Manon Lescaut La Rencontre
Recherche de Documents : Manon Lescaut La Rencontre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar eorizu • 13 Janvier 2013 • 1 133 Mots (5 Pages) • 1 326 Vues
Annonce des axes de lecture
Commentaire composé :
I. Le coup de foudre :
A) Un portrait allusif de Manon :
Seuls quelques mots esquissent la silhouette de Manon. Le narrateur déjoue l’attente en ne donnant aucun portrait de Manon : « Charmante » ; « Fille » ; « Moins âgée » ; « Plus expérimentée ».
Aussi ténue que soit l’évocation de Manon, sa présence n’en est pas moins forte. L’emploi de l’intensif « Si charmante » donne un caractère hyperbolique à cette apparition.
L’adjectif « Charmante », qui qualifie Manon, peut se lire de deux façons : jolie ou ensorceleuse. Manon semble jeter un sort au narrateur. Les mots « charmant » et « charme » sont utilisés trois fois dans le passage. Le texte repose sur un balancement avant/après la rencontre. On passe ainsi d’un champ lexical de la timidité à un vocabulaire de la passion : « sagesse » ; « retenue » ; « excessivement timide » s’opposent à « enflammé » ; « transport » ; « amour » : « cœur » ; « désirs ».
L’apparition de Manon dessine une fracture dans l’existence de Des Grieux : le pronom « moi » répété en incise dans la phrase ligne 12 à 16 le souligne. Cette rencontre est aussi la première étape d’un apprentissage amoureux (semblable au roman picaresque) où la femme séductrice mène le jeu alors que le jeune héros, passif, subit le charme.
Noter la longueur inhabituelle de la phrase qui permet de décrire le processus de métamorphose du candide en amant passionné (« Elle me parut si charmante que moi, qui n'avais jamais pensé à la différence des sexes, ni regardé une fille avec un peu d'attention, moi, dis-je, dont tout le monde admirait la sagesse et la retenue, je me trouvai enflammé tout d'un coup jusqu'au transport. »).
Un seul instant modifie immédiatement et pour toujours l’ordre des choses : la reprise de l’adverbe « déjà » le souligne (« L'amour me rendait déjà si éclairé » et « qui s'était déjà déclaré »).
B) La rencontre :
Elle appartient au domaine de l’instant, du coup de foudre : l’adverbe « tout d’un coup » et l’emploi du passé simple « je me trouvais » le confirment.
Phénomène d’isolement exprimé par le parallélisme « Il en sortit » / « Il en resta une ». Le connecteur d’opposition « Mais » souligne le caractère exceptionnel de cette rencontre. Manon est désignée comme unique par la comparaison avec d’autres femmes.
Le récit inscrit d’emblée un amour fondé sur la sensualité comme le montre la comparaison, l’hyperbole « Coup mortel » et l’emploi du mot « désirs ».
La communication établie entre les deux personnages passe par le regard mais aussi par la parole : verbes de parole « demandait » ; « répondit ». L’échange se fait d’autant plus facilement que Des Grieux a perdu sa timidité.
Un jeu de proximité dans la passion et de recul ironique s’établit entre le narrateur et cet autre lui-même qui appartient au passé. Ainsi, le vocabulaire de la passion avec la périphrase « Maîtresse de mon cœur », et le vocabulaire de la préciosité avec « enflammé », « transport » témoignent d’une connaissance de l’amour qui est celle du narrateur plus âgé, et non celle du jeune Des Grieux.
La métamorphose due à cette rencontre nous est d’ailleurs présentée comme le fruit d’une puissance capable « d’éclairer ». On note la métaphore l.25. Cet amour fait
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