Déménager : l’appropriation d’un nouveau chez-soi

Maria Ilinca ANGHEL

L3 - Habiter les intérieurs

Muriel GIRARD et Nadja MONNET

Rendu le 10/11/2022

Déménager : l’appropriation d’un nouveau chez-soi

« Dis-moi comment tu habites et je te dirais qui tu es » énonce Ivan ILLICH dans son livre « L’Art d’habiter ». Cet art est ce qui nous distingue des animaux, et fait de nous des hommes. Mais chaque personne a sa manière d’investir un espace qui traduit sa personnalité, ses habitudes et ses centres d’intérêt. Comme l’explique Thierry Paquot dans « Habitat, habitation, habiter », ce sont ces caractéristiques qui définissent le confort d’une habitation.

En m’installant à Marseille pour étudier à l’ENSAM, j’ai emménagé dans un petit studio. Ce printemps, j’ai changé de logement, et cela m’a amenée à réfléchir à ma manière d’habiter, à ce que je souhaitais et ce que je ne souhaitais pas dans mon logement. Ainsi, au travers de l’étude de ces deux habitations successives, nous chercherons à comprendre comment j’ai cherché à faire de mon habitation un « chez-moi » confortable.

        Mon ancien logement était composé d’une pièce à vivre, d’une cuisine et d’une salle de bain ; les trois pièces étaient desservies par un grand hall. La cuisine était exigüe et s’ouvrait sur la pièce principale grâce à une fenêtre. 

        La pièce principale était composé d’un lit, un placard, un bureau, une commode et un petit bureau. Ainsi, la pièce à vivre cumulait aussi la fonction de chambre à coucher. Il s’agissait d’un espace plutôt intime, de par la présence du lit. Lors de la venue d’invités, ceux-ci entraient directement dans l’intimité du propriétaire et s’asseyaient sur le lit, par manque de place et d’assises. La cuisine étant ouverte sur la chambre : dès que l’on cuisinait, tout l’appartement prenaient l’odeur de la nourriture. L’élément central de la chambre était le lit ; il n’y avait pas de table pour manger, et la télévision se trouvait en face du lit. On déjeunait donc directement sur le lit. Le bureau servait au travail, il était donc constamment recouvert de maquettes, de planches ; l’ordinateur y prenait place également. Il arrivait donc que je travaille directement sur le lit par manque de place. 

        La bibliothèque servait d’espace de stockage. L’exiguïté de l’espace rendait l’appartement invivable à deux. Lorsqu’on travaillait à deux, quelqu’un était obligé de s’assoir par terre. Le manque d’intimité et de place faisait que je n’étais jamais chez moi : je n’invitais personne, je travaillais chez des amis, ou à l’école, je stockais mes maquettes à l’école. 

        Il y avait également un petit balcon avec des portes vitrées en simple vitrage, ce qui entraînait une très forte chaleur en été, et un grand froid en hiver. Le balcon donnait sur une cour intérieure où tout résonnait, j’entendais donc tous les mouvements de mes voisins. [pic 1][pic 2]

        1 - Lit

        2 - Commode

        3 - Placard

        4 - Bibliothèque

        5 - Bureau

        6 - TV

        7 - Cuisine

        8 - Salle de bain

        9 - Hall d’entrée

Thierry Paquot explique que l’habitat ne s’arrête effectivement pas aux murs de l’appartement, mais s’étend également aux alentours du logement. 

        Cela souligne, pour moi, l’importance de l’intimité. Je me sentais chez moi dans ce studio seulement quand j’étais seule. En effet, « l’intime introduit le sujet à une intériorité par rapport à soi » (Perla Serfaty-Garzon « Le Chez - soi : habitat et intimité »). Je m’identifie aux dires de l’auteure, à la notion d’endroit teinté d’affection et de solitude : on n’invite pas n’importe qui dans son intimité, d’où l’importance de ce concept, et la problématique d’inviter des personnes dans mon studio. 

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