Henri IV et la mer: En quoi le règne d’Henri IV marque un regain de l’expansion coloniale française au XVIIe siècle ?

Henri IV et la Mer

Introduction

Alors que la péninsule ibérique domine le Nouveau-Monde au XV et XVIe siècle, la France brille par son absence. Ce n’est qu’à partir de François 1er en 1515 qu’elle entre dans cette vaste entreprise coloniale du Brésil et de l’Amérique du Nord (Canada).

Des territoires sont découverts par Verrazzano et Cartier entre autres : le fleuve du Saint-Laurent, la baie de New-York et la Floride. Des tentatives de colonisation au Brésil et au Canada sont également effectuées, sans succès véritable, pour 2 principales raisons : la mauvaise gestion des colonisateurs et le contexte politique du Royaume de France avec les guerres d’Italie puis les guerres avec l’Espagne.

Lorsque Henri IV prend le pouvoir en 1589 (règne jusqu’en 1610), la volonté de conquête n’est plus aussi présente et les guerres de religion (1562-1598) accaparent le nouveau roi. En effet, depuis 1562, le royaume se voit déchirer entre les catholiques et les protestants. Arrivé au pouvoir suite à la mort en 1589 d’Henri III, le nouveau roi Henri IV peine à être reconnu. Etant protestant, il n’est pas légitime aux yeux du peuple. Ce n’est qu’en 1598 que le conflit prend fin : cette année marque le ralliement de toutes les provinces au roi, la ratification de l’Edit de Nantes autorisant la liberté de culte de la religion Réformée, et le traité de Vervins qui rétablit la paix avec l’Espagne (traité conclu à l’issue des guerres de Religion en France, confirme la paix du Cateau-Cambrésis et restitution par Philippe 2 de certaines places de Picardie + retrait des troupes espagnoles). CARTE HENRI IV

Pbl : En quoi le règne d’Henri IV marque un regain de l’expansion coloniale française au XVIIe siècle ?

OU

En quoi la politique coloniale d’Henri IV a véritablement permis à la France de s’imposer au Canada face à la domination ibérique ?

Annonce du plan :

I. En quoi les précédentes expéditions françaises ont servi à l’entreprise coloniale d’Henri IV ?

II. D’une entreprise de colonie-comptoir à celle d’une colonie de peuplement ?

III. Une entreprise coloniale française unique sous Henri IV par son alliance, son interdépendance culturelle avec les autochtones.

I. En quoi les précédentes expéditions françaises ont servi à l’entreprise coloniale d’Henri IV ?

1. Elles ont permis des connaissances géographiques et une amélioration cartographique de l’Amérique du Nord (et du Brésil)

Cet apport de connaissances sur le plan géographique commence avec Giovanni Verrazzano.

Lors de ses expéditions en 1524, il découvre la baie de New-York et la région de Terre-Neuve, devenant ainsi le 1er européen à explorer une grande partie de la cote atlantique des Etats-Unis et du Canada.

Ensuite, c’est grâce aux nombreux voyages de Jacques Cartier de 1534 à 1542 qu’est découvert et cartographié le golf et le fleuve du Saint Laurent, région qu’il appelle « Canada ». Son exploration ira même jusqu’à Stadaconé et Hochelaga (Montréal). Cartier décrira d’ailleurs dans Relations (publié en …) le territoire visité qu'il nomme Canada.

Même si ces découvertes n’ont pas abouti, elles ont laissé à Henri IV un héritage, un savoir inestimable du continent américain sur le plan géographique, et également un apprentissage du monde amérindien. C’est ce dernier point que nous allons voir dans une 2ème sous-partie.

2. Des précédentes expéditions qui ont permis aussi l’intérêt d’avoir de bons rapports avec les autochtones

Un autre héritage important des précédentes tentatives de colonisation française est l’apprentissage du monde amérindien et la certitude qu’on ne peut coloniser durablement un territoire sans obtenir la coopération des autochtones.

Plusieurs exemples d’explorateurs au service de la France mettent en évidence que de mauvais rapports avec cette population entrainent l’échec de toute entreprise coloniale.

Premier exemple avec Cartier. Lors de ses expéditions, il a de mauvais rapports avec les Iroquoiens de Stadaconé. Durant le second voyage, il prend possession d’une terre appartenant au chef Iroquoien Donnacona sans demander l’autorisation. Il va même jusqu’à kidnapper celui-ci ainsi que deux de ses fils en juin 1536. Lors du 3ème voyage : les tensions avec les indiens dégénèrent pour la 1ère fois en conflit ouvert, l’obligeant à abandonner son camp en 1542.

Le deuxième exemple d’une politique coloniale marquée par les conflits inter-indiens est celui de Laudonnière. Navigateur normand, il est envoyé en 1564 par Henri II pour établir une colonie en Floride. Il y fonde le Fort Caroline, mais des conflits avec les indiens (promesses non-tenues et violence à leur égard) perturbent la pérennité du camp.

Nous allons aborder maintenant le dernier point qui a participé à la réussite de la colonisation française au XVIIe siècle :

3. Présence ininterrompue des marchands français en Amérique du Nord (Amérique Française)

Les activités non-officielles comme la pêche et la traite des fourrures dès le XVIe siècle au Canada ont participé à terme à l’essor de l’Amérique française. En effet, depuis la moitié du XVIe siècle s’est mis en place un véritable commerce entre les indiens et les malouins. Ces derniers venus pêcher tous les ans dans la vallée du St Laurent, y développent également une traite des fourrures.

II. D’une entreprise de colonie-comptoir à celle d’une colonie de peuplement ?

Dès 1598, on perçoit chez Henri IV un regain d’intérêt pour l’expansion française en Amérique, en partie car c’est la fin des guerres de religion et la paix de Vervins avec L’Espagne.

Le roi veut donc affirmer son autorité royale en remettant en cause le monopole ibérique de l’Amérique par l’essai de colonisation du Maranhão (Brésil), mais aussi en récupérant les terres du Canada.

Nous allons parler ici des différentes phases qui ont conduit à une volonté de peupler les territoires découverts de façon permanente.

1. 1ère phase sous Henri IV : Etablir

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