La Liberté
Dissertation : La Liberté. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Usybis • 9 Janvier 2022 • Dissertation • 2 279 Mots (10 Pages) • 319 Vues
Le dictionnaire de l’Académie française définit la liberté comme le pouvoir d’exercer sa volonté ou d’opérer des choix, l’état d’une personne qui peut agir et penser sans contrainte ou encore l’état d’une personne de condition libre, par opposition à servitude ou captivité, ou, enfin, l’état d’une personne qui peut bouger, se mouvoir sans entrave. De cette définition, on peut donc déduire qu’il n’existe pas une mais plusieurs libertés, qui doivent se concevoir à différents niveaux : physique, intellectuel, psychologique et politique. Ce même dictionnaire définit l’idée comme une notion abstraite et générale fournie par l’entendement ; c’est également toute représentation d’un être, d’une chose, d’un fait, d’un acte, etc., que se forme l’esprit, mais elle recouvre aussi un aspect péjoratif : l’idée est alors une illusion, une vision chimérique ou fausse. De cette définition, se dégage d’ores et déjà deux approches possibles de « l’idée de liberté » : cette dernière serait tout à la fois une chimère, dont la poursuite serait peut-être vaine (un mythe), ou la représentation abstraite de l’état de l’homme, à laquelle des limites s’imposeraient par soucis de réalisme. Ce postulat peut conduire à se poser la question suivante : « La liberté mythe ou réalité ? ». Pour tenter de répondre à cette question, nous examinerons tout d’abord la liberté envisagée comme inhérente à la nature humaine, avant d’examiner ses limites puis les moyens de concilier ces limites avec la liberté naturelle de l’homme.
I. Le mythe : L’homme nait libre …
A. La liberté est indissociable de l’homme
Tout d’abord, le mythe renvois aux illusions, à des croyances trompeuses mais qui cachent une part de vérité. L’homme nait tout d’abord physiologiquement libre : il a la capacité de se mouvoir, de penser, de réfléchir à sa condition. En ce sens, il est doté de libre arbitre, c'est-à-dire de la possibilité d’opérer sans entrave ses propres choix, déterminés par sa seule volonté. Dès sa naissance, l’homme serait libre du simple fait de sa condition humaine : il peut agir à sa guise ou, comme le dit Hobbes, il a la « liberté d’user comme il le veut de son pouvoir propre » (Hobbes, Leviathan). A ce titre, la liberté est un attribut de l’homme comme la vue, l’ouïe, ou son aptitude à marcher ou à parler. Elle est indissociable de celui-ci : c’est en ce sens que l’article 1er de la DDHC entend la liberté : l’homme nait libre. C’est-à-dire qu’il n’est pas asservi, et qu’il ne saurait l’être : « Art. 1er. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.
B. L’homme est libre et par conséquent responsable
Pour Sartre, l’homme étant un sujet conscient, il est nécessairement libre et par conséquent responsable de lui-même et de ses actes : « L'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après […] L'homme n'est rien, il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. Ainsi il n'y a pas de nature, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la concevoir”» (L'existentialisme est un humanisme). En effet, l’homme de part son existence est libre, ce n’est qu’après qu’il se définit par ses actes : l’essence chez Sartre. On peut s’appuyer sur une autre citation de l’auteur : "l'existence précède l'essence", c'est-à-dire que l’homme est libre, puisqu’il n’est pas déterminé comme le pense Spinoza. Il se distingue donc des objets, par exemple de ceux produits par l'homme, qui sont d'abord définis, conçus puis qui existent ou sont produits ensuite.
II. … mais partout il est dans les fers
A. Le déterminisme et le fatalisme s’opposent au libre arbitre
Tout d’abord, à l’idée de libre-arbitre s’oppose celle du déterminisme, conception selon laquelle tout arrive en vertu d'une chaine de causes et d'effets. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.
« La liberté consiste uniquement dans le fait que les hommes sont conscients de leurs appétits et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés. » - Spinoza, Lettre à Schuller, octobre 1674. Cette citation de Spinoza (1632-1677) traite et critique la notion de la liberté à travers la notion de libre arbitre et la notion de déterminisme. En effet, Spinoza nous explique que l’homme est conditionné et soumis à l’invisible. Le scientifique Einstein partage également ce point de vu, selon lui, nous sommes soumis à des force extérieures aux nôtres mais aussi à nos propres besoins : « Je ne crois point, au sens philosophique du terme, à la liberté de l'homme. Chacun agit non seulement sous une contrainte extérieure, mais aussi d'après une nécessité intérieure », (Comment je vois le monde, 1934). Nous ne serions donc pas libres de nos choix ou de nos actions mais influencés pour les réaliser. Par conséquent, si l'homme est soumis au déterminisme, cela veut dire que ses actions ne sont que les effets de causes dont il est le plus souvent inconscient. Plusieurs philosophes définissent les sujets du déterminisme : pour le philosophe Karl Marx. la pensée de chacun est déterminée par les "conditions matérielles de son existence", c'est-à-dire la société dans laquelle il vit. Tandis que pour Sigmund Freud, la pensée est déterminée par l'inconscient qui résulte par exemple, sous l'effet du refoulement, de troubles connus durant l'enfance. Un autre courant de pensée qui peut s'opposer à la liberté est le fatalisme, croyance selon laquelle tous les événements sont déterminés à l'avance (destin). L'histoire d'Œdipe, dans la tragédie de Sophocle, illustre bien le fatalisme. Alors que l'oracle a prédit à Œdipe qu'il tuerait son père et épouserait sa mère, celui-ci met tout en œuvre pour échapper à son destin. Mais toutes ces tentatives pour changer sa destinée ne font que précipiter la réalisation de la prophétie de l'oracle. Cette perspective impose à l’homme de se résigner à tout accepter : puisque tout est écrit, il ne sert à rien d'agir. Dans les deux hypothèses (déterminisme ou fatalisme) l'homme n'est donc plus maitre de ses pensées et de ses actions : il est moins libre. Mais l’homme conscient de ces déterminismes peut être en mesure de les prendre en compte dans son action
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