Tpe Analyse stage
Rapport de stage : Tpe Analyse stage. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 2 Janvier 2014 • Rapport de stage • 922 Mots (4 Pages) • 807 Vues
Analyse
Durant la prise en charge de Monsieur S., j’ai eu différents ressentis. Tout d’abord la peur : je me trouvais incapable de lui poser des questions au moment de son admission, j'avais peur de faire des remarques déplacées, je découvrais cette situation pour la première fois et je ne savais pas quoi dire, mais je ne sais toujours pas si avec vingt années d’expérience, je serai plus performante face à un patient lucide et qui dit clairement : « je viens pour mourir ». Ensuite j’éprouvais encore de la peur, car en le voyant, je n’arrivais pas à estimer son âge. J'ai regardé son dossier et j'ai vu qu’il avait l’âge de mon père. J'ai donc eu peur car je me disais : « et si c’était lui ! ».
Puis j’ai éprouvé un sentiment qui ressemblait à de la compassion. Je ne pouvais certes pas me mettre à sa place. J'étais un peu bouleversée en rentrant chez moi par cette situation que je ne connaissais pas, mais à laquelle je m'étais préparée. Mais il y a souvent, entre la théorie et la pratique, tout un monde.
J’ai également éprouvé le besoin de parler à ce patient, de lui poser des questions. Je souhaitais « tout savoir », mais avais-je le droit de lui poser ces questions ? N’était-ce pas déplacé ? Alors je reformulais mes questions pour ne pas paraître indiscrète.
Et puis je me suis mise un peu à la place de sa sœur, je me demandais si elle se rendait compte de ce qui arrivait. Je pense qu’elle était consciente de l’état de son frère, mais qu'elle gardait toujours de l’espoir. Elle disait clairement ne pas vouloir assister à ses derniers moments. Lui non plus ne désirait pas sa présence. Il voulait lui dire au revoir dignement et souhaitait qu’elle garde une image positive de lui. Il disait préférer mourir seul ou accompagné de l’équipe soignante plutôt que de faire endurer cet instant à sa sœur.
J'étais très émue aussi car ce patient a été seul toute sa vie et n’a pas eu d’enfant. Lorsqu'il m’a demandé si sa vie avait vraiment un sens, je n’ai pas su lui répondre. Le jour où l'infirmière m'a dit qu'il allait mal et qu'il ne passerait pas la journée, j'en étais à espérer qu’il ne meure pas seul car personne ne mérite cela dans un tel moment. Malheureusement, lorsque le service est plein, il y a des gens qui sont en train de se rétablir et qui nécessitent des soins, et tous ont besoin que l’on s’occupe d’eux.
Alors que faut-il faire dans une telle situation ? Veiller le patient mourant en laissant de côté les autres ? En tant que future professionnelle de la santé, je sais qu’il faudrait pouvoir faire les deux, mais lorsque l'état d'un patient exige des soins, on ne peut le laisser pour veiller un patient en fin de vie. Dans un service de soins « normaux », il est très difficile de faire les deux. En fait, je m’aperçois qu’il aurait dû être hospitalisé dans un service de soins palliatifs3 car dans un tel service, il y a plus de personnels formés et la fin de vie est un sujet maîtrisé de tous.
Dans le service dans lequel j’ai effectué mon stage, par contre, la fin de vie est connue, mais mal maîtrisée par manque de formation et de personnel. Ce n'est en aucun cas un jugement négatif,
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