Les frontières ressources
Dissertation : Les frontières ressources. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar K. D. • 28 Décembre 2020 • Dissertation • 2 627 Mots (11 Pages) • 406 Vues
TD Contemporaine : Dissertation : Le corps
Problématique : Pourquoi la place du corps au travail est-elle duale, entre outils et victime de l’Industrialisation ?
Introduction :
I / Le travail au prisme du corps.
- « La culture corporelle » et les gestes du métier.
- L’usine et la marchandisation du corps.
- « L’insidieuse décorporation du travail. »
II / Le corps en danger et contrôlé.
- Accidents et usures.
- Les maladies professionnelles : le corps empoisonné ?
- La morale hygiéniste et l’éducation physique comme prise de contrôle de la chaire.
III / Les représentations des corps dans le travail.
- Le corps de la femme au travail : représentations, préjugés et sexualisation.
- Le corps de l’enfant au travail : entre utilité et culpabilité
- La « Virilité ouvrière ».
Conclusion.
I / Le travail au prisme du corps.
A- « La culture corporelle » et les gestes du métier.
- Lorsque l’on parle de « la culture corporelle », c’est Thierry Pillon qui emploi ce terme, cela renvoie aux gestes de l’ouvriers, à ses habitudes, à ses capacités, à des savoir-faire communs, qui constituent l’identité d’un groupe professionnelle. Dans l’espace public non seulement l’habit, mais le corps et ses stigmates, sa forme, ses mouvements, permettaient de reconnaître ceux qui vivent « du travail de leurs mains ».
- Depuis 30 ans, on a des travaux qui insistent ainsi sur la dimension productive du corps, sur le rôle décisif des gestes les plus banals. Dans les sociétés dominées par les secrets artisanaux et les gens de métier, « dans la banalité des gestes percent une culture opératoire et une intelligence de l’action » = Liliane Hilaine-Perez.
- Par exemple, H. Otto Sibum, dans « Les gestes de la mesure. Joule, les pratiques de la brasserie et la science » parle au XIXe siècle, du corps du boulanger qui ai pensé comme un instrument essentiel du métier, indispensable pour évaluer la fermentation de la pâte = imbrication dans les gestes mêmes du travailleur des savoir-faire et du savoir-corporel.
- Dans certains témoignages d’ouvrier, les ouvriers décrivent les postures, les coordinations de mouvements enchaînés, la circulation des sensations qui font le bon ouvrier. Les témoignages montrent qu’il n’est pas acquis d’emblée, ne serait-ce qu’en raison de la difficulté à être supporté. Ça on le voit à travers plusieurs témoignages de mineurs notamment, c’est le cas de celui d’Augustin Viseux, mineur de fonds dans les Hauts de France, qui dit que pour être un bon mineur il faut « pouvoir travailler des deux mains et dans les deux sens ». Même précision dans le maniement du marteau : « il faut saisir le rythme et le suivre » ; « (…) ne pas lancer vivement (…) ne pas appuyer l’outil en serrant le manche, retenir son coup et recevoir la réaction dans les mains ». = commodité du geste.
II / Le corps en danger et contrôlé :
A- Accidents et usures :
- Dans sa relation constante avec les outils, les matières, les machines, l’ouvrier va garder une indéfectible trace, qui sont les stigmates = Le corps des ouvriers est un corps marqué par les dégradations liées au travail.
- La main est le premier outil de l’ouvrier. Elle est aussi le plus touché, offrant les traces les plus visibles. Le thème de la main revient beaucoup dans les mémoires de médecins hygiénistes ou on a même des classifications avec les types de lésions « ordinaires » ou « spéciales » catégorisé par profession. Le travail ne les épargne pas : écrasement ou coupures sont les accidents les plus fréquents, sur les docks, dans les mines, à l’usine. La manipulation de métal coupant, par exemple, met les mains en danger permanent. On a plusieurs observations = « mains parfois enflées et douloureuses », « portant souvent dans leurs plis une poussière blanche qui envahit aussi les cheveux, la barbe et la peau d'une partie de la surface du corps. »
- Enquête 1872- 1874, à Milan dans une filature, un médecin inspecte une jeune ouvrière : « les mains marquées de tuméfaction souvent gonflée, et oui parce que dans les filatures il faut bien plonger les mains dans les bacs d’eau chaude, les jambes et les pieds sont congestionnées, et le coup rongé par des plaques scrofuleuses, vêtement couvert de poux, et le corps recouvert entièrement de poussière. = Dans le domaine du textile.
Doc icono =, De la Main des Ouvriers Et des Artisans au Point de Vu de l'Hygiène Et de la Médecine Légale, écrit par Maxime Verdois, médecin hygiéniste consultant de l’empereur, (ici il s’agit de Napoléon III.) en 1862, publié aux Librairies de l’académie impériale de médecine.
CF planche chromo - lithographiques.
- La difficile prise en compte et reconnaissance des accidents et des maladies professionnelles. L’usine, son atmosphère et ses agents toxiques transforment profondément l’ouvrier. La médecine légale des années 1860 étudie d’ailleurs les stigmates de leur labeur – les métamorphoses de la main en particulier – pour élaborer une taxinomie des corps modifiés par les environnements professionnels. Vernois, « La main industrielle », Annales d’hygiène publique et de médecine légale, 1862, vol. 17.
Nous reviendrons sur les maladies professionnelles.
- L’Usure = fatigue. Elle est le contrepoint de l’effort. Cela est présent dans une majorité des récits de toutes les époques. C’est au début du XX siècle que cette fatigue a reçu le nom de « fatigue industrielle » : pour la distinguer des épuisements traditionnels, ceux du travail agricole, ou des simples activités de manœuvre, et pour souligner la dimension nerveuse de ses effets. Mais, dans les fatigues ouvrières, cette part « nerveuse » est constamment présente. Les témoignages sont nombreux. Ils culminent dans le récit des crises de nerfs qui emportent les ouvriers, les hommes autant que les femmes. Crise de larmes, de violence, de tétanie sur la chaîne de montage, ou devant sa machine. Expression d’une fatigue sourde qui ne permet plus au corps ni au psychisme de faire face devant l’incident ou la remarque du chef. = Usure physique et psychique.
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