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Analyse linéaire prologue Gargantua

Commentaire de texte : Analyse linéaire prologue Gargantua. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  29 Mars 2023  •  Commentaire de texte  •  1 248 Mots (5 Pages)  •  617 Vues

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Séquence I, texte 1

Prologue de GARGANTUA

INTRO

En commençant son prologue par l’évocation d’un philosophe de l’antiquité, Rabelais s’insère dans la tradition humaniste. Mais c’est son alter ego, Alcofribas Nasier, qui s’adresse au lecteur. Socrate est la première allégorie du narrateur pour lancer des pistes de lecture, vraies ou fausses. « Rire est le propre de l’homme » ce qui inciterait à prendre au second degré le contenu du récit.  

PLAN :

I – (l.1 à 4) apostrophe au lecteur, une entrée en matière contrastée

II – (l.5 à 10) la double nature des silènes

III – (l.10 à fin)

PROBLEMATIQUE

En quoi ce texte donne-t-il le ton de l’œuvre ?

I

L’apostrophe au lecteur est à la fois comique et élogieuse les destinataires sont des buveurs et des vérolés unis par l’allitération en « v » qui se poursuit avec « vous » sur un ton héroï-comique, le narrateur fait l’éloge de ses 2 groupes aimant boire et faire l’amour au moyen des hyperboles mélioratives. Ces destinataires sont à l’image du prologue et du récit : ils sont double. Ils sont grossiers et possessifs, drôles et sérieux. Le narrateur insiste sur le caractère idéal des buveurs et vérolés dans la parenthèse hyperbole nul autre précise bien qui est le destinataire. L’écriture repose sur le paradoxe voire sur l’oxymore. La mention de l’Antiquité joue aussi sur les contrastes car elle est sérieuse et érudite évoquant un dialogue de Platon, philosophe prisé des humanistes ; par ailleurs le banquet renvoie aux buveurs et annonce le propos des biens ivres. Par ailleurs le passage compare Socrate à des silènes tout en le présentant comme le prince des philosophes, métaphore élogieuse renforcée par l’hyperbole sans discussion.

II

Le narrateur fait un développement pour expliquer ce que sont les silènes : retrace leur histoire et écrit à l’imparfait : « ce qu’ils étaient jadis » et les compare à des objets connus. La comparaison et le nous qui englobe le narrateur rendent le propos actuel. Il propose un parallélisme entre ce qui est au-dessus (l.8). Il fait le parallèle entre l’apparence et le contenu : « figures comiques » et « drogues fines ». Il établit après la conjonction « comme » la liste de 6 ou 7 éléments et puis se termine par un chiasme : double nature des silènes (l.8/10)                                                                                                        le narrateur crée une disproportion entre extérieur et intérieur. En effet, l’extérieur est évoqué de manière plus développée et plus fantaisiste avec une énumération (l.6/7/8) et assonance « ir » qui reproduit le rire. L’intérieur est traité de manière plus brève et plus sérieuse : l’auteur cite des éléments rares mais réels limités à des noms. Il accorde le ton qu’il emploie à l’objet : lorsqu’il parle du contenu des boites le ton est plus sobre et plus solennel. Les silènes sont plus qu’ils ne paraissent, de même que le lecteur n’est pas qu’un simple contenant, un silène est à la fois une boite et un être (l.8). Le lien avec les buveurs est rappelé par cette origine mythologique qui le rattache au dieu de la boisson et de la fête (Dionysos) (le vin est à la voie d’accès au plus sens). L’aspect très précieux est souligné par la répétition de cet adjectif à la fin de l’énumération. L’image convoquée qui s’adresse à un lecteur double. Le prologue est autant un lieu de définition du livre qu’un lieu de définition de son destinataire.

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