Loi de marché

Rappel du sujet

Plusieurs observateurs s’accordent à considérer que la loi du marché a tendance inonder toutes les activités humaines. Productrice d’inégalités, elle est même considérée comme l’adversaire majeur de la cohésion sociale.

Qu’en pensez-vous?

Loi du marché: ce terme mérite une attention particulière compte tenu de la multiplicité de ses acceptions et de l’ambiguïté qui peut en découler. Partant du marché comme lieu de rencontre physique entre vente et consommation directes, il est à retenir la notion fondamentale de convention entre des individus et portant sur un produit. Or, l’évolution des acteurs du contrat -les individus laissant la place à des institutions et le produit à des «dérivés» - et le rôle tenu par la technologie dans sa réalisation donnent au marché ses dimensions nouvelle:s à savoir: mondialisation, permanence, instantanéité et immatérialité.

• Inonder: empiéter sur le domaine, le recouvrir avec le sent: de l’inéluctable.
• Toutes les activités humaines: l’activité étant ce que prend l’individu au travers la mise en oeuvre de son potentiel et de ses capacités (politiques, économiques..., mais aussi physiques, morales, culturelles . . . etc.).
• Cohésion sociale: il faut voir dans cette expression le sens qui lui est couramment donné dans le discours politique ou économique, qui fait appel à la volonté de renforcer, ou de rétablir, les forces qui unissent la communauté et de faire en sorte - à son niveau- qu’il n’y ait personne qui en soit exclue. Les deux notions à retenir sont : groupe humain organisé et unité harmonieuse.

Introduction

Dans les débats sur la mondialisation, l’état social et les orientations politiques qui rattachent occupent une position quelque peu paradoxale. D’un côté, les orientations politiques caractérisent les Etats sociaux modernes sont perçues comme un luxe difficile à se permettre dans un monde où la loi du marché, dénuée de considérations sociales, absorbe dans sa sphère tous les domaines de l’activité humaine. D’un autre côté, on prétend que ces mêmes orientations sont également le moyen essentiel que les Etats utilisent pour assister leurs populations par le biais d’un processus d’ajustement à l’évolution économique en maintenant du même coup la cohésion sociale. Aussi, est-il pertinent d’évaluer l’impact du marché sur la cohésion sociale.

Le marché est bien le révélateur et l’amplificateur indéniable des crises sociales, voire le créateur de toutes sortes de fractures, d’autant plus mal ressenties qu’elles se situent toujours dans un contexte de disparition des repères traditionnels que représentent les valeurs socioéconomiques et politiques reconnues.

Pour s’en convaincre, seront examinés les incidences négatives des mutations dictées par la loi du marché, dans leurs dimensions socioculturelle, économique et politique.

ID1. Les mutations liées aux initiatives et aux décisions prises dans les marchés des capitaux, donnent naissance à de nouveaux types de conflits opposant traditions socioculturelles et impératifs de développement du marche.

IS1. Le développement du marché s’appuie sur une puissante machine médiatique qui concourt à diminuer la portée des cultures nationales cimentant les sociétés.

IS2. Les nouvelles tendances du marché contribuent à redessiner une carte particulièrement accidentée des inégalités.

IS3. La notion de communauté, atténuée par la mondialisation effrénée des marchés, expose la société aux clivages et aux fragmentations.

ID2. La dérégulation et la mondialisation du marché s’accompagnent indubitablement de vagues de restructuration économique qui entraînent dans leur sillage de nouvelles menaces aux piliers de la cohésion sociale.

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