La reconstruction de Sainte-Sophie par Procope de Césarée et Paul le Silentiaire
Commentaire de texte : La reconstruction de Sainte-Sophie par Procope de Césarée et Paul le Silentiaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Bapt94 • 23 Octobre 2019 • Commentaire de texte • 3 794 Mots (16 Pages) • 1 298 Vues
Exposé : Justinien nouveau Salomon : la reconstruction de Sainte-Sophie
2 Corpus : Selon Procope de Césarée et selon Paul le Silentiaire
Selon la légende, lors de l'inauguration de la reconstruction de Sainte Sophie le 27 décembre 537, l'empereur Justinien aurait prononcé en entrant dans la basilique ces mots « Gloire à Dieu, qui m'a jugé digne d'achever un si grand ouvrage, ô Salomon, je t'ai surpassé ». Cette phrase élève ainsi Justinien au rang de grand reconstructeur de l'Empire, se comparant à un certain Salomon, ancien Roi du royaume d’Israël, qui régna de 965 à 928 avant Jésus Christ dans la province d'Orient , à l'est de la mer Méditerranée, avec comme capital Jérusalem. Il est connu pour avoir élevé de grandes œuvres architecturales. On lui doit notamment la construction du temple de Jérusalem, édifié sur le Mont Moriah, lieu défini par la Bible comme étant l'endroit où Abraham devait immoler son fils Isaac .
Ce corpus se compose de deu documents. Le premier document est un extrait de l'ouvrage Construction de Justinien (De Aedificiis ) , écrit par Procope de Césarée en 560, à la demande de l'empereur Justinien. Cette ouvrage décrit, en 6 livres, les constructions entrepris par Justinien durant son règne dans tout l'empire, d'ordre militaire et religieux principalement. Nous nous trouvons vraisemblablement devant le livre I, qui est consacré aux construction de la capitale de l'empire, Constantinople et majoritairement des constructions religieuses.
Le second document est un extrait de l'ouvrage de Paul le Silentiaire Descriptio sanctae Sophiae ( Description de Sainte-Sophie de Constantinople) écrit entre 562 et 563. Cet ouvrage fait une description architecturale précise de la basilique de Sainte-Sophie après sa reconstruction en 537 et de ses multiples travaux notamment à travers la reconstruction de la coupole en 558. Cet ouvrage panégyrique est la source la plus complète de l'édification de la basilique.
Procope de Cesarée, née en 500, est un historien et reporter qui officie pendant le règne de Justinien (527-565). Issue d'une famille de propriétaire foncier, il à accès a une éducation digne. Il devient en 527 le secrétaire et le consultant de Bélisaire , bras droit de l'empereur Justinien. Il suit ce dernier à travers ses différents voyages et batailles avant de rentrer à Constantinople pour rédiger ce qu'il a vécu. Il entame alors plusieurs œuvres sous la demande de l'empereur : l'histoire des guerres s'étendant jusqu'en 554, en 8 livres , retraçant les conquêtes de Bélisaire, l'histoire des constructions, qui cherche à afficher Justinien comme le reconstructeur de l'empire et les Histoires secrètes vers 550 qui donne l'occasion à Procope d'expliquer tout ce qu'il n'a pas pu dire lors de son récit sur les Guerres ,notamment car la critique envers l'empereur y est virulente. S'agissant de la principale source du règne de ce dernier , il est important de comprendre les limites de son discours. Paul le Silentiaire, lui est née au premier tier du Vie siècle à Constantinople,. Il est durant sa vie proche du pouvoir impérial , en témoigne son titre de Sensitaire, détenu grâce à son titre de Questeur du Palais, il écrit des épigrammes érotique traitant de la beauté e la femme avant d'écrire une description détaillé de la basilique Sainte Sophie, il est la source la plus détaillé de son œuvre architecturale.
Ces récits, commandé sous l'impulsion de l'empereur Justinien, cherche à toucher la population locale en présentant l'empereur comme un souverain bienveillant, élu et protecteur de la religion. Ces récits s'adressent aussi à l'Empire en général , car elle décrit les constructions monumentales de l'empereur à Constantinople et cherche à travers ses œuvres de reconstructions à travers l'Empire à unifier le peuple.
