Analyse stage chirurgie

J’effectue mon stage en service de chirurgie générale. Ce dernier accueille aussi bien des patients en ambulatoire que des patients en hospitalisation.

La situation : Le mercredi de ma troisième semaine de stage, j'effectue l'entrée de Mlle A. qui est admise en chirurgie pour une rhinoplastie qui doit avoir lieu dans l'après-midi. Mlle A. est accompagnée de sa mère.

J'emmène les deux femmes jusqu'à la chambre et procède aux démarches d'entrée : Bracelet d'identification, questionnaire pré-opératoire, prise des constantes, récupération des documents.

J'observe dès l'entrée dans la chambre que la mère de Mlle A. est très agitée. Elle ouvre toutes les portes, les tiroirs, me demande comment fonctionne le coffre de la chambre. Mlle A. demande à sa mère d’arrêter. Lorsque je prends les constantes, la mère de la patiente s'inquiète d'une tension qu'elle estime être trop basse (119/75), d'une température trop haute (37,2). Je tente de rassurer la mère en lui précisant que les paramètres vitaux sont corrects mais je sens que cela ne lui fait pas grand effet. Mlle A. me précise que médecin lui a prescrit un médicament homéopathique la veille mais qu'elle a oublié de le prendre. Sa mère, avec une tonalité de voix que je perçois comme stressée, me demande si cela est grave. Je lui précise que non, et que toutefois j'en informerai le médecin. Plus loin dans l'entretien, la mère de Mlle A. me coupe et me dis : « il faudrait que vous alliez voir le médecin maintenant pour le comprimé oublié, car si ça se trouve vous perdez du temps là ! ». Mlle A. s’énerve et demande à sa mère d'arrêter, car elle la stress.

J'ai déjà eu à gérer le stress des patients et parfois de leurs accompagnants. En revanche,  je n'avais jamais eu à apporter presque plus d'attention à un accompagnant qu'au patient. J'ai choisi cette situation, car elle me montre que les proches des patients font également partie de la prise en charge d'un patient dans sa globalité.

Assez rapidement, j'ai ressenti de la compassion pour cette maman. J'ai, dès le départ, vu que cette opération à venir la stressait et qu'elle s’inquiétait pour sa fille. Puis dans un second temps, au fil de l'entretien, je me suis rendu compte que la mère de Mlle A. m'agaçait. Je sentais que sa fille était gênée par son comportement. Et j'ai également réalisé qu'elle ajoutait du stress supplémentaire à sa fille, qui l'était déjà dû fait de son opération à venir.

De cette situation, je me suis demandé comment réussir à effectuer la bonne prise en charge d'un patient, tout en prenant en compte l'entourage parfois plus stressé que le patient lui-même. Et dans la mesure où le soigné a fait le choix d'avoir auprès de lui un accompagnant, quelqu'un présent avec lui dans cette épreuve, comment faire en sorte que le stress des autres ne se répercute pas ou du moins peu, sur le patient ?

        Durant cette situation, ma première attention a été envers Mlle A., afin de savoir comment elle se sentait. Elle m'a répondu qu'elle était forcément un peu stressée par l'intervention mais qu'elle allait bien. Nous avons pas mal échangé, parfois même rigolé.

Ma première difficulté a été de gérer le stress de la mère de la patiente. Je la voyais bouger dans tous les coins de la chambre, allant jusqu'à demander que sa fille soit dans une chambre plus proche du poste de soins. J'ai vu l'attitude de Mlle A. changer au long de l'entretien. Elle me paraissait au départ plutôt calme, souriante. Et au fur et à mesure que l'on avançait, elle semblait agacée, et très  stressée.

Plusieurs connaissances / compétences m'ont été nécessaires pour pouvoir comprendre et mener au mieux cette situation. Tout d'abord, la connaissance de l'accueil de la personne soignée et de son entourage. Présenter la structure, la chambre, permettre à la patiente d'appréhender son environnement même si ce n'est que pour quelques heures.

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