Le conflit russo-ukarinien, une opportunité pour la Turquie
Compte rendu : Le conflit russo-ukarinien, une opportunité pour la Turquie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar juliedevl • 15 Octobre 2023 • Compte rendu • 444 Mots (2 Pages) • 202 Vues
Le conflit russo-ukrainien : une opportunité pour la Turquie
Dès le début de la guerre en Ukraine, au printemps 2022 avec l’offensive russe, la Turquie a adopté une position de neutralité pour s’épargner les retombées négatives de la guerre et en saisir les opportunités.
Dirigée par une équipe d’islamistes pragmatiques et nationalistes, la Turquie a renoué avec son héritage impérial ottoman, devenant une puissance internationale au XXIe siècle. Durant les dix premières années, elle avait utilisé le "soft power" pour renforcer son influence, notamment en Afrique et en Amérique latine, mais après 2016, elle est passée à une approche de "hard power" pour protéger ses intérêts nationaux, assurer la sécurité du territoire turc et confirmer son statut de puissance.
La rivalité entre la Turquie et la Russie dure depuis longtemps, notamment avec les affronts entre les tsars et sultans, la guerre froide, l’annexion de la Crimée en 2014, l’intervention militaire russe en Syrie en 2015… Ils entretiennent donc un dialogue stratégique et surmontent ces rivalités avec une critique systématique de l’Occident.
La Turquie s'est rapprochée de l'Ukraine pour des raisons géopolitiques, cherchant à maintenir l'équilibre en mer Noire face à la poussée russe, à accéder aux ressources agricoles ukrainiennes, notamment le blé. Elle a fourni des armes à l’Ukraine, lui permettant de moderniser son armée.
Mais face à la guerre, la Turquie prend ses distances faisant face à deux problèmes : 4 millions de réfugiés syriens sur son territoire et le séparatisme kurde. Elle doit s’entendre avec la Russie, le cerbère local et condamne l’invasion russe mais n’applique pas de mesures punitives.
La Turquie profite du conflit en jouant le rôle de médiateur entre la Russie et l’Ukraine. Cela a permis l'exportation du blé ukrainien par la mer Noire, lui permettant dans récupérer une partie. Ses relations avec la Russie ont également favorisé la réouverture de dossiers diplomatiques complexes tels que la question de la Syrie. Et sur le plan économique, la Turquie a accueilli des citoyens russes fuyant les effets de la guerre et proposé un projet de « hub » avec un système redistribution du gaz russe vers l'Europe.
La mobilisation russe à l’ouest ouvre aussi le champ à l’est pour la Turquie, dans des régions où elle considère avoir une influence historique ou naturelle : le Caucase et l’Asie centrale.
Les États-Unis ont besoin de la Turquie comme un relais d'influence et un pilier de stabilité, notamment en mer Noire face à la Russie et intègrent donc les préférences nationales du président turc dans ses calculs géostratégiques. La guerre constitue un test pour les relations transatlantiques.
Les Européens se sentent vulnérables face à la Turquie tout en sachant que Washington est prêt à faire de plus en plus de compromis.
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