L'influence des phénomènes sociaux sur la construction de l'individu
Cours : L'influence des phénomènes sociaux sur la construction de l'individu. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar luzcasal91 • 11 Juin 2020 • Cours • 2 512 Mots (11 Pages) • 482 Vues
Section 1 : L'influence des phénomènes sociaux sur la construction de l’individu
- La théorie de Lev Vygotski et les apports de Jérôme Seymour Bruner
- Les processus mentaux élémentaires et l’apprentissage
Grâce à la maîtrise des processus mentaux élémentaires et au contact avec les autres l’enfant peut apprendre et se socialiser. Sans les autres, il n’aurait pas accès aux processus mentaux supérieurs. L'éducation permet à l'enfant d'intégrer des concepts « scientifiques ». Le développement de la pensée repose sur l'intégration de ces concepts primaires.
- Nature sociale des processus mentaux supérieurs
Ces processus viennent de l'extérieur, ils ne sont pas génétiques. S'il n'y a pas de médiation sociale, l’acquisition de la parole n’est pas possible.
Médiation sociale et développement de l'enfant
- Conséquences des rapports à l’adulte. Lev Vygotski a développé la notion de Zone Proximale de Développement (ZPD)2. Cette zone représente la distance entre le niveau de développement lié à l’âge mental d'un enfant et le niveau de développement potentiel qu’il est susceptible d’atteindre avec l’aide d’une personne plus experte, comme un adulte. Il intègre alors des connaissances et sera ensuite capable d’en construire seul. La médiation sociale permet à l'enfant de progresser de son niveau vers un niveau supérieur.
Médiation par l'outil
- l’enfant découvre des objets divers qui constituent pour lui des outils. Ces outils auront une influence sur sa pensée. D’une manière générale, l'outil permet de donner du sens à certaines formes de pensée. Par exemple, la montre donne du sens au temps, le stylo à l'écriture. Cette association de l’usage de l’outil et de la formation de la pensée est probablement à l’origine de la dénomination du Musée de Troyes « Musée de l’outil et de la pensée ouvrière ».
Médiation par le langage :
- système de signes liés au contexte et utilisés pour penser. Grâce au langage, l’enfant peut nommer ses émotions. Il peut devenir conscient de ce qu’il vit, de ce qu’il est, parce qu'il utilise le langage des autres.
- sans le langage, il n’y aurait ni humain, ni humanité. Mais cette influence se produit dans les deux sens. La société modifie l'humain et l’humain modifie la société.
- Il montre des désirs d'imitation puis de communication par le langage. L’élaboration de la pensée trouve donc son origine dans l’espace social. Sans encore expliquer ce qui le motive, nous pouvons dire que l'enfant a envie de comprendre ce qui l’entoure et de trouver un sens au monde.
- La représentation de l’expérience 3
3 modes :
- Active : apprentissage qui repose sur des techniques motrices. Ce type de représentation correspond à ce qui s’apprend par l’exercice, comme se tenir en équilibre, marcher ou faire de la bicyclette.
- Imagée : apprentissage par une image de l’objet ou par une représentation des perceptions présentes dans le champ perceptif.
- Symbolique : relation arbitraire entre la chose et son support. Ainsi, il n’y a pas de rapport entre la chaîne, désignant un bijou, la chaîne, désignant un canal de télévision, la chaîne, désignant un système permettant d’écouter de la musique et la chaîne, permettant de propulser un vélo. La représentation symbolique permet de conserver une représentation du réel (ou de l’irréel) même en l’absence de l’objet ou postérieurement à la situation.
- Interactions sociales et construction cognitive
Dans les différentes cultures de la planète il y a différentes formes d'interactions sociales caractéristiques de chacune d’entre elles.
- Interactions dyssimétriques : expert vs naîf (l’un sait, l’autre ne sait pas)
- Interactions symétriques : ni expert, ni naïf, car l'un ne sait pas plus que l'autre.
- La résolution à deux permet de trouver plus facilement que tout seul :
- = processus de co-résolution qui s’exerce avec des situations de collaboration, chacun s’appuyant sur la situation générée par l’autre pour proposer une avancée.
- Il peut aussi se faire que la co-résolution produise des situations de désaccord, chacun tentant de transformer le processus de la résolution pour le faire correspondre au sien.
- Effet maître (Georges Felouzis) : accorder une confiance supérieure à un « maître » identifié comme tel plutôt qu’à un autre adulte.
LES REPRESENTATIONS DU SOCIAL : ont un effet sur l'élaboration cognitive des personnes et sur l'élaboration de leur pensée.
- Pour Gabriel Tarde, la vie sociale est marquée par l’imitation des autres et notamment d’un leader.
- Gustave Lebon se représente la foule comme un être hystérique placé sous la domination d’un chef.
- Kurt Lewin constate que les représentations mentales de l'individu en groupe ne sont plus les mêmes et qu’elles se modifient à son insu. Il étudia l’importance des préjugés raciaux et la diversité des types de leadership.
- Jean-Léon Beauvois a mené des travaux sur la modification des représentations chez les individus du fait des pensées sociales. Il est également très connu pour ses travaux sur la soumission et notamment pour l’ouvrage qu’il écrivit avec Robert-Vincent Joule.
La construction des représentations :
- Cognition sociale = mécanisme de pensée par lequel toute personne construit des représentations mentales des situations auxquelles elle est confrontée, des représentations d’elle-même et des autres. Ce phénomène obéit à trois lois :
- La catégorisation
- Confrontés à des faits, les individus cherchent à en percevoir rapidement les principales caractéristiques pour regrouper ces faits sociaux dans des catégories qui activent une procédure de classement des faits selon leurs caractéristiques.
- La pondération
- À l’issue de l’identification rapide de ces traits, l’individu associe une charge affective bipolaire au fait. Cela revient à associer chaque fait à une situation positive ou négative pour l’individu qui y est confronté. Cette charge affective trouve son origine dans les émotions ressenties par l’individu lorsqu’il est confronté à des faits. Cette pondération permet d'établir des catégories. Le cerveau mémorise les faits dans une diversité de catégories et en crée des nouvelles.
- L’ancrage
- Une fois que le nouveau fait a été rattaché à une catégorie et qu’une pondération lui a été attribuée, il restera durablement dans cette catégorie. Lorsque le langage populaire énonce que « la première impression est la bonne » cette sentence est perçue comme l’idée que les premières sensations ressenties face à une situation ou à un individu doivent être considérées comme étant les plus proches de la réalité. Il n’en est rien, le mécanisme est tout autre, l’expression constate non la qualité de la première impression, mais le fait qu’elle sera celle qu’on retiendra durablement.
Les théories implicites de la personnalité : ensemble de processus par lesquels un individu se dote d’une représentation de la personnalité d’un autre (Solomon E. Asch crée ce concept, en 1946, lors d’une étude sur la formation des impressions). Les traits concernés sont liés à l’intelligence, l’intégrité, la sociabilité ou l’attractivité. Ces théories sont caractérisées comme étant implicites parce qu’elles sont issues directement de la description et des suppositions qu’un individu fait sur les personnes qu’il rencontre.
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