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Couronnement impérial de Charlemagne

Commentaire de texte : Couronnement impérial de Charlemagne. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  15 Mars 2016  •  Commentaire de texte  •  3 431 Mots (14 Pages)  •  3 803 Vues

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       MONDET Mathieu                                                                                                              Histoire Médiévale  

COMMENTAIRE : Le couronnement impérial de Charlemagne.

Introduction :

En 751, la monarchie mérovingienne est en bout de souffle. C'est alors que Pépin le Bref, ancien maire du palais, se fait élire roi des Francs, mais également sacrer par les évêques, et confirmé par le Pape Etienne II en 754. Cette date marque le début de la dynastie des Pippinides, appelée plus tard carolingienne.  A la mort du Roi en 768, le royaume est, à l'instar de la tradition Mérovingienne, divisé entre les deux héritiers Carloman I et Charles I. Or, Carloman mourant en 774, Charles se retrouve donc Roi dirige donc le royaume Franc dans sa totalité. C’est le pape Hadrien qui ajouta l’épithète impérial Magnus au Roi des Francs et des Lombards, qui devient Empereur en 800.

Le corpus soumis ici à notre étude est composé de différents documents. Le premier est une lettre d'Alcuin, datant de juin 799, et extraite de Monumenta Germaniae Historica, Epistolae Karolini Aevi. Clerc anglo-saxon, Alcuin, né en 730 et mort vers 804, fut, en 782, appelé par Charlemagne pour présider l'école du palais d'Aix-la-Chapelle et mettre en place le programme scolaire désiré par l'empereur : ainsi naquit ce qu'on appelle la renaissance carolingienne. Il remplit ainsi en quelque sorte la fonction de ministre de l'enseignement. En 796, il devint abbé de l'abbaye Saint-Martin de Tours, où il se fixa définitivement en 801 et où il mourut. Son œuvre littéraire est importante. Elle concerne la théologie, la liturgie et la culture en général (manuels, ouvrages de grammaire, etc.). Ses lettres constituent l'une des sources fondamentales de l'histoire de cette période, d'autant plus que, sans titre officiel, il fut vers 790-800 le conseiller le plus intime et le plus écouté de Charlemagne. Entre autres choses, il tint un rôle de tout premier plan dans la restauration de l'Empire en 800. Le deuxième document étudié ici est extrait de Vita Karoli, écrite par Eginhard, qui constitue la principale biographie de Charlemagne. Eginhard, né en 770 et mort vers 840, fut l'un des principaux protagonistes de la Renaissance carolingienne. Mais son titre essentiel à la gloire de Charlemagne est donc Vita Karoli qu'il rédigea, sans doute entre 830 et 836, pour opposer aux désordres de l'Empire dont il fut témoin l'image d'un grand règne, doté de caractéristiques romaines et franques tout à la fois. Cette biographie devint très tôt la vulgate du règne de Charlemagne et ne cessa pas d'être recopiée tout au long du Moyen Âge. Par la suite de corpus, nous avons des extraits d'annales. D'annales royales d'abord, Annales regni Francorum puis celles de Lorsh, petite ville allemande, Annales Laurehamenses ann. 801. On peut également voir dans ce corpus un extrait du Liber pontificalis « livre pontifical » c'est à dire le catalogue chronologique de tous les papes et évêques de Rome, compilé à Rome dans des milieux proches de la curie à partir du Vème siècle. C'est une source de l’histoire du haut Moyen Âge. Enfin, nous avons également un extrait de la Chronographie de Théophane. Théophane, dit « le confesseur », né vers 758 et mort en 817, Aristocrate byzantin, moine, théologien et chroniqueur, il est surtout connu comme l’auteur d’une importante chronographie. Considéré comme saint tant par l’Église catholique romaine qu’orthodoxe, on le vénère le 12 mars, jour probable de sa mort, dans la première et le 25 mars (calendrier Julien) dans la seconde.

Or, l'ensemble des documents de ce corpus évoque tous un événement majeur : le couronnement impérial de Charlemagne le 25 décembre 800 par le Pape Léon III. Charlemagne, grand guerrier mais également défenseur de la cause chrétienne et du développement culturel, a marqué durablement sa lignée (qui lui est à présent éponyme). Alors, par quels moyens et pour quelles raisons Charlemagne devient empereur et quelles sont les conséquences sur l’Occident chrétien du IXème siècle ? Pour répondre à cela, nous verrons dans une première partie les causes de ce sacre, puis, dans un second temps, nous verrons le déroulement du couronnement de Charlemagne, avant d’évoquer, dans une dernière partie, ce que ce sacre entraîne pour l’Occident chrétien.

I) Charlemagne, un nouvel empereur d’Occident.

A) Charlemagne, le Roi tout puissant.

Dans cette première partie, nous abordons les causes du couronnement de Charlemagne. Tout d’abord, Charlemagne est le Roi tout puissant du Royaume Franc, principal Royaume de l’Occident chrétien. En effet, après la mort de son frère Carloman, il unit ainsi toute la Francie sous sa direction : un grand règne commence alors, dont l'aspect le plus visible est l'expansion, la « dilatation » du royaume.  En effet, après la Lombardie en 774, Charles poursuivit de nombreuses conquêtes qui le mena à un Royaume extrêmement élargi. Charismatique, magnanime mais aussi autoritaire voire despote, il acquit un pouvoir considérable pendant la fin VIIIème siècle, un pouvoir jamais égalé par n’importe quel Roi carolingien. En organisant mieux l’administration et la justice de son Royaume, mais également en s’appuyant sur l’Eglise, il est le précurseur de la Renaissance carolingienne du VIIIème siècle, c’est à dire un Renouveau intellectuel basé sur le développement de l’instruction des clercs. Maître d'un royaume singulièrement « dilaté », protecteur de l'Église et du peuple chrétien qui avait trouvé son unité spirituelle sous sa conduite, Charlemagne jouissait d'une autorité immense. Il l'accrut encore, comme l'écrit Eginhard, « en se conciliant l'amitié de plusieurs rois et de plusieurs peuples ». Or, ce corpus de document nous montre bien toute la puissance du Roi Franc. En effet, quand Alcuin s’adresse au Roi, il le qualifie de « vengeur des crimes, guide des errants, consolateur des affligés, exaltation des bons » ce qui montre bien toute la vénération de ce dernier pour Charlemagne. Alcuin parle également de « vénérable bonté » et aussi « de la dignité royale que vous a octroyée Notre Seigneur Jésus-Christ » ce qui renforce l’idée que le Roi a été choisi par Dieu. Ce roi conquérant était donc une évidence pour le rôle d’empereur, comme le montre les Annales de Lorsch : « Charles, Roi des Francs, devait recevoir le titre d’empereur, lui qui tenait Rome elle-même, où de tout temps les Césars avaient eu coutume de résider et qui tenait les autres résidences en Italie, en Gaule, non moins qu’en Germanie ». Tout ceci prouve bien toute la puissance du Roi conquérant Charlemagne à la fin VIIIème siècle, qui est donc légitime pour devenir l'empereur.

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