La logistique verte

INTRODUCTION :

L'évolution vers des pratiques plus respectueuses de l'environnement est devenue incontournable pour les entreprises, sous l'impulsion de réglementations de plus en plus contraignantes et de la sensibilisation croissante des consommateurs. Face à cette double pression, les entreprises sont confrontées à la nécessité de développer une logistique verte pour répondre aux normes environnementales tout en satisfaisant les attentes croissantes des consommateurs en matière de durabilité. Cette transition vers une logistique verte est non seulement une obligation réglementaire, mais aussi une opportunité stratégique pour les entreprises, qui pourraient bénéficier de son essor pour améliorer leur compétitivité sur le marché. Parallèlement, le développement de la logistique verte est susceptible de favoriser l'émergence et l'essor des entreprises prestataires de logistique spécialisées dans des solutions durables.

1. Des décrets de plus en plus contraignants

L’Union européenne a et continue à mettre en place une politique environnementale impactant directement le monde entrepreneurial.

Ainsi, la Loi Climat Européenne inscrit dans la loi l’objectif fixé dans le Pacte Vert Européen pour que l’économie et la société de l’Europe deviennent neutres sur le plan climatique d’ici 2050. La loi fixe également l’objectif intermédiaire de réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55% d’ici 2030, par rapport au niveau de 1990 (European Parliament resolution of 20 May 2021 on the liability of companies for environmental damage).

De plus, en 2002, la loi sur les Nouvelles Régulations Économiques (NRE) en France a initié le rapport RSE pour les sociétés cotées en Bourse, exigeant la publication des informations sur leurs considérations sociales et environnementales. En 2017, la Déclaration de Performance Extra-Financière (DPEF) a remplacé le rapport RSE pour harmoniser les pratiques européennes. Elle couvre les questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). Aujourd’hui, la directive CSRD remplace la DPEF. Publiée en avril 2021, elle renforce les exigences de reporting, notamment sur la stratégie, les risques systémiques et de durabilité, le climat et la création de valeur. Entrée en vigueur le 01 janvier 2024, elle verra son application se développer sur trois ans (« Applicable depuis le 1er janvier 2024, qu'est-ce que la directive CSRD ? », entreprendre.service-public.fr, 05/01/2024)

1. La logistique verte de plus en plus plébiscité par les entreprises et les consommateurs

En effet, l’étude « "Les achats responsables, un nouveau défi pour les entreprises » publiée le 27 septembre 2023 par Wavestone met en lumière l'importance croissante de la prise en compte des aspects environnementaux et sociaux dans le choix des fournisseurs. Ainsi, elle identifie plusieurs critères clés qui favorisent la sélection d’un fournisseur par rapport à un autre. Parmi ceux-ci, on peut citer la démonstration de son engagement dans la transition écologique, ou encore la transparence et la traçabilité de ses produits ou services.

De plus, selon une autre étude, celle de MCKinsey « Redéfinir les stratégies industrielles à l’aune des grandes mutations récentes », parut le 19 Juin 2023, les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux caractéristiques « invisibles » des produits, telles que leur empreinte carbone au sein de la chaîne d’approvisionnement. Toujours selon cette étude, Si la préférence des consommateurs pour des produits locaux était déjà bien présente depuis plusieurs années, la prise de conscience autour des circuits courts s’est accélérée depuis la crise du Covid puis le conflit russo-ukrainien, qui ont eu pour conséquences des pénuries majeures sur les produits importés. Accentuée par le Covid, la tendance à privilégier des produits sains, durables et locaux devrait donc se poursuivre dans les années à venir, accompagnée d’exigences plus élevées en matière de proximité et de traçabilité des circuits de production, en particulier pour les biens agroalimentaires.

L'essor de la logistique verte, catalysé par des impératifs environnementaux croissants, requiert une réévaluation profonde de l’organisation de la supply chain. Alors que les décrets et les normes se multiplient, les entreprises se tournent vers des solutions innovantes pour répondre à ces défis et s'engager dans une transition durable.

1. Les solutions pour répondre aux défis de la logistique verte

1. Le transport

Le transport constitue naturellement un premier levier.

L’intégration de voitures électriques ou hybrides ainsi que des drones dans sa flotte est essentielle pour rendre la chaîne d’approvisionnement plus respectueuse de l’environnement.

De plus, les entreprises doivent, dans une démarche de logistique verte, avoir recours au transport combiné, c’est-à-dire, utiliser différents modes de transport tel que la route, le rail, la voie fluviale ou encore le maritime. Ainsi, alors que le fret aérien peut absorber jusqu’à 0,8 kg de CO2 par tonne-mille et le transport routier près de 0,2 kg de CO2 par tonne-mille, le fret maritime et les trains sont considérés comme des moyens de transport plus écologique, produisant une empreinte carbone plus faible (« Transport Combiné : Solution Durable et Économique pour le Secteur Logistique », Expert Logistique, 24 janvier 2024).

Un autre levier consiste en l’optimisation des itinéraires de transport afin de minimiser les distances parcourues et d’optimiser l’utilisation des ressources. En utilisant des systèmes de gestion avancés et des algorithmes d’optimisation, les entreprises peuvent réduire les émissions de CO2 en évitant les trajets inefficaces et en regroupant les envois pour maximiser la capacité des véhicules (« La logistique « verte », cinq questions à se poser », EY, 26 septembre 2023).

1. Intégrer l’environnement à la politique d’approvisionnement

La mise en place d’une logistique verte ne doit pas se limiter à une réflexion sur le transport. En effet, elle passe aussi par l’intégration de variables de respect de l’environnement dans la politique d’achat et d’approvisionnement des entreprises. Dès lors, les entreprises doivent intégrer dans l’évaluation des propositions de leurs fournisseurs de nouveaux paramètres tels que les caractéristiques des produits de leurs partenaires (emballages écologiques, utilisation du plastique, par exemple), les procédés de fabrication ou encore l’emplacement de leurs fournisseurs en donnant la priorité aux partenaires qui se trouve à proximité de l’entreprise (« La logistique verte ou durable : définitions, défis et solutions », Mecalux).

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