Ordinatio Imperi
Commentaire de texte : Ordinatio Imperi. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar veloso_afm • 8 Décembre 2022 • Commentaire de texte • 1 607 Mots (7 Pages) • 386 Vues
TD4 - IHD - Commentaire de texte
La Bibliothèque nationale de France située à Paris contient d’importantes sources notamment écrites de l’histoire de ce qu’on appelle aujourd’hui l’Europe occidentale. L’époque mérovingienne et carolingienne n’échappe pas à la règle, en effet, cette bibliothèque nationale française détient et conserve aujourd’hui un manuscrit unique du texte Ordinatio Imperii. Il s’agit d’une copie insérée dans le codex Parisiensis latinus conservé aujourd’hui à Paris.
Ordinatio Imperii littéralement L’ordonnancement de l’Empire en latin. Il s’agit d’un capitulaire, document législatif de l’époque carolingienne. Ce capitulaire est divisé en petits chapitres nommés capitula, d’où le nom de capitulaire. Ce sont des actes législatifs émanés des rois francs mérovingiens et carolingiens. Petite parenthèse sous les mérovingiens, ces actes s’appellent decretio. Charlemagne en à été le principal émetteur avec au total près de 79 capitulaires décrétés. Par ailleurs des recueils de capitulaires voient le jour pendant le IXe siècle avec notamment le premier paru en 827. Ce capitulaire fut édicté à l’Aix-la-Chapelle en juillet 817 par l’Empereur Louis le Pieux, fils et successeur de Charlemagne, afin de régler la succession de l’Empire carolingien, sujet d’une confrontation de deux conceptions dynastiques.
Pour remettre ce texte dans son contexte historique, procédons à une brève explication de l’époque mérovingienne puis carolingienne. Le 25 décembre 800, à Rome, le roi des francs et des Lombards, Charlemagne est couronné empereur par le pape Léon III. Ce titre n’avait plus été obtenu en Europe occidentale depuis 476, date théorique et symbolique de la chute de l’Empire romain d’Occident. Le dernier l’ayant détenu était l’Empereur Romulus Augustule. Avant sa mort, Charlemagne organise sa succession et met en place un plan de partage de ses territoires en trois royaumes destinés à ses trois fils légitimes. Cependant, de son vivant, deux de ses fils décèdent : Charles le Jeune et Pépin d’Italie. Il ne reste donc que le troisième fils étant Louis le Pieux. Charlemagne va donc agir en fonction, il rassemble les grands en assemblée à Aix-la-Chapelle et leur fait proclamer Louis le Pieux co-empereur. La mort de Charlemagne survient en l’an 814 et naturellement son fils, Louis le Pieux, lui succède. Il est couronné empereur en 816 à Reims par le pape Étienne IV. Il a à son tour 3 fils légitimes : Lothaire, Pépin et Louis à noter que Lothaire est le fils ainé ce qui aura son importance par la suite. Deux conceptions dynastiques entrent alors en confrontation. D’un côté, la coutume germanique, que soutient l'aristocratie, veut que le territoire sur lequel règne un souverain soit divisé entre tous ses fils légitimes après sa mort ; c'est ainsi qu'il en a été décidé pour la totalité des souverains mérovingiens et carolingiens jusqu'à Louis le Pieux. De l'autre, une conception nouvelle, celle de l'indivisibilité du titre impérial au même titre que celui du pape, c'est-à-dire le fait qu'une seule personne peut être empereur. Cette conception est soutenue par les ecclésiastiques.
Nous nous poserons donc la question suivante ; En quoi la succession de l’Empereur Louis le Pieux est-elle soumise à deux conceptions dynastiques antagonistes ?
Nous verrons dans un premier temps le poids de la coutume germanique en matière de succession. Dans un temps second, nous verrons la conception ecclésiastique de la succession.
I. La coutume germanique
Nous verrons dans un premier paragraphe, le poids de la tradition successorale des rois mérovingiens sur les questions de succession de l’Empire (A). Dans un second paragraphe nous verrons que résulte de cette tradition une division tripartite de l’Empire (B).
A. Tradition successorale des rois mérovingiens
La coutume germanique, que soutient l'aristocratie, veut que le territoire sur lequel règne un souverain soit divisé entre tous ses fils légitimes après sa mort ; c'est ainsi qu'il en a été décidé pour la totalité des souverains mérovingiens et carolingiens jusqu'à Louis le Pieux. À titre illustratif, Charlemagne a lui-même souhaité répartir l’Empire en 3 parties désignant une partie à chacun de ses fils légitimes. Parmi ces frères, Louis le Pieux est le seul à être en État d’assumer la succession puisque ses deux autres frères sont morts. Cependant, Charlemagne démontre bien une volonté de s’appuyer sur la tradition germanique quant à la question de succession. Louis le Pieux pour la question de sa propre succession, lui-même ayant 3 fils, est plutôt favorable à la conception ecclésiastique de n’attribuer la succession qu’à un seul des fils légitime, en l’espèce l’ainé. Il va cependant essayer de trouver une solution hybride des deux conceptions bien que l’Empereur ne soit le fils ainé Lothaire. Il confère tout de même une certaine autorité dite limitée aux deux autres sur certains territoires soumis tout de même à l’Empereur. Il s’agit d’un pouvoir d’exécution défini comme potestas mais toutefois soumis à l’autocritas de leur frère ainé. Le propos que je viens d’évoquer est bien illustré dans le texte par la partie suivante « Quant à ses frères, Pépin et Louis, notre
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