La citoyenneté européenne existe-t-elle ?
Cours : La citoyenneté européenne existe-t-elle ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar MAELYS12 • 17 Octobre 2021 • Cours • 1 098 Mots (5 Pages) • 1 767 Vues
La citoyenneté européenne existe-t-elle ?
Pour beaucoup, la citoyenneté européenne reste une réalité vague, voire un mythe. Elle est remise en question aujourd’hui dans le contexte d’une crise financière, économique et sociale majeure qui affecte une grande partie de la population de l'Union européenne. Dans le même temps, cette crise fragilise l'ensemble des processus démocratiques mettant en cause la légitimité même des institutions et de l'action publique tant au niveau national qu'européen. Nombreux sont les citoyens trouvant que l’Europe ne leur apporte pas les réponses et la protection nécessaires face à la crise. Alors, la citoyenneté européenne existe-t-elle réellement ? Tout d’abord nous allons voir en quoi c’est une réalité, puis pourquoi cette réalité est illusoire, enfin nous concilierons les deux parties, en parlant des mesures prises par l’UE pour pallier ce problème.
I/ La citoyenneté européenne, une réalité juridique
Pour comprendre la question de la citoyenneté européenne, il faut d’abord comprendre pourquoi elle existe. Elle a été créée pour unifier les peuples des différents pays d’Europe dans un contexte de restructuration de l’équilibre mondial avec la chute de l’URSS et l’arrivée des pays de l’Est sur le plan international. L’Europe cherche donc à s’affirmer et à s’unir grâce à cette citoyenneté. « Est citoyen de l’Union toute personne ayant la nationalité d’un État membre » : instituée par le traité de Maastricht en 1992 et complétée par le traité d’Amsterdam en 1997, la citoyenneté de l’Union ne remplace pas la citoyenneté nationale, elle s’y ajoute. Elle doit un lien entre les citoyens et l’UE destiné à favoriser l’identification des citoyens à l’UE et le développement d’une opinion publique et d’une identité européennes. Le citoyen européen possède des droits. En effet, d’après le document 1 p.96 du livre, nous apprenons que le citoyen européen peut notamment voter dans un autre pays membre pour les élections municipales et européennes, circuler librement dans les états membres et aussi lancer des pétitions et initiatives citoyennes. Nous pouvons donc dire que la citoyenneté européenne existe vraiment de façon concrète et non pas abstraite car des textes de loi en parlent. En étant citoyen européen, on adopte certaines valeurs, comme par exemple l’égalité, la justice et la liberté. Cette citoyenneté est censée créer un lien entre les valeurs européennes et les membres des pays de l’Union européenne.
Pour Daniel Cohn-Bendit (doc 2 p96), député européen, la citoyenneté européenne serait le moyen de régler les problèmes de citoyenneté des enfants nés de parents de différents pays européens, c’est aussi le moyen de rassembler les européens sous une seule identité commune : “c’est la logique de la construction européenne”.
II/ La citoyenneté européenne, juste une illusion
Toutefois, certains prétendent qu’une telle citoyenneté n’est pas possible. En effet, réalité juridique, la citoyenneté européenne n’est pas encore une réalité sociale. On conçoit une solidarité citoyenne dans un Etat, mais que pourrait être une solidarité entre citoyens européens alors même que les Etats forment autant de barrières à cette transnationalité ? En effet, on est loin d’un peuple voulant partager les mêmes valeurs et traditions. Par exemple (doc 3 p96), le choix des symboles ne fait pas l’unanimité. Le drapeau européen, l’hymne de Beethoven ou la journée européenne, tous ces éléments font face à des réticences dans certains pays. Pour illustrer cet argument, on peut prendre l’exemple des danois qui ne sont pas favorables au drapeau européen et ont décidé de ne pas l’arborer dans leur pays, comme le démontre le document . Pas un drapeau européen au Danemark, et on parle de cohésion, d’union européenne ? Car pour exister la citoyenneté européenne doit pouvoir permette aux européens d’appartenir à une même communauté qu’elle soit culturelle, politique ou historique. Ce problème est donc encore plus profond, puisque la question de la « citoyenneté » est liée à celle de « nation », or une nation est « un vaste groupe d’humains ayant conscience de son unité et voulant vivre ensemble ». Le problème de cette citoyenneté vient du fait que peu de citoyens européens se « sentent » européen et désirent vivre avec les autres européens. Certains parlent même de citoyenneté « gadget », car elle confère des droits sans imposer de devoirs (il n’existe pas d’impôt européen par exemple). De plus les aspirations des peuples ne trouvent pas leurs intérêts tels que les préoccupations premières de nos jours, à savoir la protection sociale, la sécurité, l’éducation, la santé, le chômage… En raison de ce décalage des priorités (doc 4 p97), certains pays prennent des décisions radicales car ils ne reconnaissent plus leurs intérêts dans cette citoyenneté, comme le Royaume-Uni qui préfère quitter l’Union européenne. En plus de ce problème de priorité, il y a aussi un problème d’unité : on peut le voir dans le refus de nombreux pays européens d’aider la Grèce pendant la crise économique. Ces problèmes se traduisent justement par une montée du nationalisme et d’un repli sur soi.
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