Le contexte de ces écrits s'amorcent à un moment de tension vis-à-vis de la papauté : ces deux fiefs que sont L’église Catholique et l'Empereur Byzantin revendiquent alors chacun une supériorité du pouvoir religieux vis-à-vis de l'autre.
Le corpus de document aborde ainsi plusieurs thèmes : la destruction et la reconstruction de Sainte Sophie, le rôle de l'empereur et de Dieu dans dans ces faits et l'art nouveau byzantin insufflé par l'empereur.
En quoi ces extraits de Procope de Césarée et de Paul le Silentiaire cherchent-il à faire de la nouvelle Sainte-Sophie le centre architecturale et religieux du monde et a faire de Justinien le garant de la religion chrétienne?
Pour répondre à cette problématique, nous observerons dans un premier temps les causes des destructions et du rôle de l'Empereur dan la reconstruction de la Hagia Sohia , pui dans un deuxième temps nous analyserons la place divine dans ces reconstructions et enfin dans un dernier temps nous montrerons l'importante avancé de l'architecture byzantine à travers cette basilique.
Cette première partie va donc permettre d'introduire les destructions successives de Sainte Sophie ainsi que du devoir de l'empereur vis-à-vis de ce dernier
Tout d'abord, il faut partir d'un constat très simple; pour qu'il y ai la reconstruction d'un édifice, il faut d'abord qu'il soit détruit. Ainsi , Procope de Césaré décrit ligne 1 à 5 que «toute la lie de la population se rebellèrent à Byzance contre l'empereur Justinien et fomentèrent une révolte : celle qui porte le nom de sédition Nika » et « ils osèrent incendier l'église des chrétiens ». cette destruction de l'Eglise est donc le résultat de la sédition Nika, qui à eu lieu en 532. Cette révolte prend pour origine dans l'Hippodrome , non loin de la basilique. On y organise des jeux , des coures de char, devant une foule de 50.000 personnes divisé en factions (les bleues et les blancs face aux verts et aux rouges ) , et est soumis a un protocole impérial stricte. Depuis 529, des tensions suite a des désordres dans le protocole rend la communication entre l'empereur et le peuple compliqué. Le pic de ces tensions est atteint en janvier 532 ou , suite à la fermeture de l'Hippodrome, les factions se rassemblent pour afficher leur mécontentement : les pertes matérielles y sont ainsi difficiles, de nombreux bâtiments brûlent dans le quartier, et par la proximité de Sainte Sophie avec le Palais Impérial et de L'hippodrome , elle a pris feu. Cette première destruction de Sainte Sophie, attribué par Procope à une partie de la population , dont il semble exclure les chrétiens ligne 4-5 « Mais bien plus encore- maudis qu'ils étaient – à Dieu, ils osèrent incendier l'église des chrétiens » montre dans un premier temps son attachement à la religion, et dans un deuxième temps peut insinuer que le paganisme , alors en recul depuis plusieurs siècles, de part l'affirmation du christianisme par les empereurs précédents, n y serait pas étranger, bien qu'il ne considère que très peu la religion dans ses ouvrages, il est sans doute à la demande de Justinien invité à parler de la dimension religieuse sans précédent de l'édifice. Si la reconstruction de Sainte Sophie fût achevé et qu'elle fût dédicacé en 537, on apprend par le biais de Paul le Silentiaire qu'elle connaît une deuxième destruction ligne en 558 lignes 41 et 42 « Alors, bien que porté par de puissantes fondations , s'était écroulé un orbe admirable de la coupole ». Cette destruction d'une partie de Sainte Sophie seulement 20 ans après sa dédicace est du à un tremblement de terre, fréquent pour l'époque , en témoigne le séisme d'Antioche de 526 et de 528. Ainsi l'explication de Paul le Silentiaire lignes 43 et 44 « La terre se mit à gémir longuement et, se mêlant aux nuages, une brume de poussière cacha l'éclat méridien du ciel pur » montre un séisme qui touche seulement Sainte Sophie , il concentre son argumentation sur l'édifice, ce qui veut sans doute penser que le séisme , bien que long et violent, n'ait pas été meurtrier. mais qui pose quand même la question de la résistance de la coupole, sur lequel je reviendrai plus tard
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