Être ouvrier en France sous le Second Empire
Synthèse : Être ouvrier en France sous le Second Empire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar soum4ver_ • 3 Mai 2023 • Synthèse • 916 Mots (4 Pages) • 355 Vues
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Être ouvrier en France sous le Second Empire
Comment se définit le sentiment d’appartenance à la classe ouvrière en France, sous le Second Empire ?
Sous le Second Empire, les effets néfastes de l’industrialisation sur la santé des ouvriers apparaissent, à cause de la pénibilité et l’usure du travail. Cette pénibilité du travail accrue se définit par l’exercice de tâches difficiles, éprouvantes, souvent dangereuses, qui déclenchent une usure prématurée et réduisent l’espérance de vie des ouvriers. Ce phénomène est particulièrement présent chez les mineurs. En effet, ces derniers sont exposés à des gaz et donc à des risques d’asphyxie et d’explosion, mais aussi d’éboulement. De plus, les mineurs doivent rester courbés des heures durant et porter des charges très lourdes. Dans les mines d’Anzin, dans le nord de la France, l’espérance de vie des mineurs est ainsi de 40 ans, ils meurent donc en moyenne 7 ans après le début de la pratique de leur métier. L’exemple des mines d’Anzin permet d’illustrer les effets néfastes de l’industrialisation sur la santé des mineurs, et plus généralement des ouvriers. Or, cette souffrance partagée par tous peut permettre l’émergence d’un sentiment d’appartenance à la classe ouvrière.
Face à ces conditions de travail pénibles, le mécontentement des ouvriers naît et se répand petit à petit.
En réaction à ces conditions de travail pénibles et misérables, les ouvriers tentent de résister à l’industrialisation. Cette résistance se définit par la mise en place progressive d’une opposition, par des actions effectuées à l’encontre de l’autorité. Cette résistance se fait tout d’abord par tâtonnements et est exclusivement individuelle, ce sont des micro-résistances. Ainsi, la fabrication de perruques ouvrières, c’est-à-dire de petits objets construits par les ouvriers sur leur temps de travail et avec le matériel de l’usine, constituent une forme de transgression. Elle permettent à l’ouvrier d’avoir le sentiment de travailler pour soi, et d’exprimer sa créativité dans un métier aux tâches astreignantes et redondantes. Puis, cette résistance franchit un cap en réunissant des groupes d’ouvriers qui organisent ensemble des actions pour se révolter. C’est alors que la grève se développe, réunissant des groupes d’ouvriers qui manifestent leur désaccord en cessant de travailler. Ces grèves se font en dépit de la lois le Chapelier de 1791 réaffirmée en 1849, tant et si bien qu’elles parviennent à avoir un impact à l’échelle étatique. En effet, en 1864, une loi proposée par le député Emile Ollivier autorise les grèves, tant qu’il n’y a pas de violences. Ainsi, on voit un développement progressif des tentatives des ouvriers pour résister à l’industrialisation, tout d’abord à l’échelle individuelle, puis à l’échelle de groupes et enfin à l’échelle de l’Etat.
Or, ces actions grévistes éprouvent durement les familles d’un point de vue financier et déclenchent la nécessité d’entraide entre les ouvriers.
Une entraide et une culture ouvrière émerge et se développe alors en France faisant suite aux grèves. Cette culture ouvrière se définit par une culture partagée par l’ensemble des ouvriers qui se reconnaissent les uns les autres comme appartenant à un même groupe social par leurs traits distinctifs. Elle se matérialise tout d’abord par l’émergence de petites actions entre ouvriers, telles que les soupes communistes. Celles-ci sont des repas organisés par la CGT et partagés par les ouvriers durant la grève de Fougères entre 1906 et 1907, elles permettent de limiter les conséquences de la diminution voire la perte des revenus des familles ouvrières engendrée par les grèves. Ces soupes deviennent le foyer de l’organisation gréviste en réunissant les ouvriers en un même lieu. Le sentiment d’appartenance et la notion de culture ouvrière se développe jusqu’à atteindre l’échelle internationale à travers la naissance de l’AIT. Cette association entre ouvriers Français et Britanniques a pour but de fédérer le mouvement ouvrier à l’échelle international et marque ainsi un point de départ à l’internationalisation d’une conscience de classe. A travers des actions d’ampleur nationale et internationale, l’émergence et le développement de la culture ouvrière et de l’entraide entre ouvriers est évidente et ainsi le sentiment d’appartenance à la classe ouvrière est encré dans les mentalités des ouvriers.
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