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Analyse linéaire du prologue de Juste la fin du monde

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Par   •  22 Juin 2024  •  Commentaire de texte  •  810 Mots (4 Pages)  •  49 Vues

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Séance 4 : lecture linéaire

Objectif :  Le prologue : flou énonciatif ou orchestration d’une tragédie en puissance ?

Support : le prologue

Le prologue : flou énonciatif ou orchestration d’une tragédie en puissance ?

Premier mouvement Du début à « que je mourrai. », p. 23. L’énonciation prophétique rend floue l’inscription de la pièce dans le temps.

Deuxième mouvement De « l’année d’après », p. 23, à « ma mort prochaine et irrémédiable. », p. 24 : Le personnage de Louis se met en mouvement sur un chemin initiatique.

Troisième mouvement De « l’annoncer moi-même » à la fin, p. 24 : L’hybris tragique, le personnage veut rester maître.

Présentation du passage

Le prologue trouve son origine dans le théâtre grec, pro logos signifiant le « discours [placé] avant » et désignant à l’origine la première partie de la tragédie, avant la première apparition du chœur.

Ce choix d’un prologue par Lagarce permet de mettre au jour les liens ténus qu’il entretient avec l’héritage classique, même si ce prologue présente des particularités énonciatives.

Projet de lecture : Le prologue : flou énonciatif ou orchestration d’une tragédie en puissance ?

Premier mouvement Du début à « que je mourrai. », p. 23. L’énonciation prophétique rend floue l’inscription de la pièce dans le temps.

Premier mouvement Du début à « que je mourrai. », p. 23.: l’année d’après 

  • Le prologue s’ouvre sur un groupe adverbial et un groupe nominal qui annoncent un futur (« Plus tard, l’année d’après ») et s’opposent au présent d’énonciation qui suit (« j’ai près de trente-quatre ans »), brouillant les repères temporels. Ainsi, si les mentions temporelles sont nombreuses dès l’ouverture de la pièce, elles instaurent pourtant le flou. On apprend en lisant la dernière pièce de Lagarce, écrite après celle-ci, que l’expression « l’année d’après » renvoie en réalité à l’année suivant la mort de son amant.
  • Les premières lignes du prologue sont par ailleurs surprenantes en raison de la double affirmation de Louis : « j’ai près de trente-quatre ans maintenant et c’est à cet âge que je mourrai », le faisant parler comme d’outre-tombe déjà (proposopée).

Deuxième mouvement De « l’année d’après », p. 23, à « ma mort prochaine et irrémédiable. », p. 24 : Le personnage de Louis se met en mouvement sur un chemin initiatique.

Deuxième mouvement De « l’année d’après », p. 23, à « ma mort prochaine et irrémédiable. », p. 24 : la décision

  • On peut ici demander aux élèves de chercher la phrase minimale, qui se réduit à la proposition « je décidai de retourner les voir pour annoncer ma mort ». Tout le reste consiste à présenter Louis et à reformuler le propos. On sera attentif au style de l’auteur : ressassement dans l’écriture, effets de répétition qui donnent une certaine solennité au propos qui devient une écriture poétique, changements de rythmes, des propositions brèves alternant avec un souffle plus ample…
  • Tous ces éléments permettent de dresser le portrait moral de Louis, personnage figé depuis « de nombreux mois déjà » (on pourra revenir par exemple sur la répétition du verbe « j’attendais » et sur ses prédicats) et qui décide de se mettre en mouvement pour retrouver les siens.
  • Mais ce mouvement ne se fait pas sans inquiétude (relever le champ lexical du danger et de la peur). Ce danger, lié à l’annonce de la mort certaine, confère une tonalité tragique au passage.
  • On analysera enfin le caractère calme de Louis qui se dévoile d’emblée (voir la question rhétorique et le choix des adverbes), caractère qui lui sera reproché par sa mère.
  • Il faudra analyser également les termes évoquant le retour du fils, ce retour constituant l’action principale de la pièce.

Troisième mouvement De « l’annoncer moi-même » à la fin, p. 24 : Louis connaît l’hybris tragique, le personnage veut rester maître. 

Troisième mouvement De « l’annoncer moi-même » à la fin, p. 24 : rester maître

  • Dans le dernier mouvement, Louis laisse apparaître sa volonté de maîtriser l’annonce de sa mort, comme tout le reste d’ailleurs.
  • moi-même > forme d’insistance sur le “je”; forme renforcée du pronom moi
  • l’adjectif “unique”, le choix du mot “messager > rappelle Oedipe, donne un caractère important, solennel, tragique, au message.  Petite victoire des Athéniens à Marathon

Selon un récit tardif de Plutarque, le général Miltiade aurait envoyé un messager annoncer pour la victoire aux habitants d'Athènes. Le messager serait mort d'épuisement en arrivant sur l'Agora, au pied de l'Acropole, après 4 heures de course.

verbes d’action dont le sujet est- Louis

  • En ce sens, il contre le caractère tragique de la fatalité en cherchant depuis « toujours » (voir les reformulations de cette notion) “j’ai toujours voulu‚ voulu et décidé‚ en toutes circonstances et depuis le plus loin que j’ose me souvenir” à être son « propre maître », même s’il a conscience qu’il ne peut s’agir peut-être que d’une illusion.

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