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La Fontaine Le Berger Et La Mer Livre IV, Fable 2

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Par   •  24 Mars 2013  •  639 Mots (3 Pages)  •  5 214 Vues

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La Fontaine Le Berger et la Mer

Livre IV, fable 2

1. Quelle est l’opinion de La Fontaine en ce qui concerne les risques et le progrès ? Justifiez votre réponse par une étude du texte.

La Fontaine apparaît comme un conservateur pour qui, comme il le dit dans sa fable Le Petit Poisson et le Pêcheur « Un Tiens vaut […] mieux que deux tu l’auras ». Il refuse le risque et argumente son point de vue de deux façons. D’abord le corps même de son développement nous donne à voir un homme qui tente fortune, échoue, régresse socialement, se remet sur pied grâce à son travail quotidien et refuse l’offre qui se présente à lui de recommencer l’aventure. L’orientation même de l’histoire révèle donc son point de vue. Qui plus est, il le développe très fortement dans la moralité. Si celle-ci est continuité logique avec le corps du récit, elle se réfère aussi à l’expérience (le mot est dans le texte) qui est censée rendre sage. Après tout, chat échaudé craint l’eau froide. C’est ainsi qu’en 11 vers (soit un peu plus que la moitié environ de l’ensemble de la fable, proportion révélatrice de la fermeté de sa conviction), il nous assène ses vérités. Celles-ci s’enchaînent par l’anaphore de que, par le champ lexical de l’obligation morale il faut… nous devons…, le présent de vérité générale qui les parcourt et le futur prophétique Pour un qui s’en louera, dix mille s’en plaindront. Sans parler de sa préférence nettement affichée par cette maxime un sou quand il est assuré vaut mieux que cinq en espérance. Enfin, on peut raisonnablement penser que le titre associe deux univers (la terre ferme et l’élément liquide) incompatibles, dans la mesure où l’homme est fait pour la terre et non pour se risquer sur les flots. Courir pareil risque revient à imiter Icare qui a eu le tort de quitter le sol pour les airs, élément réservé à d’autres qu’aux hommes. Donc, La Fontaine semble parler en sage détenteur de la vérité qu’il dispense à ses élèves en employant un registre didactique.

2. Pourquoi le berger a-t-il couru un risque ? Est-il vraiment résigné ?

Il a cédé à l’appât du gain facile comme le montrent certains vers. Les trésors déchargés sur la plage renvoient au commerce maritime et à l’aisance qu’il permet, le pluriel en est la preuve et le vers semble montrer que la réussite est au bout de l’aventure pour ceux qui ont le courage de l’oser. Il se laisse donc tenter (v.6) et place son argent dans les affaires. En fait, il a cédé à une pulsion et à l’envie de réussir comme les autres. C’est son ego qui est en jeu. La tentation peut aussi s’expliquer par la faiblesse psychologique de notre personnage. En effet, La Fontaine pourrait faire allusion aux compagnies françaises de navigation, notamment la Compagnie des Indes Orientales, qu’avait créée Colbert à grand renfort de propagande et publicité officielle. La tentative échoua faute de souscripteurs. Notre berger serait alors l’un de ceux qui auraient ajouté foi en l’assurance d’un gain facile, car La mer promet monts et merveilles. Mais son échec s’explique aussi par sa légèreté : il a pris des risques inutiles dans la mesure où il ne s’est pas assuré. Nous

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