Action publique M1 Politiques publiques
Dissertation : Action publique M1 Politiques publiques. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sophie Paoli • 23 Octobre 2022 • Dissertation • 3 204 Mots (13 Pages) • 359 Vues
Master 1 Politiques publiques Action publique
Sujet 1 :
Introduction
A l’occasion de la semaine du Black Friday, la marque britannique de prêt-à-porter PrettyLittleThings a proposé des soldes à plus de 99% du prix initial. Des internautes se sont enthousiasmé sur les réseaux sociaux de payer 6 livres pour une quantité de vêtements qui valent 600 livres habituellement. Cela a parallèlement déclenché la fureur d’autres internautes qui dénoncent ce qui est appelé la fast fashion, en appelant chacun à se demander comment les travailleurs de cette entreprise sont rémunérés et dans quelles conditions les vêtements sont produits.
Dans un contexte où l’on parle des jeunes comme de la génération climat, cet exemple permet de mettre en lumière l’immense clivage qui existe aujourd’hui dans nos sociétés entre les défenseurs de différents mode de vie et plus généralement, différentes vision du monde. Pour Pierre Muller, le concept de référentiel s’inscrit dans une approche d’analyse de l’action publique. Il affirme qu’élaborer une politique publique « consiste d’abord à construire une représentation, une image de la réalité sur laquelle on veut intervenir ».
Nous nous trouvons aujourd’hui et depuis les années 1980 dans le cycle de l’État régulateur. Ce cycle s’appuie sur la doctrine du néo-libéralisme, qui préconise d’intensifier au maximum la concurrence. On part de la conviction que la concurrence est le meilleur moyen d’encourager chaque individus, groupes, entreprises à se dépasser. La concurrence suscite de la comparaison interindividuelle, stimule l’effort et favorise le dépassement de soi et donc encourage les gens à être créatifs et à innover pour pouvoir faire mieux. Il est aussi partagé la conviction que cette concurrence permet de rendre les prix plus attractifs, de les tirer vers le bas. Ensuite, l’État a un rôle exclusivement de régulateur. De plus, à travers l’universalisation de l’ethos managériale, les individus sont constamment incités par l’appareil éducatif, la communication gouvernementale, l’ensemble des acteurs économiques à se dépasser et à oser affronter l’aléa, développer en nous le goût du risque. Ce cycle de l’État régulateur est entré en crise à la faveur de la crise des surprimes. De plus, il a aussi débouché sur une crise écologique puisque nous sommes face à une accélération du réchauffement climatique et de la sur surconsommation des ressources naturelles. C’est dans les années 1970 que se pose au niveau international la nécessité de faire attention à l’exploitation des ressources naturelles et faire attention aux conséquences de ce qu’on appelle alors la pollution. La pollution générée par les activités humaines engendre des effets très importants sur notre écosystème terrestre. Cela risque de remettre en cause capacité des génération futures de vivre dans un environnement pouvant assurer conditions de vies correctes. Certain affirment que nous somme en transition et que nous entrons dans le cycle de la gouvernance durable.
La citation de Nicolas Hulot qui nous est proposée s’inscrit dans un appel beaucoup plus large à se mobiliser face à des défis vitaux. Cependant aujourd’hui, on constate que le développement durable ne constitue pas un nouveau référentiel, même si cela semble nécessaire voir obligatoire. Comment expliquer qu’aujourd’hui encore, nous ne sommes pas face à un nouveau paradigme du capitalisme ?
- Il n’y a pas une volonté mondiale de transformer nos pratiques
D’un point de vue civique, on peut constater récemment que les citoyens se reconnaissent de moins en moins dans leur démocratiques représentatives, qu’ils doutent de la capacité de leur choix, de leur capacité à peser sur leur réalité sociale et économie. Face à cette très vive méfiance, de nombreuses mobilisations citoyennes et locales émergent. Elles nous invitent à réfléchir sur d’autres modes de représentation et d’action publique. C’est l’une des raison pour laquelle le développement durable a commencé à prendre forme sur le plan étatique et de nombreux sommets mondiaux pour le climat ont eu lieu depuis Le Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992. 178 États ont signé l’accord et se sont engagé à agir pour essayer de réduire la quantité de gaz à effet de serre qu’ils emmènent. A Kyoto en 1997, la communauté mondiale se rend compte qu’il ne faut plus en rester au stade des engagements solennels et qu’il faut agir. A Copenhague en 2009 un accord est signé, afin d’associer les pays émergents à la réduction de la pollution. Finalement au moment de la COP 21 de 2015, les pays les plus vulnérables au réchauffement climatique ont fait entendre leur voix. La COP 21 est le moment où l’ensemble des pays signataires s’engagent à limiter l’augmentation de leur gaz à effets de serres à plus de 2 degrés en 2100 par rapport à leur niveau préindustriel (les années 1880).
On constate une volonté réelle d’agir, un cap est passé. Cependant certains Etats jouent le jeu et d’autre non. Les États, de par leur diverses situations socio-économiques, ne veulent pas réaliser la même chose.
Du coté des pays pauvres, leur principal but est de se développer et de s’enrichir, d’offrir des conditions de vue meilleures à leurs citoyens. Pour se développer ils s’industrialisent et donc polluent. De plus, ils ne veulent pas forcément assumer la responsabilité des conséquences désastreuses pour l’environnement de l’industrialisation des pays riches.
De l’autre côté, les pays développés semblent essayer d’appliquer l’Accord de Paris mais sans grande volonté. De plus le retrait des États-Unis de cet accord montre les difficultés qu’on les États à s’organiser conjointement et organiser un mouvement général. Durant ces conférences mondiales, les mesures prises sont souvent minimes et non contraignantes.
- Référentiel de marché et pollutions internationales
Par ailleurs, les objectifs du développement durable entrent en tension avec le référentiel de marché. Nous observons que les gouvernements qui arrivent à la tête des pays développé mettent leur pas dans les traces de ceux qui les ont précédé. Cela renvoie à la notion de path dependance qui s’est développé en science politique au cours des années 1990, avec l’idée que les choix politiques sont prisonniers par les choix effectués précédemment. Bruno Palier affirme que dans cette perspective, les décisions prise dans une politique canalisent les développements ultérieurs dans une certaine direction.
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