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La connaissance de soi peut-elle être sincère

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Par   •  25 Novembre 2022  •  Fiche  •  2 378 Mots (10 Pages)  •  372 Vues

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Une connaissance de soi peut-elle être sincère ?

La connaissance de soi apparaît comme une certitude objective et définitive au sujet de sa propre personne. Connaître ne signifie pas tenir pour vrai une idée, mais savoir la vérité. Tandis que la sincérité ne relève pas de savoir la vérité mais d’exprimer cette vérité, d’exprimer une réalité ressentie. Mais une connaissance de soi peut-elle être sincère ? Si une connaissance de soi est sincère, cela signifierait qu’on pourrait établir un savoir sur nous-même ? Mais peut-on établir un savoir sur quelqu’un ? Pourquoi chercher alors à acquérir une connaissance de soi sincère ? Ainsi, il s’agira de s’intéresser tout d’abord aux limites de la sincérité d’une connaissance de soi pour ensuite s’interroger sur la place du rapport à autrui dans la recherche d’une connaissance de soi afin de se concentrer sur les enjeux de cette connaissance, qui sont la conscience de soi et l’usage de notre liberté qui demeure rationnelle en vue du poids de la morale.

De prime abord, une connaissance de soi sincère rencontre certaines limites, elle ne peut être ni sincère ni insincère. En quoi le terme sincère pose-t-il problème ? A quelles conditions la connaissance de soi est-elle sincère ?

A première vue, une connaissance de soi qui se révèle comme sincère doit intégrer le fait qu’il ne faut pas se mentir à soi-même, ni pour plaire aux autres, ni pour se voiler la face. Mais peut-on vraiment se mentir à soi-même ? Effectivement, il n’est pas possible d’être le menteur et la victime du mensonge, alors ce mensonge serait connu de la victime. La sincérité de la connaissance de soi demande d’être fidèle à soi, honnête et en accord avec ses valeurs, ses actes, ses paroles. Mais peut-on vraiment être objectif lorsqu’il s’agit de nous ? La connaissance a le devoir d’être objective, valide pour tous car sans objectivité, cette connaissance de soi devient un abus de langage. Mais en ce sens, tout est à relativiser car il faut tout prendre avec objectivité. Cependant, la connaissance de soi est subjective car nous sommes seuls à nous connaître nous-même, ce qui la rend illusoire. Dans ce cas, la connaissance de soi apparaît plus difficile à affirmer que la connaissance scientifique, car en sciences, on ne se pose pas la question de la sincérité de la réponse, sinon il faudrait tout remettre en cause. Mais selon Socrate, seule la conscience d’être un esprit et une liberté constitue une véritable connaissance de soi, alors la seule connaissance de soi possible serait notre condition d’être humain, d’être qui a la capacité de penser.

D’autre part, une connaissance de soi est sans cesse en évolution avec les expériences ou nos humeurs qui changent, de ce fait, elle peut difficilement être sincère. L’être humain est soumis à son devenir alors il est sans cesse en changement. Notre façon d’être évolue sans arrêt, de même pour notre façon de penser, ainsi, dans notre vie, plusieurs facettes de nous apparaissent, disparaissent, se modifient. Le fait de changer et d’évoluer nous permet de prendre du recul avec le temps qui passe, ce qui nous enrichit et nous permet de renouveler notre connaissance de nous-même. Cependant, la connaissance de soi est un travail perpétuel et non un savoir objectif, elle est toujours en évolution. En effet, avec les expériences la connaissance de soi est modifiée, avec les expériences on apprend à se connaître alors qu’on croyait déjà se connaître. Mais cette connaissance de nous que l’on pensait avoir n’était qu’un préjugé, une opinion, et non une connaissance car elle n’était pas démontrée. Avec les expériences, nous confrontons nos actes et nos pensées, par exemple on fait ce que l’on ne pensait jamais pouvoir faire, ce qui permet d’apprendre à nous connaître. D’un autre côté, la vision que nous avons de nous, donc notre connaissance de nous, peut varier en fonction de notre état, de notre santé mentale. Cela amène à nous demander si une vision d’un jour est préférable à celle d’un autre jour ? Donc est-ce qu’une vision d’un jour est plus sincère que celle d’un autre jour ? Il est juste de dire qu’aucune vision n’a de privilège sur une autre, et que chacune de ces visions est légitime d’exister. Alors, une connaissance de soi d’un jour ne serait pas plus sincère que celle du lendemain.

Ainsi, il ne s’agit plus ici de se connaître sincèrement mais d’apprendre à se connaître, car c’est un chemin, une avancée, qui peut rencontrer des échecs, des sens contraires. Des échecs avec le narcissisme, le déni, mais également car il y a des réactions qu’on ne peut pas prévoir, ni savoir. En effet, la connaissance de soi peut devenir le produit de notre narcissisme, en effet si nous nous pensons le plus beau, notre connaissance de nous ne sera pas forcément sincère, car c’est notre narcissisme qui dira cela et ce ne sera pas la vérité car cette pensée sera subjective. Par ailleurs, certains aléas de la vie peuvent nous faire réagir de façon inattendue, par le déni par exemple, on se sait malade mais l’on ne veut pas l’accepter, alors on est dans le déni, on se coupe du réel, on se voile la face face à un événement tragique, alors cette connaissance de nous malade ne serait plus sincère, car la réalité ne serait pas en accord avec nos pensées. En effet, une connaissance de soi n’est pas forcément sincère lorsqu’on essaye de passer outre nos sentiments, on ne s’écoute pas, on n’accepte pas nos ressentis, alors on n’est point honnête avec soi-même. Tandis qu’une connaissance de soi sincère veut dire que l’on ne se ment pas sur notre vérité, que notre pensée est en accord avec le réel, avec qui nous sommes réellement.

Cependant, le rapport à autrui est nécessaire pour se rapprocher de la sincérité d’une connaissance de soi et une connaissance sincère de soi est nécessaire pour faciliter le rapport à autrui. Pouvons-nous dire qu’on se suffit à nous-même pour savoir qui on est ? En quoi ce rapport à autrui est-il nécessaire dans la conquête d’une connaissance de soi ?

Tout d’abord, les autres ont une certaine connaissance de nous qui est différente de celle que l’on a. Cependant, aucune de ces connaissances n’a de privilège sur l’autre, elles sont toutes deux subjectives car elles n’appartiennent qu’à une personne. Ce ne sont alors plus des connaissances car elles ne sont pas objectives, ce sont des regards sur nous subjectifs, qui font de nous des êtres imaginaires, relatifs, changeants. Pourtant, le regard que les autres portent sur nous est important car les autres sont ce qu’il y a de plus important pour nous, pour cause, seuls, nous sommes malheureux. Les regards que les autres posent sur nous nous permettent de nous juger, car quoi qu’on pense de nous, le jugement d’autrui compte pour nous. Nous sommes sans cesse influencés par la vision d'autrui sur notre personne car on souhaite se rapprocher le plus possible de la perfection dans nos actes. Nonobstant, il serait dangereux de devenir dépendant du jugement d’autrui car on en deviendrait victimes, bloqués dans ces jugements qui nous empêchent d’avancer et d’apprendre à nous connaître.

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