L'approche réaliste des relations internationales
Cours : L'approche réaliste des relations internationales. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sarah MIKKA • 10 Janvier 2017 • Cours • 3 077 Mots (13 Pages) • 3 203 Vues
L’influence des Etats sur les relations internationales. Introduction à l’approche réaliste.
Position et naissance de la théorie réaliste au sein des relations internationales
Les RI comptent de nbrx courant d’analyses : libéraux, marxistes, constructivistes, réalistes, les radicaux (féministes, post coloniales…). Chacune de ces approches met l’accent sur un noyau de départ. Une s’impose parmi eux : l’approche réaliste car aucune approche n’est aussi centrale et importante que celle-ci.
C’est le courant qui est actuellement dominant et structurant des RI, celui par rapport auquel toutes les approches doivent se rapporter (se rapprocher, se distinguer ou critiquer).
Ce qui est remarquable, c’est qu’il s’agit d‘une approche qui renaît constamment de ses cendres malgré ses critiques. Elle sait répondre aux critiques et se réformer. Elle sait le mieux s’adapter et se rénover pour maintenir sa suprématie sur la discipline. On a ainsi pu parler de la sagesse intemporelle du réalisme, on a aussi parlé de ses intuitions intemporelles. Un auteur, Martin WIGHT a dit « Nous sommes tous des réalistes » lors d’une conférence à Harvard.
Paradoxalement, l’approche réaliste n’est pas la première à se développer pour analyser les RI mais la 2e.
La première approche c’est ce qu’on appelle les « libéraux » ou les « idéalistes ».
Lorsque l’idéalisme s’impose en RI, cela correspond à des enjeux politiques et académiques.
Il s’agit pour les idéalistes de comprendre les raisons de la guerre et empêcher l’approche d’une nouvelle guerre.
Dans sa version politique il prend le nom de libéralisme. Dans sa version académique il s’agit des idéalistes.
La 1ère chaire (= la plus haute position académique) au monde des RI est ouverte en Angleterre à l’Université d’Aberystwyth en 1919 qui est confiée à Zimmer, auteur de The league of nations and the rules of law (contient le programme de l’idéalisme en tant que contenu disciplinaire).
Chez les libéraux, les RI peuvent et doivent être régulé par la loi. L’effort des savants et chercheurs et de penser un ordre international régulé par la loi tout le monde y croit au lendemain de la 1WW.
Il faut une coopération entre les différents acteurs internationaux.
Ces idées font offices de programme politique pour certains acteurs politiques. C’est ainsi que l’on construit la SDN qui a pour objectif la construction d’une société internationale marquée par la loi et la coopération.
Ainsi, on peut éviter la guerre. L’idéalisme est à ce moment-là l’idéologie la plus partagée en Europe.
Comment expliquer que le réalisme a pu naître dans ce monde-là ?
L’explication se trouve dans la situation historique et politique de l’entre-deux guerres qui va voir l’espérance d’un monde plus juste s’effondrer face à la montée en puissance des extrémismes européens. On caractérise les années 1930 comme « les années de péril ». Cela va être marqué par des symboles très forts de retrait de la SDN :
1933 : Japon (après que la SDN ait exprimé son opposition à la conquête de la Mandchourie) et l’Allemagne se retirent de la SDN
1937 : Italie se retire de la SDN
La SDN devient une coquille vide, une instance impuissante qui doit faire face à la montée des périls.
Au cœur de cet échec, émerge le réalisme. Le terme « réalisme » s’impose dans le champ académique qu’au lendemain de la 2WW mais dès l’échec de la SDN, il y’a des précurseurs de l’approche réaliste. Edward CARR écrit Les Vingt années de crises (1919-1930). Il présente les premiers arguments qui fonderont l’école réaliste. Il s’oppose aux libéraux car pour eux :
Il ne faut pas transformer les RI, il faut les comprendre
L’idée d’une organisation internationale ne peut être régulée par les lois
La société internationale n’existe pas, seuls les états sont les acteurs du jeu international
Les acteurs du système international cherchent la puissance comme fin dans le jeu international. Il est illusoire de vouloir éliminer la quête de puissance (que la SDN espérait)
À cette période, CARR est influent dans les RI. Il montre que derrière l’intérêt commun affiché et les règles générales se cachent toujours des objectifs de puissance. Dans ce sens-là, il analyse les différentes positions des états. La SDN est garante du statut quo des nations comme l’Angleterre ou la France et leurs empires. Derrière ces apparences d’intérêts communs, la SDN préserve les intérêts particuliers en tant que puissance des empires anglais et français. Ainsi, si en 1933 l’Allemagne sort de la SDN, c’est parce que Hitler comprend que la SDN bloquera toujours le pays dans quête du pouvoir.
Force est de constater que la 2WW va accentuer la tendance de cette approche. Elle massacre les espoirs de l’école idéaliste.
Les RI en tant que discipline sont nés en Europe avec les Anglais.
Pourtant c’est aux USA qu’elle va s’épanouir. Ainsi, c’est une discipline encore aujourd’hui majoritairement américaine.
C’est au moment où les USA deviennent une superpuissance, que les RI en tant que discipline académique s’implante sur leur territoire. C’est au moment où la GF sort de la réalité que les USA créent des chaires de relations internationales.
Aux USA, à la fin de la 2WW, les RI deviennent une discipline américaine où le réalisme domine.
Aujourd’hui, en Chine, le réalisme est l’école la plus importante depuis 10 ans.
Hans Morgenthau ou le réalisme Made in America
Hans Morgenthau (1904—1981) est un juif allemand qui a exilé aux USA dans les années 1930 (1937).
La 2WW a été une formidable occasion de fuite intellectuelle pour les USA (histoire, sociologie, sciences politiques, RI…).
Il est obsédé par l’effondrement
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