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Analyse Manon Lescaut la rencontre

Commentaire de texte : Analyse Manon Lescaut la rencontre. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Septembre 2023  •  Commentaire de texte  •  1 663 Mots (7 Pages)  •  380 Vues

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Antoine François Prévost, dit l’Abbé Prévost (1697-1763),

Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut, 1731 (première

partie) - La rencontre entre Manon et Des Grieux.

Explication de texte linéaire du texte 1 : 

la rencontre entre Manon et Des Grieux, une entrée en matière romanesque.

Ce texte est extrait de Manon Lescaut, un roman publié par l’abbé Prévost en 1731. Le roman raconte la passion dévorante de deux jeunes gens que socialement tout sépare.

Cet amour transgressif est très vite condamné par la société et entraînera les deux amants dans de folles aventures.

Punis pour leurs exactions, les amants seront en particulier incarcérés dans les prisons de Saint-Lazare et de La Salpêtrière.

Le chevalier Des Grieux a rencontré deux ans auparavant un homme nommé Renoncour. Ce dernier lui était venu en aide alors qu’il souhaitait s’embarquer vers l’Amérique pour suivre sa maîtresse.

 Les deux hommes se retrouvent ensuite par hasard à Calais. Des Grieux raconte alors à son bienfaiteur les mésaventures qui l’ont conduit à l’état misérable où il est, en commençant par sa première rencontre avec Manon.

Mouvement du texte en 3 parties :

1/ De « J’avais marqué le temps de mon départ d’Amiens » à « je m'avançai vers la maîtresse de mon

cœur » à Une apparition angélique et décisive ;

2/ De « Quoiqu'elle fût encore moins âgée que moi » à « ne me permirent pas de balancer un moment sur ma réponse » à Le premier duo amoureux ;

3/ De « Je l'assurai que, si elle voulait faire quelque fond sur mon honneur et sur la tendresse infinie qu'elle m'inspirait déjà » à la fin du texte à La folle décision de Des Grieux et le début de l’intrigue romanesque.

Piste de lecture : Comment ce passage fait-il de la rencontre entre Des Grieux et Manon un épisode à la fois romanesque et fatal ?

Première partie ou mouvement : 

Des Grieux, en faisant son récit, parle à la 1re personne du singulier, comme s’il s’adressait à Renoncour dans un discours rapporté par lui.

Ce discours est rétrospectif, puisque Des Grieux est âgé de quelques années de plus que lors de sa rencontre avec Manon, qui depuis est décédée.

Lors de cette rencontre, il a 17 ans. Le récit commence donc au plus-que-parfait, temps de l’antériorité du récit : « J’avais marqué le temps de mon départ d’Amiens ». En effet, Des Grieux termine de brillantes études de philosophie à Amiens et est sur le point de repartir vers Paris.

Son récit est entrecoupé de commentaires ou remarques qui indiquent l’émotion que ressent Des Grieux narrateur à l’évocation de ces souvenirs (= tonalité pathétique) : « Hélas ! que ne le marquais-je un jour plus tôt ! » Le jeune homme déplore après coup d’avoir rencontré Manon car il n’aurait pas sombré dans le libertinage et la dépravation ; le conditionnel passé montre cette alternative : « j’aurais porté chez mon père toute mon innocence ».

Des Grieux introduit dans son récit le personnage de Tiberge, son ami, sorte de conscience morale qui se destine à l’état ecclésiastique, et dont il s’éloignera en choisissant de vivre avec Manon : « avec mon ami, qui s’appelait Tiberge ».

A ce moment, les deux amis éprouvent la même curiosité pour l’arrivée du coche d’Arras, qui va introduire le motif intensément romanesque de la rencontre amoureuse, topos (= lieu commun) du roman européen du XVIIe au XIXe siècle : « Nous n’avions pas d’autre motif que la curiosité ».  La négation restrictive insiste sur cette motivation.

Le connecteur « Mais » permet ensuite de détacher le personnage de Manon des autres femmes qui sortent de la voiture tirée par les chevaux : « Il en sortit quelques femmes qui se retirèrent aussitôt. Mais il en resta une, fort jeune, qui s’arrêta seule dans la cour ». Cette jeune femme est accompagnée d’un « homme d’un âge avancé », chargé de la conduire au couvent, mais le personnage Des Grieux de cette époque l’ignorait, comme le signale le modalisateur de la proposition relative « qui paraissait lui servir de conducteur ».

La description de Manon par Des Grieux est élogieuse : « elle me parut si charmante […] que je me trouvai enflammé tout d’un coup jusqu’au transport ». Nous avons là l’évocation d’un coup de foudre, émotion amoureuse brutale et inattendue : les termes intensifs « si charmante que », « enflammé », « transport » et le connecteur temporel « tout à coup » l’indiquent.

Des Grieux exprime que cette émotion est d’autant plus forte qu’il n’a pas d’expérience dans le domaine amoureux : « moi qui n’avais jamais pensé à la différence des sexes ni regardé une fille avec un peu d’attention ». Le narrateur insiste également sur sa timidité d’alors, qui s’envola à la vue de Manon.

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