Analyse du film « la loi du marché »
Commentaire d'oeuvre : Analyse du film « la loi du marché ». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar olurnvc • 21 Octobre 2021 • Commentaire d'oeuvre • 1 199 Mots (5 Pages) • 809 Vues
César cleret
Analyse du film « la loi du marché »
Le titre du film que nous allons étudier aujourd'hui est « la loi du marché » réalisé par Stéphane Brisé et sorti le 20 mai 2015 ( en France ). Cette réalisation dure environ 93 minutes (soit une heure et 33 minutes). Le personnage principal, Vincent Lindon, est le seul acteur professionnel, les autres rôles sont joués par des amateurs ayant un métier similaire aux personnages qu'ils interprètent.
Ce film a été globalement très bien accueilli par les critiques et a une note de 3,8 sur 5 par Allociné et par le public avec plus d'un million d'entrées. Il va avoir un écho dans la société et va être source de débat sur les protagonistes du monde du travail. Le monde du cinéma va récompenser ce film en le nommant au festival de Canne et Vincent Lindon sera récompenser du prix d'interprétation masculine à Cannes en 2015, puis en 2016 le césar du meilleur acteur.
Le film est tourné lors d'une période de chômage importante et en augmentation, environ 10% de la population, notamment pour les chômeurs de longue durée et qui marque une transformation du marché du travail.Le titre utilise le terme « marché » qui confronte l'offre et la demande. La situation décrite est celle ou la demande d'emploi est supérieure à l'offre d'emploi ce qui crée un déséquilibre en faveur des entreprises qui embauchent et en défaveur du personnage principal.
Il s'agit d'un drame social qui dépeint une personne en difficulté pour trouver un travail et les victimes collatérales de cette situation, sa famille.
Le film met en scène, Thierry, un homme de 51 ans, marié et ayant un enfant adolescent handicapé qui est licencié économique de son entreprise et au bout de 20 mois de chômage et de vaines recherches va accepter un poste de vigile dans une grande surface. Tout le film est centré autour de lui, il est présent dans toutes les scènes.
Avant d'accepter cet emploi, le film décrit le parcours des démarches administratives qu'il fait auprès de pole emploi pour trouver un travail qui corresponde à ses compétences. Il va se heurter à l'absurdité du système et une déshumanisation. Par exemple, il va suivre un stage de requalification qui se révélera inutile car les technologies ont évolué ; il va échoué à de nombreux entretiens car son curriculum vitae est mal rédigé et que sa posture ne donne pas envie aux employeurs. Lors d'un entretien vidéo, le recruteur lui fait comprendre qu'il n'a pas sa place et qu'il pourrait faire mieux. Il se sent de plus en plus démuni et dévalorisé et il perd confiance. Par exemple, lorsque l'employée d'une banque lui conseille de vendre son mobile home pour avoir un peu d'argent à court terme. Face à cette situation qui semble inextricable et oppressé de toute part par le manque d'argent, il se retrouve du jour au lendemain, vigile dans une grande surface. Son rôle va être de contrôler les clients pour éviter le vol et les employés pour trouver des failles dans leur comportement qui justifierait leur licenciement. Ce métier ne correspond pas à ses compétences et surtout à ses valeurs. C'est un calvaire pour lui qui est montré à des travers des scènes très réalistes qui montrent la misère sociale. Par exemple, il ne peut rien faire pour un homme âgé qui a volé deux morceaux de viande et qui lui explique qu'il n'a pas les moyens de se nourrir et qu'il est seul et sans aide. Ou encore, lorsque le manager lui demande de témoigner du vol par la caissière de bons de réduction qui va entraîner son licenciement et son suicide. Thierry subit cette activité. Il ne sourit jamais, parle de manière très brève. On devine son sentiment de honte envers les clients et les employés d'exercer ce métier par son attitude physique très en retrait, ne créant aucun contact, et sa tête baissée pendant les entretiens. Parmi les autres personnages, les managers du magasin semblent prendre à cœur l'exercice de leur métier et exercent leur responsabilité sans tenir compte des conséquences. Ils manquent d'humanité. Par exemple, après le suicide d'une employée, ils vont dépêcher une personne des ressources humaines mais cela semble être fait par obligation dans l'intérêt de la productivité du magasin et non pour le bien être des employés. Ou encore, lors du départ à la retraite d'une fidèle employée, ils n'organisent pas d'événement particulier, juste un discours rapide qui sonne faux. Les employés du magasin semblent identiques, sans personnalité. Il y a très peu de scène entre eux d'échanges, de discussions ou de rire ce qui montre que leur travail n'est qu'alimentaire et qu'ils ne sont pas épanouis.
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