Analyse de situation en néphrologie

Introduction :

J'ai effectué mon quatrième stage au sein du service de néphrologie. Ce service accueille des personnes en insuffisance rénale aiguë ou chronique, ainsi que des patients ayant recours à la dialyse péritonéale, l'hémodialyse et la transplantation rénale. Ce travail présente l’analyse d’une situation vécue lors de ce stage du semestre 3, où j’ai été interpellé par l’agressivité d’un patient. Cette situation nous permet d’aborder la thématique du refus de soin.

Description de la situation :

Monsieur Y, 69 ans se présente comme une personne de taille et de corpulence normale (1m72 pour 71 kilos). Il a un IMC à 24 kg/m2, ce qui le situe en corpulence normale.

Monsieur Y est entré pour une insuffisance rénale chronique ainsi qu’une démence.

A ce jour, Mr Y est à un stade modéré de sa démence, on peut constater une perte d’autonomie, une perte des repères temporels. On peut aussi observer des modifications de personnalité, une agressivité, une perte d’intérêt et des troubles du sommeil.

Monsieur Y, n’est pas toujours opposant aux soins, que ce soit les soins de nursing ou les soins infirmiers, mais il arrive des jours où le patient montre une forte opposition.

Ce matin-là, lors de mon service, Monsieur Y avait une prise de sang prescrite par le médecin, je me suis proposée de la réaliser.

J’ai donc préparé le matériel dont j’avais besoin et je suis allée réaliser mon soin avec beaucoup d’appréhension. En effet, sachant que Monsieur Y était quand même souvent dans l'opposition, toute sorte de questions m’ont traversé l’esprit.

Je me suis donc rendue dans la chambre du patient, j’ai frappé à la porte et j’ai attendu qu’il me réponde. Je l’ai salué, j’ai échangé quelques minutes avec lui en lui demandant comment il allait, s’il avait bien dormi... Ensuite je lui ai expliqué en quoi consistait ma présence avec des mots simples et en lui montrant sur quelle partie du corps j’allais réaliser le soin.

En effet, lors d’un cours sur l’humanitude à l’école infirmière, j’ai appris qu’il est important d’annoncer et d’expliquer chaque geste et également que le touché à une place très importante dans le soin.

Cependant, malgré toutes ces précautions pour réaliser mon soin Monsieur Y l’a refusé. J’ai essayé d’insister mais en voyant que le patient s’énervait j’ai quitté sa chambre sans rien dire.

Questionnement :

Ce cas m’a frustrée et déstabilisée, je me suis même sentie inutile. Je n’ai pas su faire face à cette situation. Ce refus de soin de la part du patient m’a mise en difficulté, ce qui a provoqué ma remise en question. Je me suis aperçue que j’avais mené mon action comme je l’avais appris en formation mais cela peut être sans me questionner sur les habitudes de vie du patient.

Cette situation m’a donc amené à me poser plusieurs questions.

Tout d’abord je me suis demandé : “Pourquoi une personne démente serait amenée à exprimer un refus de soin ?”

Ensuite, je me suis demandé : “Quelle attitude doit-on adopter face à un refus de soins ?”

Pour poursuivre, je me suis intéressée à : “Quelle place à donner au refus de soin chez la personne démente ?”

Enfin, je me suis interrogée sur les lois qui font références au refus de soin chez les personnes démentes.

L’analyse :

Pour commencer je vais répondre à la question : pourquoi une personne démente peut-elle être amené à refuser un soin ?

J'ai trouvé primordiale de chercher l’origine de ce refus cela pour réagir face à son opposition. Il faut comprendre ce qui se cache, la cause du refus, le sens pour pouvoir adapter le soin dans des circonstances plus apaisées, plus adéquates à la situation.

Je pense qu'il existe différents types de motivations exprimées par une personne âgée démente refusant un soin.

Ils sont, tout d’abord, relatifs à la personne âgée elle-même. En effet, un refus de soins peut dépendre de l’humeur des personnes : « elle ne veut pas qu’on s’occupe d’elle, elle veut être tranquille », aussi les habitudes de vie qui ne sont pas toujours celles du service peuvent amener à un conflit entre le soignant et le soigné. Il y a donc une volonté de prendre son rythme chez la personne âgée qu’il faut savoir respecter afin d’éviter toute rupture dans la relation de soin.

Nous avons également dans cette situation le facteur de la personne âgée démente. En effet, lorsque la personne âgée est atteinte d’un syndrome démentiel, il peut exister, chez elle, une défaillance de perception ou d’analyse de la réalité.

Chez la personne démente le soin peut être incompris ce qui peut engendrer une peur, un sentiment d'agression. Il y a aussi le facteur de douleur qui rentre en compte, il peut entraîner un état d'agitation et une réticence au soin.

Enfin, ce qui peut également motiver une personne âgée à refuser un soin est relatif à l’attitude même des soignants. En effet, le fait de rentrer trop brusquement dans la chambre de la personne peut être perçu par celle-ci comme une « intrusion car on rentre dans leur intimité ». Il y a donc une façon de faire, d’amener les choses pour éviter des réactions négatives de la part de la patiente.

Dans ma situation, je pense avoir eu une bonne attitude lorsque je suis rentrée dans la chambre et je pense avoir bien expliqué les caractéristiques du soin.

Cependant, après avoir pris du recul je ne crois pas avoir pris en compte les habitudes de Mr Y. En effet, je me suis rendue dans la chambre du patient très tôt le matin, celui-ci n'était pas bien réveillé. De plus, la prise de sang prescrite ne nécessitait pas que Mme S soit à jeun. J'aurais donc dû attendre que Mr Y soit bien réveillé, qu'il ait pris son petit déjeuné...

Pour poursuivre, je vais aborder l'attitude à adopter lors d'un refus.

Tout d’abord il faut entendre ou percevoir cette volonté, cela nécessite une certaine humilité de la part du soignant.

Il faut essayer

...