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Analyse linéaire du prologue de Gargantua

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Par   •  18 Mai 2023  •  Analyse sectorielle  •  1 398 Mots (6 Pages)  •  2 068 Vues

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EL6 : Prologue de Gargantua

La Renaissance française du XVIe siècle est souvent considérée comme l'une des périodes les plus riches de l'histoire de la France, marquée par une explosion de la pensée humaniste et de la littérature, notamment grâce à des figures emblématiques comme François Rabelais. François Rabelais, écrivain français de la Renaissance, est célèbre pour son roman satirique Gargantua, qui a révolutionné la littérature de son temps par son style novateur et son humour audacieux. Le roman raconte les aventures de Gargantua, un géant doté d'un appétit insatiable dans un monde fantastique rempli d'humour et de satire. Le livre est connu pour son langage inventif et sa critique acerbe de la société et de l'Église de son époque. L’extrait étudié est Le prologue de Gargantua qui est destiné, comme tout prologue à inciter à la lecture. Mais il va plus loin : il donne les clés de lecture de l’œuvre et pose les bases de l’humanisme tant sur le plan philosophique que littéraire.

Pb : En quoi cette inhabituelle adresse aux lecteurs permet elle à Rabelais d’énoncer les principes directeurs de son œuvre ?

Nous verrons dans un premier temps que ce prologue est une adresse déroutante aux lecteurs, puis nous étudierons la comparaison inattendue faite par Rabelais et enfin un portrait de Socrate qui cache la véritable nature de l’œuvre.

Mouvement 1 (l1-5):

- Dès le début du prologue on aperçoit des apostrophes et périphrases qui désignent le lecteur « buveurs très illustres » et « vous, vérolés très précieux », deux expressions oxymoriques associant termes péjoratifs et termes mélioratifs

     => Ici le narrateur fait l’éloge de ses destinataires (crée une proximité avec ces derniers) : ceux qui aiment boire et se livrer au plaisir de la chair et «  à nul autre ». Le lecteur de Gargantua se doit donc d’être un bon vivant, il doit être à l’image du livre « plein de pantagruélisme ».

- Référence au monde antique avec « Le banquet » l3 => œuvre philosophique de Platon. Banquet en relation avec l’ivresse = soif des connaissances, accéder au savoir

    => Il y a donc un caractère double des destinataires (à la fois bon vivant mais soif de savoir) qui peut être assimilé au caractère double de Socrate : à la fois grand avec la périphrase « prince des philosophes » et bas.

- Ce mouvement se termine par un éloge paradoxal de Socrate à travers Alcibiade. Ce dernier le décrivant Socrate « semblables à des Silènes » l5 => Socrate grand sage est ici comparé à des petites boites d’apparence ridicule cependant destinées à contenir ce qu’il a de plus précieux.

Dès le début du Prologue, Rabelais place son œuvre sous le signe du festif  tout en rendant hommage l’Antiquité.

Mouvement 2 (5-14) :

Dans ce mouvement après avoir comparé Socrate aux silènes, Rabelais dévoile ici la double nature des silènes.

- Les silènes  paraissent d’un premier point de vue grotesque avec la description de l’aspect extérieur de ces boites par Rabelais. Les illustrations qui les ornent sont tout d’abord caractérisées de façon peu précise, uniquement par leur caractère grotesque : ce sont des « figures comiques et frivoles » ces « figures comiques et frivoles » sont détaillés par un catalogue (l6-9).

- « Maître du Bacchus » => dieu du vin, référence à l’ivresse Rabelais évoque son livre, il y a  ici une véritable déclaration d’intention : le roman se présente comme une monstruosité grotesque qui a pour but d’enseigner.

- catalogue  (l11-14) =>  introduit par conjonction « mais » qui indique un retournement du discours : On remarque la présence de « au-dedans » l11 qui répond à « au-dessus » l7 employé plus haut. Rabelais met en scène une opposition « intérieur – extérieur » qui invite le lecteur à faire l’effort de la découverte, à ne pas se fier aux apparences.

Les « silènes » qui ont jusque-là été caractérisés principalement par leur grotesque, sont désormais envisagés sous l’angle de leur utilité : ce sont des boîtes dans lesquelles on trouve des substances diverses qui toutes sont rares, précieuses, et en lien avec la médecine. La métaphore médicale se poursuit donc et prend un autre sens si l’on considère que les silènes représentent bien le roman : sous des dehors grotesques, le roman entend « soigner » l’Homme, c’est-à-dire, lui enseigner des vérités salvatrices.

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