Analyse de situation en EHPAD
Étude de cas : Analyse de situation en EHPAD. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Jujuthvn • 18 Juin 2023 • Étude de cas • 2 597 Mots (11 Pages) • 471 Vues
Sommaire
I Introduction.......................................................................................................................…………3
II Description de la situation................................................................................................………...4
III Analyse de la situation....................................................................................................………...6
IV Conclusion......................................................................................................................………...8
V Bibliographie....................................................................................................................………...9
I Introduction
Étudiante en première année en soins infirmiers, j’ai effectué mon deuxième stage en EHPAD (Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes).
Au cours des 5 semaines au sein de cet environnement, j’ai pu développer des liens de confiances avec plusieurs résidents. Ici, un lien de confiance à été établi avec monsieur G, résident à l’EHPAD depuis plus d’un an.
Les raisons pour lesquelles j’ai choisi cette situation sont parce que c’était un moment très personnel, ou le patient s’est confié à moi et ou-il a su laisser sortir ses émotions sans avoir peur de mon regard. Il a fallu que je réalise un réel travaille sur moi-même, que j’apprenne à contrôler mes émotions, ce à quoi je n’avais pas encore été confrontée durant ce stage et qui m’en a appris beaucoup sur mon patient et sur moi-même. A travers les réflexions que cette situation a pu m’apporter, j’ai choisi d’évoquer les concepts de communication et de toucher dans les soins qui sont pour moi complémentaires.
II Description de la situation
Il aux alentours de 10 heures, je me trouve dans le bureau des infirmières, je prends quelques notes sur mes patients pour pouvoir réaliser ma démarche clinique. Je m’apprête d’ailleurs à aller voir l’un d’entre eux. En effet, dès que j’ai un moment de libre, je rends visite aux résidents qui me sont attribués pour pouvoir discuter l’espace d’un instant avec eux. Je prends alors mon carnet et mon crayon et me dirige vers la chambre de celui-ci. Une fois devant sa porte, j’y frappe trois fois car je sais qu’il est susceptible de dormir. Je frappe une fois pour le réveiller s'il dort, une deuxième fois pour qu’il assimile l’information de ma présence et une troisième fois pour qu'il puisse tranquillement me dire d’entrer.
C’est au bout de la première fois qu’il me dit d’entrer. Je pousse gentiment la porte et indique ma présence. Je le salue et vois immédiatement que quelque chose ne va pas aux traits de son visage, ses sourcils sont plus tombants qu’à son habitude, sa bouche est arquée vers le bas et pour une fois, son visage n’est pas tourné vers moi mais vers la fenêtre. Il me salue d’une voix très basse. Inquiète, je lui demande immédiatement si quelque chose ne va pas. Monsieur G est alité et par conséquent allongé, je m’approche donc de lui et je m’accroupis pour être à sa hauteur. Je ne me positionne pas du côté où il a le visage dirigé car je ne veux pas le forcer à avoir un contact visuel avec moi, je souhaite que ça vienne de lui-même et qu’il ne le prenne pas comme une atteinte à sa vie privée ou comme une agression. Il me fait un signe en secouant sa main et me dit “Bof bof, ça ne va pas trop”. Je ne vois pas entièrement son visage, mais j’entends brièvement qu’il renifle du nez et qu’il tente parfois d’essuyer des larmes. Je lui dis alors : “Qu’est-ce qu’il se passe ? Je suis là pour en parler si vous voulez, mais si vous ne voulez pas il n’y a aucuns soucis je comprendrais.”. Il a à ce moment sa main posé sur la barrière qui le protège, je pose donc la main sur la sienne, et je la caresse doucement. En faisant ça, j’espère parvenir à calmer et à rassurer mon patient et lui faire comprendre que ma présence n’est que bienveillante, qu’il peut me faire confiance.
Sur le moment, je ne sais pas vraiment quelle tournure va prendre la conversation et je me pose beaucoup de questions. J’ai peur de ne pas savoir comment bien répondre et comment réussir à lui donner le sourire. Monsieur G prend la parole, il dit : “ Je ne peux pas marcher, pourtant j’essaie, mais je ne réussirais pas à assez marcher pour aller voir ma femme et la dame de la gym n’est toujours pas venue”. D’après ce que je sais, ce résident à déjà eu plusieurs séances de gym qui se sont bien déroulées, mais à la suite d'un problème de santé, il est resté plusieurs mois sans sortir de sa chambre ni se levé et il n’a donc depuis pas eu de séances de gym. Je ne sais pas vraiment quoi aborder en premier, Est-ce que j’essaie d’abord de lui faire sécher ses larmes ? Est-ce que je le rassure sur sa femme ? Est-ce que je lui parle de la gym ? C’est un peu confus. Je décide alors premièrement de lui demander pourquoi il n’avait pas pu voir la personne qui s’occupe de cours de gym. Il me dit difficilement qu’il a déjà essayer de demander à certaines de mes collègues d’avoir un entretien avec elle, mais que “Le message n'est jamais parvenu à ses oreilles.” Je ne sais pas vraiment comment le rassurer, je lui réponds que je vais faire de mon mieux pour que le message soit transmis, je lui demande de me faire confiance et j’ajoute que je sais que c’est très important pour lui. En effet, la femme de Monsieur G est résidente dans un autre EHPAD, il souhaite la visiter mais pour cela il doit être capable de faire quelques pas pour monter et descendre d’une voiture. C’est à ce moment précis que le résident tourne son visage dans mon sens.
Je suis alors face à un résident qui est d’habitude joyeux, à un visage et des yeux remplis de tristesse, ce qui me touche directement. Son regard transmet beaucoup d’émotions et j’ai du mal à contrôler les miennes. Je prends alors sur moi et je me retiens de laisser monter mes larmes, cependant, je tiens un regard communicatif de ma bienveillance et de mon empathie, je ne veux pas que le résident pense que ce qu’il me confie me laisse de marbre. Je pose ma main sur son épaule, et je lui souris. Il me sourit à son tour. Je constate que ses larmes se sont arrêtées de couler. Il me remercie de mon aide, et ajoute qu’il apprécie toujours ma compagnie. Très touchée je le remercie à mon tour, je demande si je peux faire quoi que ce soit d’autre pour lui, et lui dis que je reviendrais le voir au plus vite pour lui donner des nouvelles concernant les cours de gym et discuter avec lui. Cette fois, c’est lui qui prend ma main en ajoutant avec un sourire qu’il n’a besoin de rien me remercie à nouveau.
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