Les enjeux de la perte d’autonomie
Dissertation : Les enjeux de la perte d’autonomie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar eglantine80 • 21 Octobre 2015 • Dissertation • 2 280 Mots (10 Pages) • 912 Vues
Melle X Chargée de mission FASSAD XXXX, le 21/10/2015,
Note de Synthèse : La perte d’autonomie
A l’attention de Mr le Président de la FASSAD
Objet : Les enjeux de la perte d’autonomie
Introduction :
I-La France face à la perte d’autonomie
A-Topographie du terme « perte d’autonomie »
Le Conseil de la CNSA a défini le risque de perte d’autonomie comme l’impossibilité ou la difficulté durable d’accomplir seul et sans aide les gestes de la vie quotidienne et de participation à la vie sociale. Il se caractérise par la situation de la personne, non par une population. C’est un champ distinct de ceux de la santé ou de la perte de revenus. La perte d’autonomie selon les causes peut arriver à tous âges et est source de dérèglements psycho-sociaux dans la vie de l’individu.
B-Des données qui parlent d’elles-mêmes
D’après les valeurs mutualistes, d’ici 30 ans, le nombre de personnes dépendantes, donc souffrant de perte d’autonomie aura doublé. A l’heure actuelle, le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans dépasse 2 millions de personnes. Ce nombre ne devrait cesser d’augmenter, lorsque l’on sait que le nombre de personnes de plus de 85 ans devrait être multiplié par 4 d’ici 2050.
Néanmoins, nous constatons aujourd’hui l’émergence d’un nouvel âge actif en les jeunes retraités qui ont un formidable désir d’activité.
C-Face à des lacunes législatives
En France, à la différence de la plupart de ses voisins européens, maintient une distinction entre les personnes dites dépendantes de plus de 60 ans et les personnes handicapées de moins de 60 ans. Or, ce clivage, aboutit à un éclatement des prestations et à une mauvaise coordination entre le sanitaire et le social.
Ainsi, la loi de 2005 sur le handicap prévoyait que les personnes de plus de 60 ans bénéficient des mêmes prestations plus avantageuses que celles de moins de 60 ans. Or l’affectation du mot dépendance aux vieux et du mot handicap aux personnes moins âgées est porteuse de confusion intellectuelle. La dépendance n’étant qu’une des modalités du handicap.
II-Vers une transformation de l’individu…
A-Les tensions de l’identité : une stigmatisation évidente !
Au fur et à mesure du vieillissement, les personnes sont confrontées à des contraintes et difficultés nouvelles (fatigue plus prégnante, problèmes de santé, limitations fonctionnelles, une conscience accrue de leur finitude, la disparition d’une partie de leurs contemporains, une attitude surprotectrice des proches, et un monde extérieur de moins en moins accueillant dans lequel les personnes sont exposées aux manifestations de l’âgisme : remarque sur leur âge, lenteur, absence d’aménagement urbain rendant les sorties difficiles). Ces difficultés conduisent à une progressive transformation du rapport de soi au monde, ayant des répercussions sur le rapport à soi. Ainsi, l’identité au grand âge est traversée par deux grandes tensions dont la première consiste à être et avoir été, renvoyant à la question de savoir dans quel espace temporel les personnes très âgées peuvent ancrer le sentiment de leur propre valeur, leur estime de soi afin d’établir un rapport positif à elles-mêmes. Certaines personnes continuent d’avoir des engagements et responsabilités jusqu’à un âge avancé, qu’elles peuvent mettre en avant, contrairement à d’autres.
Le passé devient le principal point d’appui de ces personnes pour conserver le sentiment de leur propre valeur. Cette valorisation de soi prend la forme d’une identification à la société d’autrefois qui est valorisé au détriment de celle d’aujourd’hui, jugée moins favorable.
La TV, vraie machine à remonter le temps peut ouvrir sur les plaisirs de la reviviscence, et permettre de condamner moralement la société d’aujourd’hui pour réaffirmer leurs valeurs morales et préserver la valeur de leur être social.
D’autres sources permettent d’associer présent-passé pour une valorisation indirecte de la personne âgée, comme la réussite des enfants,….
L’autre tension identitaire apparait par rapport au positionnement adopté au grand âge par rapport à la vieillesse. Certains octogénaires et nonagénaires considèrent qu’ils deviennent vieux sans l’être encore alors que d’autres reconnaissent qu’ils le sont. Ceux qui ne se sentent pas vieux affirment une continuité avec le passé, ne ressentent pas de rupture radicale entre ce qu’ils sont et ce qu’ils ont été, et peuvent se projeter dans un avenir de vieux.
Ceux qui reconnaissent être vieux ont le sentiment d’une rupture avec leur existence et d’être devenus autres qu’ils étaient, en n’attendant plus aujourd’hui que la mort.
On le constate, aussi longtemps que possible, les personnes qui vieillissent préfèrent se définir à distance de l’identité stigmatisée de vieux à laquelle elles refusent de se laisser enfermer, et s’appuient sur des éléments divers comme une bonne santé physique et mentale, pour établir une continuité avec le passé.
Cependant, la définition de soi comme vieux est d’autant plus probable que les changements objectifs sont importants et que la déprise est forte. Certains événements marquent aussi l’entrée dans l’être vieux : manque d’envie, hospitalisations, décès d’un proche,…
Pour Paul Baltès, les personnes âgées ont un ennemi en la personne de leur équipement biologique qui se dégrade au cours du temps, et de l’autre un possible allié en l’environnement social et culturel pouvant les aider à donner du sens à ce qu’elles vivent.
B-L’étrangeté au monde
Avec l’avancée en âge, l’appartenance au monde devient problématique. Les personnes âgées ont souvent le sentiment qu’elles n’ont plus vraiment leur place dans la société d’aujourd’hui.
Cette difficulté à adhérer à la société actuelle se forge à travers une pluralité de mécanismes comme la disparition de contemporains ayant traversé les mêmes époques que soi, l’éloignement des petits enfants engagés dans leur vie d’adulte, la transformation de l’environnement, le passage à l’euro, les changements scolaires et universitaires rendant difficile l’identification entre générations, l’abandon de la conduite donnant le sentiment de rester en prise sur le monde, la diffusion de programmes tv décalés.
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