet surtout d’accroitre sa puissance en fournissant des soldats supplémentaires, des points d’appuis pour sa flotte, des produits de bases pour son économie. Ce sont les colonies qui provoquent des rivalités entre états, à l’image de la France qui occupe la Tunisie pour devancer les italiens ou les britanniques qui interviennent en Egypte pour devancer la France. Les raisons qui favorisent les colonisations sont donc nombreuses et ne font pas l’objet d’un système organiser et préméditer.

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